Arts des Amériques
NB : la liste doit encore être complétée …
► Agathe Cabau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Titre de la thèse : « L’iconographie amérindienne aux salons parisiens et aux expositions universelles françaises (1800 à 1914) »
Directeur : Darragon, Eric
Unité de recherche : HiCSA (Histoire culturelle et sociale de l’art), Ecole Doctorale 441 Histoire de l’art (ED441),
Adresse email : agathecabau (at) gmail.com
Présentation de la thèse : L’analyse de l’iconographie amérindienne aux salons parisiens et aux expositions universelles interroge la culture visuelle d’une époque, les vagues d’influences, l’impact de la littérature. Les représentations du XIXème siècle exaltent la noblesse des sentiments des Amérindiens à travers un exotisme sentimental de rigueur et, inversement, la férocité de l’homme « sauvage » à l’encontre de la civilisation. Le discours idéologique dominant dans les représentations du début du siècle conforte la critique rousseauiste de la mission civilisatrice et évangélisatrice en Amérique du Nord. Le thème du refus de la civilisation et du retour à la vie sauvage parcourt les œuvres littéraires et artistiques, à l’image de l’Amérindien Chactas dans l’Atala de Chateaubriand (1801). Dès lors, l’iconographie amérindienne reflète un monde sans changement, intemporel dans ses rituels ou ses costumes. Les mises en scène artistiques servent un discours sur la brièveté de la vie des nations et l’échec des peuples amérindiens à s’adapter au modèle de vie des colons. Bien que certaines oeuvres tentent de réhabiliter la figure de l’Amérindien comme contemporaine, elles n’empêchent pas sa représentation de verser dans le pittoresque. Avec la montée de l’historicisme, des nouvelles théories anthropologiques et évolutionnistes, les oeuvres se chargent de signes venant confirmer l’indianité des hommes représentés. A la fin du XIXème siècle, l’artiste dispose de nouveaux cadres conceptuels pour appréhender le monde indigène et se définir face à lui. Les expositions universelles ont le but avoué d’être un lieu propice à la réflexion de l’homme sur ses origines, conformément aux conceptions ethnocentriques qu’elles véhiculent. La perception de l’altérité insiste sur le primitivisme des hommes et cautionne la colonisation. Au tournant du XXème siècle, ces œuvres ont l’ambition d’être tout à la fois, objet de curiosité scientifique et œuvre de musée.
► Céline Codron (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Etude des pratiques funéraires dans le monde toltèque, Mexique, 800-1300 ap. J.-C. »
Directeur : Duverger, Christian
Unité de recherche : Centre de Recherches sur l’Amérique Préhispanique (EA3551)
Adresse email : codron.celine (at) aliceadsl.fr
Présentation de la thèse : La civilisation toltèque a profondément marqué l’histoire de la Mésoamérique entre 800 et 1300 ap. J.-C. L’étude du site de Tula a montré une multitude de rituels effectués autour des défunts, on peut alors s’interroger sur le sens des variations observées. Sont-elles dues à la position que le mort occupait au sein de la société ? Ou marquent-elles plutôt une appartenance ethnique ? Ainsi, nous avons été amenés à nous demander si l’espace funéraire toltèque ne serait pas représentatif d’un métissage culturel. De nombreuses informations peuvent être obtenues grâce à l’analyse de contextes funéraires, à la fois sur l’identité des individus mais aussi sur leur système de croyances et de pensées. L’étude des vestiges archéologiques reste donc la base du corpus à établir, l’extension à d’autres sites que Tula étant nécessaire pour procéder à une étude comparative et macroscopique. La nature des dépôts devra être clairement identifiée, ainsi inhumations et dépôts sacrificiels seront distingués. De plus, notre travail consistera également à réexhumer la tradition de la crémation, peu mentionnée et très peu identifiée dans les rapports de fouilles. Le corpus de données disponibles, ainsi complété, sera confronté aux précieux documents ethno-historiques dont nous disposons, cela dans l’objectif d’analyser au mieux les données recueillies. L’analyse se fera dans le but de distinguer les traditions locales, inhérentes aux populations autochtones de la Mésoamérique, de celles des migrants nomades venus de l’Arido-Amérique. Ce travail de recherche s’inscrit donc dans une nouvelle approche de l’Archéologie funéraire toltèque. Plusieurs thèmes importants seront abordés, tels que l’identité sociale ou ethnique des individus, ainsi que l’influence de la territorialité et de la cosmovision dans les pratiques funéraires. Cette étude étant fondée sur la problématique du métissage culturel, une approche pluridisciplinaire apparait nécessaire et inévitable. Cette recherche nous permettra de mieux cerner la complexité sociale de la civilisation toltèque, mais peut-être également les origines de cette complexité qui caractérise toutes les sociétés de la Mésoamérique.
