Appel à communication : « Questions d’ornements (XVe-XVIIIe). 3. Arts du relief »

Colloque international

Séminaire d’histoire de l’art de l’IRPA n° 13

Institut royal du patrimoine artistique, Bruxelles

L’étude de l’ornement connaît depuis une quinzaine d’années un regain d’intérêt manifeste. Loin de se limiter à un répertoire de motifs susceptibles d’alimenter une grammaire des styles, l’ornement est aujourd’hui envisagé comme un phénomène étonnamment complexe dont la définition mouvante, presque insaisissable, est un reflet de sa nature multiple. À côté de ses qualités esthétiques lui sont désormais reconnus des enjeux et des fonctions d’ordre symbolique, anthropologique, politique, socio-économique, etc. Par ailleurs, traversant tous les genres artistiques selon des modalités et des degrés très divers, l’ornement ne peut se réduire à une catégorie artistique bien définie. Cette transversalité, de même que la dépendance caractéristique qui le soude aux autres catégories esthétiques, lui valut longtemps l’étiquette d’accessoire purement formel ; étiquette qui a longtemps contribué à le reléguer sur les bancs de la marginalité, du superflu, de la minorité et de la féminité. Actuellement, cette spécificité de l’ornement semble plutôt offrir un nouveau champ d’investigation permettant de revisiter notre perception de la hiérarchie des arts. Penser l’ornement de la période moderne, c’est en effet cerner son rapport avec les genres et tenter de comprendre les phénomènes d’interactions qui les façonnent.

Cette réflexion, conçue comme un cycle de trois colloques amorcé en 2009, a pour objectif de faire le point sur l’état actuel des connaissances ainsi que d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherches. Plus précisément, à partir d’études de cas particuliers, il s’agit d’engager une réflexion sur des problématiques d’ordre épistémologique et historiographique, théorique et méthodologique. Après avoir interrogé les liens entre ornement et architecture (Namur, FUNDP, décembre 2009, http://gemca.fltr.ucl.ac.be/docs/program/20091204_ornement.pdf), entre ornement,  peinture et arts graphiques (Louvain-la-Neuve, UCL, février 2011, http://gemca.fltr.ucl.ac.be/php/evenements/20110204.fr.php), il s’agira ici de poursuivre la réflexion à travers les arts du relief et la tridimensionnalité de la sculpture au sens large. C’est donc entre l’autonomie de la sculpture et la servitude des autres arts du relief à une fonction précise et à un ensemble dans lequel ils s’intègrent, que l’on s’attachera cette fois pour appréhender le phénomène ornemental.

Cette lecture particulière nous invite à prendre en compte un certain nombre d’interrogations, parmi lesquelles :

  • Quelles sont les conditions requises pour que le sculpté soit considéré comme ornement ou décor ?
  • Comment caractériser les relations plastiques, souvent complexes, qui s’établissent entre le sculpté et l’ornement ?
  • Dans un programme figuré, en regard avec les autres arts, quelle part de signification est accordée à l’ornement ?
  • Comment l’ornement s’accommode-t-il des valeurs figuratives d’un programme iconographique sculpté ?
  • Selon quelles modalités l’ornement s’approprie-t-il les matières et les techniques ?
  • Quelles interactions caractérisent les rapports entre la gratuité prétendue de l’ornement et les usages de l’objet ? Autrement dit, quels liens peut-on établir entre matériaux, formes et usages ?
  • Le concept de grammaire des styles basé sur l’ornement est-il encore valide aujourd’hui ? Comment caractériser autrement les relations entre style et ornement?

On le voit, il ne s’agira donc pas d’envisager ici la sculpture dans l’architecture en tant qu’élément architectonique (thème déjà abordé dans le premier volet de cette série de colloques) ni de traiter de la notion d’« arts décoratifs » en tant que catégorie artistique telle que définie au XIXe siècle. Mais tout en gardant à l’esprit la nécessité d’appréhender l’ornement dans la totalité des champs artistiques, on s’attachera ici à penser l’ornement à travers le volume de la sculpture et de l’objet, et non d’un décor peint sur un élément tridimensionnel. On évitera également de s’enfermer dans des répertoires de motifs et de sources ou dans les identifications de modèles gravés ou dessinés qui ne serviraient pas à nourrir la réflexion fondamentalement méthodologique envisagée pour ce colloque.

Chaque communication, d’une trentaine de minutes, mettra donc en avant le cadre méthodologique, théorique et historiographique, ce qui permettra de faire le point sur la question de  la définition et du statut de l’ornement à la période moderne.

Les titres et propositions d’intervention sont à envoyer avant le 30 août 2011, par courrier électronique (document Word au format RTF, en attachement), à Caroline Heering : caroline.heering@uclouvain.be

Comité organisateur :

Ralph Dekoninck (UCL), Caroline Heering (UCL), Pierre-Yves Kairis (IRPA), Michel Lefftz (FUNDP)

Source: http://gemca.fltr.ucl.ac.be/php/annonces/20120216.fr.php

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