En parallèle de l’exposition « La Musée : une collection d’artistes femmes », le musée Sainte-Croix de Poitiers et l’association Femmes Artistes en Réseaux (F.A.R.) s’associent pour organiser les 14 et 15 mars 2025 des rencontres intitulées « Regards sur La Musée : au cœur d’une collection ». Ces dernières ont pour objectif de rassembler professionnel(le)s de musées et chercheurs et chercheuses universitaires œuvrant ou ayant œuvré à la valorisation de certaines des artistes du fonds La Musée.
Dates : vendredi 14 et samedi 15 mars 2025
Lieu : musée Sainte-Croix de Poitiers, 61, rue Saint-Simplicien, 86000 Poitiers.
Gratuit. Tout public, dans la limite des places disponibles, sur inscription sur le site du musée.
Ces rencontres feront l’objet d’une captation vidéo.
En 2024, la Ville de Poitiers s’est enrichie d’un fonds exceptionnel. Plus de 500 œuvres de créatrices ont intégré les collections du musée Sainte-Croix, venant renforcer la démarche de valorisation des artistes femmes portée par l’institution depuis les années 1980. L’exposition « La Musée : une collection d’artistes femmes », présentée du 6 décembre 2024 au 18 mai 2025, met en lumière près de 300 œuvres issues de cet ensemble.
La généreuse donatrice de cette collection est Eugénie Dubreuil, elle-même artiste, enseignante et historienne de l’art. Frappée par la marginalisation des femmes dans les cours d’histoire de l’art, sur les murs des musées et sur la scène artistique contemporaine, elle constitue depuis la fin des années 1990 l’un des plus grands ensembles d’œuvres d’artistes femmes connus en France. Avec des pièces datées du 17e au 21e siècle, cette collection intitulée « La Musée » est pour Eugénie Dubreuil une contre-proposition au discours dominant, qui invisibilise les femmes de l’histoire de l’art.
Riche de grands noms comme Rosa Bonheur, Berthe Morisot, Suzanne Valadon ou Niki de Saint Phalle, La Musée compte également des œuvres d’artistes plus méconnues. Elle est en grande partie composée d’œuvres graphiques (estampes, photographies, miniatures), médiums souvent considérés comme mineurs et par conséquent associés à la pratique féminine.
Vendredi 14 mars 2025
10h : Accueil et café
10h30-11h10 : Introduction des Rencontres par le musée Sainte-Croix et l’association F.A.R.
11h10-12h15 : Session 1 – Femmes peintres en leurs réseaux
Modération : Camille Philippon (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – F.A.R.)
- Marie-Laure de Noailles : aristocrate, mécène et peintre, par Johan Fleury de Witte, marchand et commissaire de l’exposition « Marie-Laure de Noailles, peintre. Conversation » à la Villa Noailles de Hyères en 2024.
- Réseaux féminins et artistiques : le parcours de Louise Janin (1893-1997), par Marion Sergent, docteure en histoire de l’art et auteure de l’ouvrage Louise Janin, l’art de l’entre-deux paru aux Éditions Fage en 2022.
12h15-14h : Pause déjeuner
14h15-15h35 : Session 2 – Imagières du quotidien : les arts appliqués
Modération : Manon Lecaplain (Musée Sainte-Croix, Poitiers)
- « Fait par moi » Marie Talbot, par Renaud Régnier, directeur du musée de La Borne et commissaire de la rétrospective consacrée à l’artiste par le musée de La Borne en 2024.
- « Et la peinture a-t-elle pour tout de bon remplacé la confection des confitures et la broderie ? » Faire carrière comme femme peintre de fleurs au tournant du 19e et du 20e siècles : le cas de Louise Galtier-Boissière et de Margaret Campbell-Macpherson, par Aliénor Bautru-Valois, doctorante à l’Université Grenoble Alpes travaillant sur l’art des compositions florales en France et au Royaume-Uni entre 1890 et 1930.
- La peinture sur éventail sous la Troisième République, un « art aimable, si féminin » ? Le cas Gabrielle Zaborowska-Eylé (1852-1938), par Anaëlle Vaissié, doctorante à l’Université Paris Nanterre travaillant sur la place occupée par les femmes, en tant qu’artistes professionnelles et amatrices, dans les arts décoratifs français entre 1870 et 1939.
15h35-16h : Pause
16h-16h45 : Session 3 – Sculpter sa place
Être femme et sculpteur à Paris autour de 1900. Ruth Milles (1873-1941) et ses contemporaines, par Eva Belgherbi, cofondatrice du F.A.R. et chercheuse dont les travaux portent sur l’enseignement de la sculpture aux femmes, en France et au Royaume-Uni (1863-1914), et Linda Hinners, conservatrice des collections de sculpture du musée national de Stockholm et commissaire de l’exposition « “What Joy to be a Sculptor!” Nordic Women Sculptors at the Turn of Last Century » présentée au musée national de Stockholm en 2022.
16h45-17h : Conclusion de la première journée
Samedi 15 mars 2025
9h : Accueil café
9h30-9h50 : Introduction de la seconde journée par le musée Sainte-Croix et l’association F.A.R.
9h50-10h50 : Session 4 – Derrière l’objectif : les femmes photographes
Modération : Anouk Chambard (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – F.A.R.)
- Une étude de la modernité photographique d’entre-deux-guerres sous le prisme du genre : l’exemple de la collection Eugénie Dubreuil, par Lilah Remy, chercheuse en histoire de l’art dont les recherches portent sur les liens entre la photographie moderne et la colonisation dans la France de l’entre-deux-guerres.
- Se réapproprier du canon : Erica Lennard et la photographie des féminités dans les années 1970, par Anna Grumbach, doctorante en histoire de l’art contemporain à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dont la thèse porte sur l’émergence de la « jeune photographie française » entre la fin des années 1960 et le début des années 1980.
10h50 : Pause
11h10-12h30 : Session 5 – D’encre et de papier : graveuses et illustratrices
Modération : Camille Belvèze (Musée Sainte-Croix, Poitiers)
- Artistes illustratrices graveuses : une petite histoire du livre illustré de l’entre-deux-guerres dans la collection « La Musée », par Camille Barjou, docteure en histoire de l’art dont les recherches portent notamment sur les illustratrices et leur lien avec le livre d’artiste et l’illustration depuis l’entre-deux-guerres.
- Maria Helena Vieira da Silva et les collectionneurs Kathleen et Pierre Granville, par Agnès Werly, historienne de l’art, élève-conservatrice du patrimoine et commissaire de l’exposition « Maria Helena Vieira da Silva. L’œil du labyrinthe » présentée au musée des beaux-arts de Dijon en 2022-2023.
- Les femmes de l’histoire de l’art de Colette Deblé, par Diana Quinby, artiste et historienne d’art auteure d’une thèse de doctorat sur l’art et le féminisme à Paris dans les années 1970.
12h30-14h15 : Pause déjeuner
14h15-15h : Session 6 – Artiste et collectionneuse, collectionneuse d’artistes
Discussion avec Eugénie Dubreuil, artiste, historienne de l’art et collectionneuse de La Musée, avec Anouk Chambard, membre du collectif F.A.R.
15h-15h15 : Conclusion des Rencontres par le musée Sainte-Croix et l’association F.A.R.
15h15-15h30 : Pause
15h30-17h : Visites de l’exposition « La Musée : une collection d’artistes femmes » et des collections permanentes du musée Sainte-Croix au prisme des créatrices.
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