Prophète et roi, pécheur et pénitent, aède et psalmiste, David est tantôt une figure emblématique, considérée isolément ou dans une galerie d’hommes illustres, tantôt le personnage central d’un épisode ou d’une histoire. La dimension profane de sa vie est à l’origine de la récupération politique qui commande, à Florence, les images produites par Michel-Ange ou Machiavel du vainqueur de Goliath ou du chef de l’armée d’Israël. Cette même dimension détermine la fortune du thème des amours de David, avec Abigaïl ou Bethsabée, qui nourrit toute une iconographie sacrée et profane depuis l’illustration des livres d’heures à la peinture de chevalet du XVIIe siècle en passant par la décoration d’instruments de musique. D’un autre côté, la dimension religieuse première de cette figure en fait le modèle d’une poésie spirituelle dans la ligne de la poésie d’amour pétrarquiste. Elle en fait aussi le héros de poèmes et de tragédies sacrés, où la dimension profane tantôt soutient tantôt compromet l’intention édifiante et où, à l’époque de la Contre-Réforme, la propagande religieuse se mêle de façon nouvelle à la propagande politique. Dans les représentations littéraires et artistiques de la Renaissance italienne, David est donc au croisement d’interprétations profanes et sacrées, indissociables ou distinctes, complémentaires ou concurrentielles, dont il s’agira d’étudier la richesse et la complexité.
Le champ exploré sera celui des lettres et des arts de l’Italie et plus largement de l’Europe des XIVe-XVIIe siècles. On verra ainsi comment en Italie, mais aussi en France et en Espagne, les diverses facettes sacrées et profanes de David ont inspiré les réflexions et les représentations des laïcs comme des ecclésiastiques.
[Programme encore non communiqué]
Organisateurs : Élise Boillet (CESR, Univ. Tours) et Sonia Cavicchioli (Univ. Bologne)
URL de référence : http://cesr.univ-tours.fr/61319722/0/fiche___actualite/&RH=CESR_FR
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