Michaël Fried, Pourquoi la photographie a aujourd’hui force d’art, Paris : Hazan, 2013
Traduit de l’anglais par Fabienne Durand-Bogaert
L’apparition des grands formats et l’entrée de la photographie au musée, à partir des années 1970, a installé la question du rapport qui se noue entre l’oeuvre et le spectateur au coeur des préoccupations d’une nouvelle génération d’artistes. L’historien et critique d’art Michael Fried étudie cette évolution majeure de la photographie à travers les images de Jeff Wall, Andreas Gursky, Thomas Struth, Bernd et Hilla Becher, Thomas Demand, Rineke Dijkstra, Candida Höfer, Hiroshi Sugimoto, Luc Delahaye et Jean-Marc Bustamante, entre autres artistes. Prenant appui sur des textes choisis de Heidegger, de Hegel, de Wittgenstein et de Roland Barthes, il analyse notamment les notions d’antithéâtralité, d’absorbement, de quotidien et de punctum, essentielles à la compréhension de la pratique photographique de notre temps. Il souligne ainsi les enjeux qui ont permis à la photographie d’avoir aujourd’hui force d’art.
Michael Fried, qui enseigne à l’université Johns Hopkins de Baltimore en qualité de « J.R. Herbert Boone Professor of Humanities and the History of Art », est l’un des historiens majeurs de l’art moderne et contemporain. On lui doit notamment, outre le célèbre essai « Art et objectité », salué par la critique dès sa publication en 1967, une trilogie de référence sur la peinture française : La Place du spectateur (Gallimard, 1990), Le Réalisme de Courbet (Gallimard, 1993) et Le Modernisme de Manet (Gallimard, 2000). De lui ont récemment paru en langue anglaise : The Moment of Caravaggio (Princeton University Press, 2010) ; Four Honest Outlaws : Sala, Ray, Marioni, Gordon (Yale University Press, 2011) et Flaubert’s « Gueuloir » : On Madame Bovary and Salammbô (Yale University Press, 2012).
410 pages ; 21 x 27,5 cm
Volume relié sous jaquette, 208 illustrations en couleurs et noir et blanc
Parution : 2013
Prix: 55 €
ISBN : 9782754104920
Voir la présentation du livre sur le site de l’éditeur
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SOMMAIRE
Préface et remerciements
Introduction
1. Trois commencements
2. Jeff Wall et l’absorbement ;
Heidegger sur l’être-au-monde et la technique
3. Jeff Wall, Wittgenstein et le quotidien
4. Roland Barthes et le punctum
5. Les Museum Photographs de Thomas Struth
6. Jean-François Chevrier et la « forme tableau » ; Thomas Ruff, Andreas Gursky, Luc Delahaye
7. Le portrait : Thomas Struth, Rineke Dijstra, Patrick Faigenbaum, Luc Delahaye, Roland Fischer;
Zidane : un film de Douglas Gordon et de Philippe Parreno
8. La street photography revisitée : Jeff Wall, Beat Streuli, Philip-Lorca diCorcia
9. Thomas Demand et les allégories de l’intention ;
L’« exclusion » selon Candida Hofer, Hiroshi Sugimoto et Thomas Struth
10. L’opposition entre la « bonne » et la « mauvaise » objectivité : Welling, les Becher, Wall
Conclusion : pourquoi la photographie a aujourd’hui force d’art
Notes
Crédits photographiques
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