Appel à communication : « L’animal en contexte funéraire (Quatrièmes rencontres du Groupement d’anthropologie et d’archéologie funéraire) »

Les quatrièmes rencontres du Groupement d’anthropologie et d’archéologie funéraire (Gaaf) auront lieu les 30 et 31 mars 2012 au Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (78). Elles proposent de s’interroger sur la relation homme-animal dans la mort et de considérer l’animal à travers la question des pratiques funéraires à toutes les époques et sur tous les continents. Quatre thématiques ont été envisagées pour orienter les travaux et discussions. Il sera question en premier lieu de la présence fortuite ou non de l’animal dans l’espace funéraire. Dans un second temps, sa place dans le système funéraire sera analysée. Nous considérerons ensuite l’animal comme le maillon d’une chaîne opératoire, d’un système technique mis en œuvre pour le geste funéraire. Enfin, nous interrogerons l’animal comme porteur de symbole, de sens, dans le contexte de la mort, et donc nécessairement dans celui de la vie.

Rencontre autour de « l’animal en contexte funéraire », Saint-Germain-en-Laye – 30-31 Mars 2012

Cette rencontre fait suite à celles organisées par le Gaaf lors des années précédentes, autour des sépultures habillées en 2008, des tout petits en 2009 et du cadavre en 2010. Nous proposons cette fois-ci de nous interroger sur la relation entre l’homme et l’animal dans la mort.

Homme et animal entretiennent une relation étroite que l’on peut observer du paléolithique à nos jours. Si l’animal peut être nourriture, source de matières premières, moyen de transport, outil ou arme, il est aussi compagnon de route et objet d’affection. D’autre part, à travers l’imaginaire collectif, la présence animale est tour à tour rassurante ou au contraire génératrice de peurs et d’angoisses. Cette ambivalence est particulièrement bien illustrée par l’importance que prend l’animal dans les représentations symboliques et religieuses. De tout temps et de tout lieu, les animaux ont été associés au divin, aux forces de la Nature, bénéfiques ou maléfiques selon les cas, sinon les deux à la fois.

Considérer l’animal à travers la question des pratiques funéraires permet de l’aborder dans le cadre d’un évènement chargé d’urgence, d’affect, mais aussi de symboles codifiés par un système de valeurs. La spécificité de cet objet de recherche réside en la combinaison du rapport homme-animal et du rapport de l’homme avec la mort et sa gestion. L’animal est à la fois l’être qui se rapproche le plus de l’homme, et celle dont il tient le plus à se distinguer. Leur association dans le rite funéraire, dans le deuil ou dans l’au-delà est une manière essentielle d’illustrer la place et le rôle donnés à l’un comme à l’autre au sein de la société.

La présence animale : dépôt volontaire, présence fortuite, indice de geste ?
Volontaire versus fortuit ; Funéraire versus non-funéraire.

Comme sur tout site archéologique, la présence animale peut être, en contexte funéraire, volontaire comme fortuite. En effet, elle peut résulter de gestes liés à la cérémonie funéraire ou au rite – avec ou sans lien direct avec le ou les défunts, mais peut être également le fait d’opérations antérieures ou postérieures liées à d’autres interventions anthropiques ou naturelles sur le site. Il est donc nécessaire de déterminer si la présence animale résulte d’un acte volontaire ou pas, et si elle s’inscrit dans le système funéraire.

Une attention particulière sera portée dans ce cadre aux vestiges isolés ou insolites pour lesquels la détermination est plus problématique qu’ailleurs. Il sera également question des présences animales qui ne sont ni volontaires ni fortuites mais jouant le rôle d’« agent indicateur », témoin indirect d’un geste et du fonctionnement de la structure funéraire (malacologie, entomologie). De façon plus globale, ce thème portera sur ce qui caractérise le funéraire, et les méthodes analytiques qui permettent de l’identifier, ainsi que leurs limites.

La place du dépôt animalier dans le système funéraire.
Un « mobilier » funéraire ou personnel ? Quelle nature, quelle fonction ?

En contexte funéraire, les animaux sont représentés de très diverses manières : animaux entiers ou partiels, en connexions, ou sans ordre anatomique apparent, voire symbolisés par un seul os (dent, astragale, etc.), ou un ou plusieurs artefacts (objets liés, attributs de l’animal ; objets zoomorphes, figurines). Ces différents types de dépôts font l’objet d’interprétations très diverses : dépôts alimentaires, offrandes, sacrifices, morts d’accompagnement, animaux psychopompes ou biens personnels des défunts.

