Résistances à l’idée d’art moderne dans la peinture
Paris, Londres, New York, 1848-1931
par Pierre Sérié
Publié par les Presses Universitaires Blaise-Pascal
450 pages, 57 ill. , 16×24 cm.
EAN : 9782383772224
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L’idée d’art moderne et le concept de nouveauté qui la sous‑tend ont été combattus non seulement de l’extérieur, par les regardeurs (public et critiques), mais aussi de l’intérieur, par les artistes eux‑mêmes, et non des moindres. Car, en définitive, c’est des acteurs historiques de la modernité que proviennent les objections les plus stimulantes. Renoir, Seurat, Denis ou Derain, pour ne retenir que ces quatre exemples, incarnent, chacun à leur manière, la figure baudelairienne de l’antimoderne, c’est‑à‑dire un moderne à contre‑cœur, un moderne critique envers la modernité, mais un moderne quand même.
Les différentes formes de résistance à la modernité artistique dont il est ici question sont donc le fait des créateurs et elles ne sont pas appréhendées dans leur relation au politique. Cette perspective méthodologique explique le cadre géographique de l’étude. Écarter le politique comme instrument d’analyse suppose en effet d’examiner le phénomène à des époques et sous des latitudes où le principe de « l’autonomie de l’art » n’a pas été mis à mal par le cours de l’histoire. Outre Paris, où le concept de modernité artistique a vu le jour, l’enquête se déploie donc dans les capitales culturelles des deux plus anciennes démocraties libérales : Londres et New York.
Sommaire
Introduction
Partie 1 : Commencements et recommencements (Paris, Londres, 1848-1874)
En avant ou en arrière, naissance de l’art moderne et restauration de la tradition (Paris, 1863-1874)
Une affaire de titres : comment Manet enclenche rétroactivement le processus de disparition du présent (la modernité) au profit de l’avenir (le modernisme)
Le Bain : actualiser Raphaël (modernité)
Le Déjeuner sur l’herbe : reprendre la main sur Monet (modernisme)
Simultanéité du non simultané : modernes et pseudo-modernes
Resynchroniser les uns et les autres
Resynchroniser les uns et les autres sans les confondre pour autant
Le bond en arrière de Moreau et Puvis de Chavannes : questions de régime d’historicité
Nécessité de l’enquête ou réalité flagrante
Amour de la mort/amour de la vie
Originalité au futur, originalité au passé : usages de la citation et acceptions opposées du mot « révolution »
Passé/Tradition
Citer, continuer / citer, dévorer
Retour impossible ?
Un groupe de passéistes à la source de la peinture britannique « moderne » : les préraphaélites (Londres, 1848-1859)
Pouvoir de fascination d’un substantif : les préraphaélites, premier -isme de l’histoire ou énième restauration de la tradition ?
Les raisons d’une fascination
Une révolution dans le cadre de la loi
Le nouveau n’existe pas
Questions d’identité culturelle ?
Quel paradigme artistique : dépendance ou autonomie de l’art ?
Préraphaélisme égale réalisme (et même un peu plus)
Ut pictura poesis encore, ut pictura poesis toujours
Transparence de la peinture : « tout l’art c’est de cacher l’art »
En amont et en aval : le préraphaélisme en perspective (1824-1898)
The Ancients : ce précédent qu’il faut taire (1824-1835)
Du pré au postraphaélisme (1856-1882)
Convergences passéistes : peinture d’histoire non académique de Moreau et Burnes-Jones (1864-1898)
Partie 2 : Un moderne antimoderne : Seurat et la dualité contradictoire (Paris, 1878-1899)
L’ancrage dans le passé : la voix des maîtres et celle du musée
L’élève Seurat : à l’écoute de Charles Blanc, Henri Lehmann et Eugène Guillaume
Charles Blanc, le mentor
Henri Lehmann, le maître
Eugène Guillaume, le directeur des études
Seurat et les Maîtres : dessin, simplification, primitivisme
Dessin retrouvé, dessin réinventé
Simplification, le positionnement philosophique
Seurat en primitif et primitivisme de Seurat
La hiérarchie, le temps et l’espace
Pour une grande manière : hiérarchies en art
Majeur/mineur : grands tableaux de figures et petits paysages
Tableaux ou décors ?
Temps suspendu et habit de lumière
Le temps suspendu : décélération
Dans le blanc : habiller le réel de lumière
Post-Scriptum : de biais, les bandes à Seurat (1878-1899)
Élèves, affranchis et autodidactes
La piste Ernest Laurent
Rationalisme ou empirisme ?
Le mirage de l’art science
Révolutionnaires, conservateurs et réactionnaires
Les palinodies de Seurat
Partie 3 : Moderne ne suffit pas : résistances à la modernité (Paris, Londres, New York, 1880-1931)
Comment une partie des peintres modernes est devenue antimoderne (voire réactionnaire) (Paris, 1880-1931)
Carrières à deux temps : moderne-antimoderne de Renoir à Derain (1880-1914)
Qui et pourquoi
Renoir en Monsieur Jourdain : la « maladie des recherches », c’était donc cela (métier)
Denis en théoricien : penser et diffuser la critique de la modernité (méthode)
Derain en métaphysicien : contre-Lumières et nostalgie radicale (secrets)
Réaction(s) : nouveaux convertis et héritiers (1896‑1931)
Contrition : modernes repentis (de Bernard et de quelques « misonéistes »)
Subversion : ces ultras qui ont rendu les traditionalistes révolutionnaires (frères Laurens et promotion Dupas à la Villa Médicis)
Modernité et altérité : hétérochronie anglo-américaine (Londres, New York, 1893-1931)
Accueillir, adhérer, rejeter (1908-1931)
Pour, mais pas avec (Spencer, Nash)
Avec, mais finalement contre (Benton, Wood)
L’un et le multiple : quelle tradition pour les Anglo-américains ? (1893-1931)
L’option classique : American Renaissance et modèle romain (universalisme)
L’option réaliste : régionalisme américain et ruralisme britannique (enracinement saturnien ou joyeux)
Conclusion
Sources et bibliographie
Sources
Imprimés à caractère de sources
Bibliographie
Index
Index des noms de personnes
Index des titres d’œuvres
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