Nous avons le plaisir d’annoncer le lancement de la septième édition du Séminaire doctoral commun Paris 1 – Paris 4 pour l’année 2015-2016. Vous trouverez ci-dessous le thème de l’année, l’appel à communication et le calendrier des séances.
La séance du lancement aura lieu jeudi prochain, le 12 novembre 2015, de 18h à 20h dans la salle Jullian. Pour rappel, c’est un séminaire méthodologique mensuel, porté par les doctorants pour les doctorants, avec le soutien des deux plus grandes Ecoles doctorales d’histoire de l’art en France. Pour information, le séminaire peut être validé dans l’axe 3 (« Outils et méthodologie ») du parcours doctoral de l’ED 441.
SEMINAIRE COMMUN PARIS 1 / PARIS IV
2015 – 2016
COMPARAISON EST-ELLE RAISON ?
Approches comparatives en histoire de l’art
« Il n’y a rien que l’esprit humain fasse si souvent, que des comparaisons […]. Par tous ces examens il tâche de découvrir les relations que les objets ont entre eux », écrit le Chevalier de Jaucourt dans l’article « Comparaison » de l’Encyclopédie.
Pour la septième année consécutive, les écoles doctorales d’histoire de l’art des universités Panthéon-Sorbonne (Paris-I) et Paris-Sorbonne (Paris-IV) organisent le séminaire doctoral commun, à destination de tous les doctorants de cette discipline. Il se veut l’occasion de réflexions méthodologiques concernant les principaux aspects du projet de thèse, de la recherche à la soutenance voire au-delà.
Cette année, nous nous interrogerons sur l’emploi des approches comparatives. D’un outil d’identification à la formation d’un système de pensée visuel, la comparaison semble indissociable de l’étude des images et nécessaire au chercheur qui s’intéressent à elles. Distinguer le vrai d’un faux, déterminer l’auteur d’une œuvre, comprendre l’inventivité stylistique d’un artiste ou d’un courant, ou encore définir les composantes iconographiques d’une époque sont autant d’ambitions qui exigent d’y recourir.
Nous trouvant aujourd’hui en plein décloisonnement des champs disciplinaires, et semblant plus éloignés d’une pratique systématique de la méthode comparative, nous n’en sommes pas moins les héritiers. Il nous revient ainsi de nous demander dans quelle mesure ce réflexe cognitif touche à son but : existe-t-il une science historique des images ? Quelles caractéristiques formelles peut-on soumettre à la comparaison ? Selon quels critères ? Toutes les images, tous les contextes de création, de diffusion, de réception sont-ils comparables ? Jusqu’à quel point ce mode de pensée a-t-il valeur d’argument objectif ? À quel moment sommes-nous contraints de recourir à d’autres méthodes ?
Ce sont ces questions et bien d’autres que, sans restriction de sujets et de corpus, de périodes et de genres, nous souhaiterions soulever.
Modalités de participation
Date limite de réponse pour participer au séminaire : 20 décembre 2015
Les propositions de communication (350 mots maximum) sont à envoyer à l’adresse suivante : seminairedoctoralcommun@gmail.com avant le 20 décembre 2015, merci de préciser la séance à laquelle vous souhaitez participer.
La communication durera entre 20 et 30 minutes et nous publierons en ligne un texte synthétique de votre intervention (merci de nous le fournir dans les 15 jours suivant la séance (5 – 7 pages))
* ÉQUIPE ORGANISATRICE
Sung Moon Cho, doctorante, Université Paris-Sorbonne (Paris-IV)
Marion Grébert, doctorante, Université Paris-Sorbonne (Paris-IV)
Clémence Legoux, doctorante, Université Panthéon-Sorbonne (Paris-I)
Claire Van Seters, doctorante, Université Panthéon-Sorbonne (Paris-I)
Toutes les séances se tiendront de 18h à 20h.
Galerie Colbert — INHA
Salle Jullian, 1er étage
2, rue Vivienne 75002 Paris
SEANCE 1 : LA COMPARAISON COMME MOTEUR DE L’ANALYSE DES ŒUVRES – 10 DECEMBRE 2015
Le travail de l’historien de l’art a été analysé, décortiqué : il en ressort une énumération d’étapes aboutissant à une interprétation de la signification de l’oeuvre et de son sujet. Cette méthode d’analyse iconographique et iconologique a été théorisée, notamment par Aby Warburg et Erwin Panofsky. Dans le cadre de cette analyse nous sommes amenés à mettre en relation une œuvre avec un sujet, des œuvres au projet iconographique commun, des artistes, des techniques, en somme des objets d’étude inscrits dans un cadre spatio-temporel spécifique. En outre, la survivance de l’iconologie peut être perçue dans les recherches sur les liens entre une œuvre plastique et une œuvre littéraire, thématique que nous accueillerons avec grand intérêt.