► Enora Gault (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Sémantique iconographique des sacrifices humains en Colombie préhispanique »
Directeur de thèse : Daniel Levine
Unité de recherche : Centre de Recherches sur l’Amérique Préhispanique (EA3551)
Adresse email : gault.enora (at) gmail.com
Présentation de la thèse : En Mésoamérique et dans les Andes centrales, il existe un nombre important de preuves archéologiques, historiques et iconographiques du sacrifice humain. Mais en Colombie préhispanique, bien que les sources du XVIe siècle évoquent de mêmes pratiques, ce thème est peu évoqué, et ses interprétations iconographiques s’effacent souvent derrière des données guerrières, chamaniques ou mythiques. Ce manque, en Colombie, est-il du a une mauvaise interprétation des images, ou bien l’image sacrificielle doit-elle être lue différemment ? En soit, comment aborder la question de l’iconographie du sacrifice humain en Colombie préhispanique ? Pour répondre à cette problématique, notre analyse s’est orientée selon deux axes de recherche. Une étude de cas permettra une analyse du sacrifice humain dans un groupe particulier : l’aire culturelle muisca, sur le plateau de Bogota. Grace à l’étude des sources du XVIe siècle nous en établirons une typologie sacrificielle claire ; une étude anthropologique, mythologique et cosmologique permettra de comprendre les valeurs symboliques du rituel sacrificiel. Une réévaluation de ses traces archéologiques attestera de l’existence de pratiques funéraires gérées par les mêmes valeurs sacrificielles. L’établissement d’un corpus iconographique de pièces muséales, de divers matériaux et fonctions, démontrera d’une concordance entre l’image et la pratique sacrificielle, incluant la lecture des valeurs symboliques évoquées. Une seconde étude de l’iconographie sacrificielle, macroscopique et comparative, sera menée : elle concernera l’ensemble des groupes culturels de Colombie préhispanique, dans un espace temps allant du VIe siècle Av. J.-C. jusqu’à la Conquête espagnole. Ce travail laissera entrevoir l’unité des croyances symboliques de cette aire, à travers l’iconographie. Il permettra également une nouvelle approche de l’étude iconographique : l’image sera conçue non seulement comme une source explicite de pratiques rituelles, mais également comme une écriture codifiée et métaphorique. Elle ne sera pas uniquement analysée comme un support de représentations, mais sera également comprise comme un vecteur de concepts symboliques. Nous comprendrons, alors, que derrière une apparente diversité culturelle se cachent des valeurs symboliques unificatrices, qui déterminent la configuration de chaque groupe, qu’elle soit mythologique, funéraire, architecturale, politique ou iconographique.
