Séminaire ATHAMAS – Art et antipsychiatrie : « Antipsychiatrie, psychothérapie institutionnelle, psichiatria democratica et psychiatrie destructive : penser la pluralité des contestations psychiatriques » (Paris, INHA, 15 mars 2019)

Carlos Osorio, La Cerrada de mujeres del Hospital psiquátrico de Oviedo (La Cadellada), photographie, 1975.

Dans le cadre de sa résidence INHALab, l’association ATHAMAS – Art et antipsychiatrie inaugure son cycle de séminaires le 15 mars prochain avec une séance intitulée « Antipsychiatrie, psychothérapie institutionnelle, psichiatria democratica et psychiatrie destructive : penser la pluralité des contestations psychiatriques », à l’INHA – 2, rue Vivienne – Paris 2e – salle Giorgio Vasari (1er étage), 16h-19h.

Le terme d’« antipsychiatrie » apparaît en 1967 sous la plume de David Cooper dans son ouvrage Psychiatry and Anti-Psychiatry pour désigner les approches phénoménologiques et existentialistes d’une forme de psychiatrie radicale développées en Angleterre par le médecin et ses collègues depuis la fin des années 1950. Il tend dès cette époque à être appliqué indifféremment aux expériences anglaises, à la psychothérapie institutionnelle autour de Jean Oury et de Félix Guattari en France, à la psichiatria democratica de Franco Basaglia en Italie, ou encore aux écrits de Michel Foucault. Cette première séance vise à différencier des termes, des pratiques et des théories qui, tout en dialoguant et en se rencontrant sur certains concepts, restent spécifiques de leur contexte d’apparition. Ces clarifications épistémologiques semblent nécessaires afin d’éviter d’entretenir l’écueil des malentendus suscités par l’usage englobant et parfois inapproprié du terme « antipsychiatrie ». Ces recontextualisations apportées par l’intervention de Camille Veit seront nourries par les interventions d’Oisín Wall et d’Alfredo Aracil qui feront le lien avec les contre-cultures et les pratiques artistiques contemporaines.

Interventions :

« The British Anti-Psychiatrists and the Counter-Culture (1960-1971) » par Oisín Wall, historien et commissaire (Université de Dublin).

Auteur de l’ouvrage The British Anti-Psychiatrists: From Institutional Psychiatry to the Counter-Culture, 1960-1971 (Routledge, 2017), Oisín Wall reviendra sur la trajectoire de l’antipsychiatrie britannique  au travers de ses grandes figures (Ronald D. Laing, David Cooper, Aaron Esterson…), de ses principales théories et de ses expériences fondatrices (Villa 21, Kingsley Hall…). Il s’agira de développer les liens étroits tissés entre l’antipsychiatrie et les contre-cultures, notamment à partir des exemples du congrès international « Dialectics of Liberation » de 1967 et de l’Antiuniversity inaugurée à Londres en 1968.

 

« L’antipsychiatrie et la France, ou la contradiction fertile » par Camille Veit, docteure en psychologie et psychologue clinicienne (Université Côte d’Azur, Université de Strasbourg).

Au cours de son intervention, Camille Veit propose d’aller à la rencontre de quelques pistes, certaines plus franches que d’autres, qui relièrent l’antipsychiatrie et la France en ce lieu « sacré » (Ronal D. Laing, Mary Barnes) de l’expérience de la « folie ». La France des années 1970 est un terrain particulièrement fertile pour mettre au travail les points de rencontre et de rupture entre différentes « pratiques discursives » (Michel Foucault) qu’il conviendra donc de distinguer : antipsychiatrie anglo-saxonne, psychothérapie institutionnelle française et psichiatria democratica italienne.

 

« How to learn from a destructive psychiatry ? » par Alfredo Aracil, chercheur et commissaire indépendant.

Alfredo Aracil reviendra sur l’histoire du mouvement antipsychiatrique en Espagne, du régime franquiste à l’époque de la transition démocratique. Cette recherche initiée en 2016 a pris corps en 2017 lors de son exposition madrilène « Apuntes para una psiquiatría destructiva ».  Étayés par une multitude de documents et de témoignages inédits, ses travaux explorent, au-delà de l’histoire clinique et politique, les pratiques artistiques espagnoles qui furent traversées par cette « psychiatrie destructive » au cours des années 1960-1970.

 

Membres fondateurs de l’association ATHAMAS :
Nicolas Ballet (docteur, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Aurore Buffetault (doctorante, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/INHA), Hélène Gheysens (doctorante, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Sandrine Meats (doctorante, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), et d’un comité scientifique international.

 

Télécharger le programme du cycle d’ATHAMAS2019_INHALab_athamas_programme_A5_pages_WEB_DEF

 

Sources : https://www.inha.fr/fr/recherche/programmation-scientifique/en-2018-2019/inhalab-association-athamas.html

https://ed-histart.univ-paris1.fr/page.php?r=23&id=515&lang=fr&date=2019-02-04

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