SEANCE 2 : ANALOGIE ET SIMILITUDES, LA COMPARAISON COMME OUTILS DE PERSUASION – 14 JANVIER 2016
Selon Charlotte Guichard, « la reconnaissance de l’oeuvre est le produit d’une comparaison entre les peintres, dans un jeu d’analogies et de similitudes ». De fait, l’usage de la comparaison semble bien ancré dans la tradition du connoisseurship, tradition dont nous aimerions questionner la survivance actuelle, entre fantasme et efficacité savante. Notre deuxième séance permettra alors d’étudier la comparaison comme preuve dans les domaines particuliers que sont les attributions, l’expertise et le travail du connoisseurship, les études de corpus disparus, les études monographiques.
SEANCE 3 : OBJETS ET OBJECTIVITE DE LA PENSEE COMPARATIVE – 11 FEVRIER 2016
En prenant la question à rebours, nous nous demanderons de quelle façon la production, la signification ou l’interprétation des images peuvent être a priori déterminées par l’esprit de comparaison lorsque celui-ci se caractérise par sa propension à mêler différents régimes de représentation. On pense notamment aux transferts entre images artistiques et images scientifiques (dans les sciences dures et naturelles, la médecine, la phrénologie ou encore la physiognomonie). Nous pourrons ainsi interroger la pertinence des distinctions entre le vrai et le beau, le discursif et le visuel, et aborder les méthodes systématiques de l’art élaborées par Jacob Burckhardt, Aby Warbug ou Heinrich Wölfflin.
SEANCE 4 : LA DISPOSITION DES ŒUVRES DANS L’ESPACE MUSEAL – 10 MARS 2016
Le voisinage des œuvres dans un lieu n’est pas sans incidence pour l’œil du visiteur, pour qui la comparaison devient obligation : simple juxtaposition, confrontation ou dialogue. Des premiers Salons aux scénographies les plus actuelles, nous nous demanderons comment l’accrochage et la mise en espace en viennent à constituer, en termes historiques, génériques et formels, une interprétation des œuvres exposées et comment l’élaboration de cette interprétation prend place dans le travail du chercheur. Nous souhaitons également que cette séance soit l’occasion d’aborder les études récentes sur la comparaison des expositions. Les doctorants-commissaires seront en outre les bienvenus.
SEANCE 5 : LA PENSEE COMPARATIVE DANS LES DISCOURS SUR L’ART – 14 AVRIL 2016
Que ce soit dans les Vies des artistes…, rédigées par Giorgio Vasari au XVIe siècle, dans la préface des Conférences de l’Académie écrite par André Félibien en 1667, ou encore dans l’Art et les Arts où Theodor W. Adorno évoque l’effrangement des arts exactement trois siècles plus tard, les discours sur l’art sont jalonnés de réflexions visant à construire ou à déconstruire des catégories d’art.
Lors d’approches contextuelles, nous sommes inévitablement confrontés à ces discours qui orientent parfois notre interprétation des oeuvres. C’est pourquoi nous vous invitons ici à intervenir sur ces textes et les difficultés qu’ils posent afin de voir s’ils contiennent, de façon implicite ou explicite, des systèmes comparatifs ayant pu nourrir la présence ou le rejet d’une catégorisation.
SEANCE 6 : LA QUESTION DU GOUT – 12 MAI 2016
La question du goût est de plus en plus présente dans l’histoire de l’art, qui tend à prendre en compte des aspects sociologiques et économiques. Comment mesurer les données de comparaison fluctuantes qui jouent sur la valeur d’une œuvre ou sur la fortune d’un artiste ? Quelles sont les voies par lesquelles un style se diffuse et devient dominant ? Cette séance invite tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du goût et à ses acteurs tels que les musées et institutions culturelles, Salons, critiques, commanditaires, collectionneurs et marchands…
SEANCE 7 : LE NUMERIQUE, CONCRETISATION DU « MUSEE IMAGINAIRE » – 9 JUIN 2016
Aujourd’hui, les outils numériques permettent l’accumulation incommensurable d’images dans un espace virtuel, semblant donner vie à des utopies imaginées par des historiens ou des passionnés d’art. Tout en paraissant faciliter le processus comparatif, le numérique nous oblige cependant à réinventer cette pratique en cherchant les moyens d’associer le qualitatif au quantitatif.
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