Du XVI au XIX siècle le voyage en Italie fut le grand rite culturel du
monde occidental. Dès le XV siècle les artistes en avaient ouvert la voie.
Jean Fouquet et Van der Weyden en laissèrent des traces. Montaigne
en laissa des souvenirs, Germaine de Staël un roman et Stendhal un
syndrome. Louis XIV en fit une institution, l’Académie de France à
Rome, et Napoléon l’installa dans la Villa Médicis.
Au XVIII siècle, Pompéi, Herculanum et Paestum émergent du passé.
Rome est le centre des arts où s’élaborent les nouvelles théories.
Winckelmann y découvre l’art grec et invente l’histoire de l’art. Goethe
en tête, l’Europe s’y précipite et l’aristocratie britannique fait du voyage
le terme obligé de l’éducation de sa jeunesse, qu’en vieux français elle
nomme le Grand Tour. C’est à ces jeunes tourists que Canaletto doit son
succès et Stendhal, un peu plus tard, rend le mot au français en
publiant en 1838 ses Mémoires d’un « touriste ».
Sur la trace de cette culture, partagée pendant près de cinq siècles par
l’Europe entière, l’AEPHAE, association euroméditerranéenne pour
l’histoire de l’art et l’esthétique, ouvre une réflexion avec la
participation des spécialistes qui ont accepté de venir faire part de leurs
recherches et de leurs découvertes en se penchant sur l’aspect
historique de cette longue pratique culturelle, l’année même où
Marseille est capitale européenne de la culture.
L’Académie de France à Rome et la culture européenne du Grand Tour
est le dixième colloque du cycle « L’histoire de l’art en question(s) »
proposé au public depuis 2005 par l’association A.C.C, art, culture et
connaissance, puis par l’AEPHAE. Les thèmes et titres des précédents
étaient « L’histoire de l’art en question(s) », devenu le titre générique,
puis « L’art et la pensée », « Autour de Daniel Arasse », « De Cézanne et
Picasso à Mondrian et Vasarely, peinture, structure et modernité », «
L’art, l’argent et la mondialisation », « Est – Ouest. L’art de toutes les
Russies », « De l’art et de la nature du paysage », « Beau, sublime,
kitsch » et « De la restauration des œuvres d’art anciennes et
contemporaines ». Les actes des deux premiers ont été publiés aux
éditions Klincksieck et le troisième par « Figures de l’art », revue
d’esthétique de l’université de Pau, en 2009. Les actes de « L’art,
l’argent et la mondialisation » paraîtront en 2013 aux éditions
L’Harmattan et ceux de « De l’art et de la nature du paysage » et
« Beau, sublime, kitsch » sont en préparation.
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