Articulée autour d’un colloque, ponctuée de diverses manifestations (visite guidée, débats, projection) et de rencontres informelles, cette université d’été a pour but de favoriser les échanges, humains et scientifiques, entre jeunes historiens de l’art et archéologues des deux côtés de l’Atlantique, de créer un dialogue doctoral transnational et de valoriser le rôle des jeunes chercheurs dans la création de nouveaux réseaux de recherche. Ce projet transversal et pluridisciplinaire à l’orientation clairement méthodologique, porté par les doctorants eux-mêmes, est appelé à devenir pérenne.
Du grec ancien φάντασμα, phantasma, («apparition») et du latin phantasma («fantôme», «spectre») et, le fantasme semble être la condition première de notre rapport aux images. C’est à partir de ce modèle « fantomal » de l’histoire que nous souhaitons aborder la question du fantasme et de son empreinte sur nos pratiques d’historiens de l’art.
Pour la première édition de cette Université d’été en partenariat avec Columbia University, nous donnons la possibilité aux doctorants d’un côté et de l’autre de l’Atlantique de dresser la cartographie de leurs propres fantasmagories doctorales, dans un cadre informel qui permette une véritable liberté des échanges et des interactions : dans quels territoires se développent ces phénomènes de projection, d’illusion, d’hallucination ou de fixation fétichiste qui hantent irrémédiablement les approches scientifiques les plus rigoureuses ? Il s’agit de débusquer et d’arpenter, à travers nos pratiques de jeunes chercheurs, les différents espaces dans lesquels se déploie cette question du fantasme en une véritable topographie d’un inconscient à l’œuvre – que ce soit dans notre rapport à notre propre thèse, à nos pairs, à l’université, aux institutions en général – et, bien entendu, avant tout, aux œuvres elles-mêmes.
Il s’agit enfin de croiser les différents regards que les chercheurs français et américains portent les uns sur les autres, tant au niveau des approches, des méthodes et des buts que des mythes et des figures tutélaires – soit autant de regards nourris par un imaginaire fondamentalement fantasmagorique fait de désirs et de rejets, de projections et de refoulements.
Programme
Mardi 26 juin – Auditorium de la Galerie Colbert. 18h – 19h30
18h
Ciné-concert
John Ford, Bucking Brodway,
Composition originale de Johann Percival et Nicolas Setton
Mercredi 27 juin – Salle Vasari, Galerie Colbert. 10h – 17h30
10h
Introduction de l’université d’été par Emmanuel Kattan, Aida Sarr et Victor Monmège (Alliance Program), Pascal Rousseau (Paris 1), Laurence Bertrand Dorléac(Sciences-Po) et les membres du comité d’organisation
SPECTRES ACADÉMIQUES
10h30/11h
Emma Cauvin (Paris 1)
Écrire les marges de l’historiographie « scientifique » : imaginaire, poésie et fiction dans une réception critique de Claude Monet
11h / 11h30
David Sledge (Columbia university)
Bitterness, Desire, and Other Affects in the Social History of Art
11h30/11h50
Pause
11h50/12h20
Alex Weintraub (Columbia university)
The Kunstwollen and art history’s slips of the tongue
12h20/12h50
Discussion
13h/14h30
Déjeuner
L’ARCHIVE ET LE FANTASME
14h30 /15h
Alice Aigrain (Paris 1)
Réception et répulsion : quand l’archive dégoûte
15h / 15h30
Lindsay Cook (Columbia university)
Fantasmes « paroissiaux » face aux archives du chapitre cathédral de Paris
15h30 /15h50
Pause
INTERSTICES
16h15/16h45
Alban Ferreira (Paris 1)
Penser par-delà les frontières épistémologiques : science, philosophie et cinéma dans l’œuvre de Jean Painlevé
16h45 / 17h15
Nicholas Morgan (Columbia university)
Between Essay Film and Counter-Surveillance: Gregg Bordowitz and AIDS Video Archives
17h15 / 17h30
Discussion
Jeudi 28 juin – Salle Vasari, Galerie Colbert. 10h – 15h
L’OBJET DU DÉSIR
10h/10h30
Stéphanie Barbier (Paris 1)
Une poétique du prosaïque : étudier la photographie au prisme de sa technicité
10h30/11h
Isabel Biascoechea (Columbia university)
Ruined Fragment, Fragmented Ruin: Archaeological Fantasies of the Ancient Past
11h/11h15
Pause
EGO-HISTOIRE DE L’ART
11h15/11h45
Camille Richert (Sciences-Po)
Travailler sur le travail dans l’art contemporain : autoscopie de chercheuse en pays minier
11h45/12h15
Emma Le Pouesard (Columbia university)
The Mirror and the Eye : the materiality of feminity in a 14th century ivory box
12h15-12h30
Discussion
12h30/14h00
Déjeuner
14h00/14h45
Entretien de Thomas Schlesser (Polytechnique) avec l’artiste Marie-Luce Nadal
16h
Apéro-pétanque dans les jardins du Palais-Royal
Vendredi 29 juin
15h – Musée de l’Orangerie
Visite guidée de l’exposition Nymphéas. L’abstraction américaine et le dernier Monet, par sa commissaire, Cécile Debray, au Musée de l’Orangerie
Entrée réservée aux participants.
19h – Reid Hall, Columbia, Paris
Soirée de clôture
Avec le soutien du Programme Alliance et de l’ED441
Organisation :
Élodie Baillot
Matthieu Leglise
Marie Piccoli-Wentzo
Olivier Schuwer
Marie-Charlotte Téchené
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