Bibliothèques et recherches à l’heure du confinement
Après une lente adaptation puis une réouverture lors du premier confinement, les bibliothèques de recherches générales en histoire de l’art telles que Bibliothèques de l’INHA et la Bibliothèque nationale de France sont parvenues à réouvrir rapidement lors du confinement de novembre, suivant les directives ministérielles (avec un peu plus de délai pour la Bibliothèque nationale).
Pour la bibliothèque de l’INHA, les horaires d’ouvertures sont 10 h-13 h ou 14 h-18 h, du lundi au vendredi. La réservation est obligatoire sur le site de l’INHA (écran à droite sur la page d’accueil ) et il faut s’y prendre deux ou trois jours à l’avance au moins, car la veille, les quelques 150 places disponibles sont généralement toutes prises. Tous les services marchent normalement, mais la coupure entre 13h et 14h, qui n’est – je crois – nulle part expliquée, rend difficile tout travail continu (on ne peut avoir que deux réservations en même temps, donc il est en gros impossible de faire des recherches deux jours continus …). Ce système a au moins le mérite de faire tourner les utilisatrices et utilisateurs… Pour une demande particulière, consultez la page contact.
La bibliothèque affiche des règles de bonne conduite en ces temps de pandémie, et les flacons de gel hydro-alcoolique sont abondants et toujours bien remplis.
Très utilement, les ressources à distance de la bibliothèque, qui proposent une offre particulièrement importante et variée en histoire de l’art, sont disponibles même pour les personnes qui ne peuvent s’inscrire physiquement à la bibliothèque, donc les étudiants inscrits en master ou doctorat résidant hors de Paris (histoire que cette bibliothèque soit bien celle d’un institut national … 🙂 ).
Pour la Bibliothèque nationale, les bibliothèques de recherche sont ouvertes, sur le site François-Mitterrand, le lundi de 14 h à 17 h et du mardi au vendredi de 10 h à 17 h, et, sur les sites Richelieu, Arsenal et Opéra, de 10 h à 17 h du lundi au vendredi.
Les documents doivent être réservés avant 14h pour mise à disposition à 10h sur les sites François-Mitterrand et Richelieu, Arsenal Opéra. Il n’y a pas de communication d’ouvrages le jour même, excepté au département des Estampes et de la Photographie et à la Réserve des livres rares pour lesquels il n’y a pas de réservation à l’avance (ni pour les ouvrages ni pour la salle). L’on peut réserver une place à l’avance sur le site Miterrand sans demander un ouvrage (mais il faut s’y prendre deux ou trois jours à l’avance). Les mises de côté pour le lendemain sont autorisées. Les collections du libre accès sont normalement consultables.
Cela dit, on ne voit pas pour quelle raison les ouvrages ne peuvent être commandés le jour même, par exemple avant 15h. Dans une démarche de recherche, la lecture d’un document entraine bien souvent la lecture d’un autre pour confronter les idées, comprendre une démarche intellectuelle sans attendre un jour (voire deux, si par hasard on a le malheur d’avoir lu un ouvrage stimulant après 14h … ). C’est transformer une bibliothèque de recherche en une bibliothèque de consultation grand public. Il y en a déjà une (très bien d’ailleurs, mais fort occupée ces temps ci) à l’étage supérieur du site Mitterrand.
Là aussi, les consignes sanitaires sont bien respectées : des « fontaines de solution hydroalcoolique » ( le nouveau monument type de 2020 ! 🙂 ) sont présentes dans chaque salle et à l’entrée de la bibliothèque. Il n’y a plus aucun service de restauration (déjà il n’était pas terrible …) mais on peut manger un bout dans une salle prévue pour et prendre un café chaud (en payant par carte, mais en devant quand même toucher au moins une fois la machine… pas terrible pour un payement sans contact).
Pour les heureux détenteurs d’un pass recherche (ou d’un pass BNF Lecture/culture), des « millions de ressources » sont disponibles gratuitement en ligne. Curieusement le « dispositif exceptionnel d’accès distant aux ressources électroniques » ne concernent que des bases relevant « des thématiques de l’économie et du monde de l’entreprise » (nous sommes bien dans une logique gouvernementale et non culturelle, pauvre BNF !).
Il est également incompréhensible que l’inscription à la BNF ne puisse être validée qu’en se rendant sur les sites Richelieu ou Mitterrand pour retirer sa carte, à l’heure d’internet et alors que les préconisations sanitaires sont de se déplacer le moins possible. Les personnes travaillant hors de Paris sont une fois de plus défavorisées.
Beaucoup de points positifs donc dans ces ouvertures en ces temps de pandémie, mais un avantage certain pour les parisiennes et les parisiens.
Un grand regret : l’absence d’ouverture le samedi, comme si presque toute la France n’était pas au travail, et que chercheurs, conservateurs et universitaires n’étaient pas pris dans les jours de la semaine par des réunions en visio, des cours (en visio le plus souvent, las !) ou autres taches.
Un autre souhait, qu’à l’heure d’internet et d’applications mobiles, il puisse être possible de décommander une place le jour même et de la libérer (et d’éviter ainsi de consommer du papier par un tirage pour contrôler les entrées à la bibliothèque de l’inha, comme en 1980 …). Site Mitterrand comme salle Labrouste, environ un cinquième des places sont vides.
Bonnes lectures, bonnes recherches à tout le monde !
Olivier Bonfait
Rédacteur en chef du blog de l’APAHAU
Page concernant l’ouverture de la bibliothèque de l’INHA pendant la crise sanitaire
Page d’accueil pour la BNF concernant l’ouverture des salles et les ressources en ligne.
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