► Charlotte Guinois (Université Paris IV-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Les modifications intentionnelles du corps et la parure dans l’ancien Pérou : approche socio-culturelle »
Directeur de thèse : Daniel Levine (C. Duverger)
Unité de recherche : Centre de Recherches sur l’Amérique Préhispanique (EA3551) IV/EHESS
Adresse email : charlotteguinois (at) hotmail.fr
Présentation de la thèse : Nous nous intéressons dans le cadre du doctorat aux modifications intentionnelles du corps et à ses diverses parures dans le Pérou préhispanique en prenant en compte les différentes cultures qui s’y sont succédé depuis l’émergence de l’horizon Chavin aux alentours de 1200 avant J.-C. jusqu’à l’arrivée des Espagnols en 1532 qui mit fin à la suprématie inca sur un vaste territoire. Le terme de parure est considéré dans une acception large, dans le sillage des leçons d’ethnographie de Marcel Mauss données à l’Institut d’Ethnologie de Paris dans lesquelles il distingue « ornementique directe (beauté surajoutée au corps) » et « ornementique indirecte ou parure (objets mobiles.)» Notre étude porte à la fois sur les différents types d’interventions sur le corps comme les déformations, mutilations, tatouages mais également sur les différents ornements qui composent la parure mobile : ornements d’oreille, de nez, coiffes etc. Nous nous intéressons tant à la parure du vivant qu’à la parure du mort et à la parure des dieux, tout en apportant un souffle anthropologique à ce sujet. Au-delà de l’aspect strictement esthétique indéniable des parures, nous nous intéressons aux implications sociales et culturelles de tels phénomènes. S’il « fallait être peint pour être homme » écrit Claude Lévi-Strauss dans son étude des peintures corporelles des Caduveo de l’Amazonie brésilienne, la parure semble être un élément d’appartenance culturelle et peut être ethnique, régie par une forte codification dans le Pérou ancien, étroitement liée à l’élite socio-politique et/ou associée au divin, aux grandes étapes de la vie de l’homme et de la femme et en relation avec certaines cérémonies d’initiation. Ce sujet d’étude est appréhendé au moyen de la confrontation de quatre catégories principales de sources. Outre les données ethno-historiques que constituent l’important corpus de chroniques espagnoles rédigées au XVIe et XVIIe siècles, le second type de source pris en considération est celui de la culture matérielle dans sa diversité. Il regroupe les différentes pièces d’orfèvrerie, les parures en métaux précieux et pierres, perles etc. qui composent la parure et qui nécessite une étude des collections de musées. Nous exploitons également l’iconographie, présente en abondance sur les céramiques modelées et peintes ainsi que sur les textiles. Enfin, certaines données anthropologiques comme les restes osseux ou la peau humaine particulièrement bien conservée grâce aux conditions d’enfouissement et à l’aridité de la côte péruvienne, témoignent de certaines pratiques socio-esthétiques qu’il est possible d’étudier.
► Elsa Jadot (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne)
Titre de la thèse : « Organisation sociale et techno-économique des productions céramiques tarasques entre le Xe siècle et la Conquête : le cas de Zacapu, Michoacán, Mexique »
Directeur : Darras, Véronique
Unité de recherche : UMR 8096 – ArchAm
Co-tutelle : Université Paris 10 – Paris Ouest Nanterre La Défense, Valentine Roux (UMR 7055 – Préhistoire et Technologie)
Adresse email : elsa.j (at) sfr.fr
Présentation de la thèse : De profondes transformations socio-politiques affectent la société tarasque à partir du XIIIe siècle, aboutissant à la création d’un royaume centralisé. La thèse va tenter d’en saisir les processus à travers l’étude de l’artisanat céramique. En s’appuyant sur une approche technologique d’assemblages archéologiques provenant des bassins de Zacapu et de Pátzcuaro, elle cherchera à en comprendre les modalités techno-économiques (approvisionnement en matières premières, technologies) et le contexte de production, au Postclassique (900 – 1521 apr. J.-C.). On étudiera les chaînes opératoires pour mettre en évidence les régularités et/ou les variabilités entre les différentes productions (céramique grossière/fine), mais aussi selon les morphologies des récipients. Une analyse comparative sera menée à plusieurs échelles : celle des unités domestiques, celle du site, puis celle de la région (comparaison entre les bassins de Zacapu et de Pátzcuaro). L’organisation sociale de l’artisanat céramique sera abordée au travers de questions telles que le niveau de spécialisation techno-économique des artisans et leur productivité, ainsi que le contexte général de production : l’élite dirigeante avait-elle une emprise, directe ou indirecte, sur la fabrication de certains types de récipients ? Par ailleurs, sur une échelle diachronique, la thèse essaiera de donner un sens aux évolutions morpho-stylistiques et de révéler d’éventuels changements dans les modes de fabrication, afin de les corréler avec les processus socio-politiques et culturels, depuis l’émergence du royaume tarasque jusqu’à son apogée au XVe siècle.
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