Il s’agira de s’interroger sur ce qui nous permet de déterminer la nature du dépôt et sa relation avec le(s) défunt(s). Par la suite son rôle dans l’espace funéraire et plus largement au sein des pratiques funéraires et religieuses sera analysé. La question du rôle du mobilier funéraire en tant que marqueur identitaire pour le mort et/ou pour la communauté ainsi que les différences de traitement intra- et intersites voire diachroniques pourront être évoquées à travers ce thème. Le traitement funéraire se met-il au service de distinctions sociales ? Entre différentes communautés, des gestes similaires ont-ils les mêmes finalités, et inversement différents gestes peuvent-ils être motivés par une intention initiale identique ?

Le dépôt animalier, maillon d’un système technique.
Chaîne opératoire : Choix et mise-en-œuvre.

Le dépôt funéraire animalier est à la fois le fruit des opérations liées au rituel funéraire mais aussi de gestes péri-mortem liés à l’être vivant qu’est l’animal. Outre la gestion de la mort et du rite, la présence animale en contexte funéraire pose la question d’une gestion économique des ressources. La sélection de la population animale ou la quantification de l’alimentation carnée destinée au rituel, entre autres exemples, peuvent en être des témoins. Les différents gestes de mise à mort, et de traitements post-mortem poursuivent la chaîne opératoire et prennent alors leur sens au sein du rituel, de la pratique funéraire.

Les différents types de traitements de la faune feront ici l’objet d’une analyse fine mettant en exergue les choix opérés par la société et leur mise-en-œuvre. Il sera donc question des méthodologies adéquates – et leurs limites – à développer et à mettre en pratique sur le terrain et en laboratoire afin de détecter les gestes, lieux et temps qui ont généré le dépôt.

Place et rôle de l’animal dans la mort, dans la vie.
Quelle relation homme-animal ? Animal, symbole et mythes.

Si nous considérons que le système funéraire résulte de certaines conceptions idéelles et matérielles de la société, régies par un système techno-économique et un système de valeurs, alors chaque élément qui y participe revêt une symbolique issue de ces mêmes conceptions. De ce fait, dans les pratiques funéraires, la présence animale réelle ou symbolisée est l’indice d’un lien – individuel ou collectif – établi entre l’homme et l’animal, ou d’une symbolique attachée à ce dernier dans les représentations collectives de la société. Il sera question ici du rapport qu’entretenaient les vivants –   et les morts – avec tel ou tel animal, de leur « façon d’être » vis-à-vis de lui, si nous considérons que c’est ce que reflète la sépulture. Nous envisagerons ainsi la place de l’animal au sein de la société des vivants et en tant que marqueur d’une réalité techno-économique, sociale ou d’un système symbolique spécifique.

La question de la relation entre l’animal et la mort pourra ici être envisagée de façon plus globale : communauté de destin entre homme et animal conduisant à un parallélisme allant jusqu’à la métempsycose ; animal comme symbole voire cause de mort ; association de l’animal au deuil ou deuil de l’animal (de compagnie) ; fonction salvatrice de la mort animale (à travers le sacrifice par exemple) ; etc. Il s’agit toujours ici de conceptions idéelles que l’homme attache aux animaux et qui sont fonction d’un système culturel.

Modalités de participation

La date limite de dépôt des propositions de communication est fixée au 15 décembre 2011.

  • Un comité scientifique (en cours de finalisation) se réunira début janvier pour établir un programme.
  • Vous nous préciserez le thème dans lequel vous pensez inscrire votre intervention. Votre proposition devra être accompagnée d’un résumé de 300 mots environ.
  • Veuillez mentionner les coordonnées de l’auteur principal en cas de collaboration.
  • Chaque communication aura une durée de 15 à 20 minutes pour laisser place à une discussion de 5 à 10 mn. Au terme de chaque session, un débat sera organisé avec tous les participants du thème.
  • Nous espérons publier les actes du colloque dans un temps raisonnable, aussi nous demanderons aux contributeurs de nous faire parvenir leur manuscrit dans les deux mois suivant la rencontre, soit pour le 31 mai 2012.

Merci de bien vouloir remplir les formulaires de proposition de communication et/ou d’inscription ci-joints.

Pour les renvoyer : gaaf.rencontre.animal@gmail.com

Pour toute information complémentaire vous pouvez également contacter : ilonabede@yahoo.fr

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URL de référence : http://gaaf.e-monsite.com/

Source : http://calenda.revues.org/nouvelle21857.html

 

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