Cette journée d’étude, organisée par le laboratoire InTRu (EA 6301) et l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges, s’inscrit dans le cadre du séminaire « L’objet de l’exposition », qui réunit des étudiants de master du département d’Histoire de l’art de l’Université François-Rabelais de Tours et de master Art de l’ENSA Bourges. « L’objet de l’exposition » porte une réflexion sur l’exposition comprise en tant qu’objet d’étude à part entière. Celle-ci n’est pas seulement envisagée comme un matériau privilégié de l’histoire de l’art ou de la muséologie, mais comme une pratique qui est, par essence, aux croisements de différentes disciplines et qui génère donc des questionnements qui lui sont propres. Au regard de son histoire, qui l’a vue s’affirmer de plus en plus comme une pratique discursive jusqu’à donner à son créateur le statut d’auteur (le curateur), l’exposition est ainsi considérée comme un objet complexe et questionnée à travers toutes ses composantes, de sa production à sa réception. Dans ce but, le séminaire cherche à croiser les points de vue en sollicitant des chercheurs, des commissaires d’exposition, des responsables d’institutions culturelles ou des artistes.
Chaque année, le séminaire se propose donc d’aborder ce vaste champ de recherche à travers le choix d’une thématique particulière, reprise lors d’une journée d’étude qui clôture le cycle.
Après le « cinéma exposé » en 2011/12, c’est « l’architecture exposée » qui est étudiée cette année, en partenariat avec le Fonds Régional d’Art Contemporain de la région Centre et le Centre de Création Contemporaine de Tours.
Programme du séminaire 2012/2013 : « L’objet de l’exposition : l’architecture exposée » :
– 18 octobre 2012 : Marie-Ange Brayer (directrice du FRAC Centre), « De la nature de l’exposition d’architecture », FRAC Centre Orléans
– 6 novembre 2012 : « Rencontre avec Dan Perjovschi (artiste) », CCC Tours
– 10 décembre 2012 : Audrey Jeanroy (ATER, Université de Strasbourg), « Exposer l’utopie : histoire et enjeux des praticables de Claude Parent », Université François-Rabelais Tours
– 16 janvier 2013 : « Rencontre avec Philippe Chiambaretta (architecte) », CCC Tours
– 7-27 Février 2013 : exposition Yona Friedman (architecte), Transpalette / La Box – ENSA Bourges
Argumentaire de la journée d’étude
L’exposition d’architecture apparaît dès la Renaissance avec la création du premier musée consacré aux maquettes au Vatican. Ce jalon initial inaugure une réflexion sur cette pratique qui se poursuit, en France, dès le XVIIIème siècle avec l’ouverture du musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir (1795). Aujourd’hui, des institutions spécialisées telles que le Deutsches Architekturmuseum de Francfort ou le FRAC Centre existent toujours. Il faut également compter avec les collections que des institutions plus généralistes ont développées à ce sujet, comme le MoMA ou le Centre Pompidou. Cette histoire, déjà longue, met en lumière la permanence de l’exposition d’architecture ainsi que la diversité des institutions qui se sont emparées de cette pratique et qui se confrontent à la difficulté de sa mise en œuvre.
En effet, l’architecture s’expose à la fois sous sa forme d’objet construit et par l’intermédiaire de plusieurs modes de représentations tels que le dessin, la maquette, la photographie, le texte, le catalogue d’exposition, la scénographie, le multimédia… Cette diversité de supports se traduit par un riche éventail de solutions quant à leur mise en valeur aux yeux du grand public, souvent peu initié à cette vision de l’architecture. Ainsi, que le parti pris d’exposition soit historique, monographique ou conceptuel, il engendre un déplacement dans notre conception de l’objet qui, de prospectif, tend souvent à devenir une œuvre pouvant se suffire à elle-même. Le document d’étude change alors de statut par son introduction dans l’espace d’exposition.
Il en va de même avec l’architecte qui, à l’âge de la communication généralisée, ne semble plus pouvoir concevoir un projet sans devoir prendre en compte le besoin de visibilité de notre société. Après la revue spécialisée, on peut se demander si le musée, la galerie et le centre d’art ne lui permettent pas d’accéder à une reconnaissance nouvelle.
En effet, les étapes composant la conception d’un projet réalisable ou expérimental pouvant se matérialiser en objets esthétiques, l’architecture exposée peut être considérée comme une démarche qui s’apparente à celle des artistes. Ces derniers étant toujours plus nombreux à travailler (sur) l’architecture et, d’une certaine façon, à contribuer à son exposition, cette situation donne lieu à un véritable effacement des frontières entre les pratiques. A partir de ces constats, on peut donc légitimement s’interroger sur la possibilité même de l’exposition d’architecture.
Cette journée d’étude sera l’occasion de revenir sur ces différentes questions, en laissant place à tous les points de vue à même d’éclairer la pratique de l’exposition d’architecture et ainsi favoriser une approche pluridisciplinaire et diachronique de cet objet d’étude. Suivant les réflexions menées dans le séminaire, plusieurs axes privilégiés permettent d’orienter les contributions à venir sans toutefois exclure de fait d’autres sujets qui concerneraient le thème abordé lors de cette journée :
– Historique, monographique, conceptuelle, … : quels types d’exposition pour quels enjeux ?
– De la table d’architecte à l’espace d’exposition : quels déplacements s’opèrent ?
– Contenant, contenu, scénographie : où situer l’architecture dans l’exposition ?
– L’artiste comme révélateur de l’architecture.
– L’architecture s’expose dans la ville, le bâti disparaît dans l’exposition : existe-t-il réellement des expositions d’architecture ?
Date limite pour le dépôt des propositions : 31 mars 2013
Conditions de soumission :
Les propositions (titre et résumé de 3000 signes maximum), accompagnées d’une brève présentation des recherches de l’auteur (préciser l’université ou l’organisme de rattachement), doivent être envoyées à :
l-architecture-exposee@ensa-bourges.fr
Les réponses seront données la première semaine du mois d’avril. Les frais de déplacement pourront être pris en charge par les structures organisatrices.
InTRu – Université François-Rabelais de Tours : http://www.intru.univ-tours.fr
École Nationale Supérieure d’Art de Bourges : http://www.ensa-bourges.fr
Organisation :
Enseignants :
Frédéric Herbin (InTRu – Université François Rabelais de Tours)
Hervé Trioreau (École Nationale Supérieure d’Art de Bourges)
Étudiants de l’option médiation culturelle et pratiques curatoriales de l’Université de Tours :
Émilie Chrétien, Fiona Lefrère, Margaux Olivieri, Cyndie Riou-Tuillier, Claire Tahhane.
Étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges :
Tiphaine Calmettes, Nathan Cheriki, Solène Chesnais, Marine Feuillerat, Marguerite Pierronnet, Christèle
Selliez-Vandernotte, Jérôme Valton.
Lieu :
Université François-Rabelais de Tours
Date :
Vendredi 3 Mai 2013
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