Ecole de Printemps 2012 à Paris, « Arts et savoirs », 14-18 mai 2012

Arts et Savoirs
Les recherches actuelles sur les liens qu’entretiennent Arts et Savoirs nous ont conduit à consacrer cette dixième édition de l’École de Printemps du Réseau International de Formation en Histoire de l’Art à ce thème stimulant, qui présente l’avantage d’englober le champ des arts et des sciences et de l’ouvrir à des questionnements plus vastes sur les liens unissant, d’une part, la création, les arts et les images, d’autre part, les connaissances, la cognition,
les systèmes de pensée et d’apprentissage, les savoir-faire. Autrement dit, ce projet invite à une réflexion sur la potentialité des arts à arrêter, à transmettre, à traduire, dans leurs spécificités visuelles et/ou objectales, des savoirs de toutes natures (techniques, pratiques, intellectuelles…) ; simultanément – pour rompre avec une pratique de l’analogie à sens unique –, ce thème promeut l’étude des qualités imaginatives et créatives, sur le plan plastique et formel, des sciences et des humanités : du canon de Polyclète jusqu’aux films de Jean Rouch, anthropologue et documentariste qui inspira la Nouvelle Vague,
en passant par les inventions de Léonard de Vinci.
Nous entendons donc les arts dans leur définition élargie, sans aire géographique
ni tranche chronologique particulières, et dans leur confrontation aux savoirs, c’est-à-dire aux connaissances, aux découvertes, aux expériences et aux enseignements acquis par les sciences dites dures et les sciences humaines et sociales, sans exclusive. D’ailleurs,
et avant tout, nous considérerons l’art comme savoir.
Aussi souhaitons-nous que les jeunes chercheurs qui participeront à ces journées
de formation acceptent d’interroger, à la fois, la nature objectale de leurs corpus,
c’est-à-dire soulèvent les questions liées aux usages et aux manipulations des pièces étudiées en plus de leurs caractéristiques formelles auxquelles l’histoire de l’art a si souvent fait la part belle, pour en comprendre, dans le temps et dans l’espace,
la part cognitive : depuis les ivoires sapi-portugais destinés au commerce du luxe européen jusqu’à la fabrication de graphiques récapitulatifs, voire aux simulations computationnelles imaginées par les savants dans la restitution de leurs résultats de recherche.
Par ailleurs, il semble propice d’avoir à l’esprit, dans cette perspective, les travaux de Bruno Latour en général, et un ouvrage en particulier : Nous n’avons jamais été modernes. Essai d’anthropologie symétrique (Paris, La Découverte, 1991), qui postule l’interdépendance des faits culturels, politiques, religieux et scientifiques aujourd’hui et jadis, contrairement à l’illusion moderniste du progrès qui avait tablé sur un partage des activités intellectuelles : d’un côté, les humanités, y compris les arts ; de l’autre,
les techniques et les sciences dures. Bruno Latour restitue une constitution en réseau de ces activités et de ces productions et rend ainsi possible ce projet de travailler sur les arts et les savoirs dans toutes sortes de contextes.
Par conséquent, les communications pourront interroger les affinités électives mais aussi les phénomènes de répulsion qui régissent les dynamiques relationnelles de ces deux domaines d’invention, si tant est que ce registre soit précisément l’un de ceux, ou encore celui, que les arts et les savoirs ont en commun. Enfin, ce sujet posant un certain nombre de questions, il nous a semblé opportun de proposer à la réflexion plusieurs rubriques thématiques.

Pour plus d’informations :

http://www.inha.fr/spip.php?article3962

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