Journée d’études : « Traditions et réceptions de l’Antiquité à Nîmes du XVIe au XIXe siècle »

La publication du Discours historial de l’antique et illustre cité de Nismes de Jean Poldo d’Albenas (1559 et 1560) apparaît autant comme l’un des jalons précoces de l’avancée, en France, de l’antiquarisme que comme le témoignage de la place privilégiée que prennent très tôt les antiquités de la cité dans l’imaginaire collectif et dans les savoirs. Le séjour du marquis Scipione Maffei en 1732, la place éminente que donne le président de Brosse à la cité dans son esquisse de voyage idéal en Italie, ne doivent de la même manière rien au hasard. Les travaux de dégagement ou de restauration, qui se multiplient à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, ont modifié en profondeur la perception de cet héritage, alors même que l’épigraphie, la  numismatique et les premiers pas d’une archéologie scientifique réussirent à balayer peu à peu une mythologie qui contribua à « l’illustration » de la cité. « Nîmes romaine » devient ainsi un topos, qui alimente encore aujourd’hui en partie la réflexion sur le devenir culturel de la ville. L’influence des Antiques dépasse ainsi le seul cadre de la perception visuelle et investit le terrain de la sensibilité, de la perception esthétique et morale, révélant des enjeux sociaux, politiques et culturels dépassant de beaucoup le cadre local.
Quelle place revient à l’Antiquité dans la construction d’une identité nîmoise ? Comment s’élabora une tradition érudite et savante locale, largement reliée à une dynamique dépassant le cadre provincial, pour s’insérer dans des tendances de fond du monde savant occidental ? Quelle place donner aux collections et aux cabinets, au-delà même de l’héritage de Jean-François Séguier ? Quelles méthodes, quelles pratiques, découlèrent de ce mouvement pluriséculaire ? Autant que les continuités, les ruptures, les moments où se construisent de façon nouvelle les rapports à l’Antiquité sont également à envisager. Telles sont quelques unes des voies que se propose d’explorer cette journée d’étude, en souhaitant replacer l’échelon local dans une  perspective plus large.

Programme

Introduction et mise en perspective, par Véronique Krings, maître de conférences, Université de Toulouse.
9 h 00 – 9 h 30

La réception des antiquités nîmoises à la Renaissance et au début du XVIIe siècle, par Frédérique Lemerle, directrice de recherche au CNRS, Tours.
9 h 30 – 10 h 00

Du bon usage des monuments antiques dans l’urbanisme moderne (1525-1820), par Gérard Caillat, conservateur en chef de bibliothèque.
10 h 00 – 10 h 30

Antiquaires et antiquités à Nîmes au siècle des Lumières, par François Pugnière, docteur en histoire.
11 h 00 – 11 h 30

« Né pour faire un cabinet comme La Fontaine pour écrire des fables » : Les richesses du cabinet Pichony, par Odile Cavalier, conservateur en chef du patrimoine, chargée des collections antiques au Musée Calvet d’Avignon.
11h 30 – 12 h 00

Une perversion du goût, la fabrication de faux : le cas de l’abbé Folard, par Michel Christol, professeur émérite à l’Université de Paris-I (Panthéon-Sorbonne), ANHIMA.
14 h 15 – 14 h 45

Le rôle de Mérimée et de la commission des Monuments historiques dans la restauration des monuments nîmois au XIXe siècle, par Françoise Bercé, inspecteur général honoraire du patrimoine.
14 h 45 -15 h 15

Charles-Louis Clérisseau : les architectes et l’archéologie en France à la fin du XVIIIe siècle, par Pierre Pinon, professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville et chercheur associé à l’Institut National d’Histoire de l’Art.
15 h 30 – 16 h 30

Samedi 9 avril 2011, 9 h – 12 h / 14 h 15 – 16 h 30, Lycée Alphonse Daudet, bd V. Hugo, Nîmes.

Contact : shmcng@gmail.com – 0466367760

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