Journée d’étude internationale : « Tattooist VS Tattooer. La figure du tatoueur au prisme de l’histoire de l’art » (26 mars 2025 , Paris)

 

Tattooist VS Tattooer. La figure du tatoueur au prisme de l’histoire de l’art

Mercredi 26 mars 2025, Galerie Colbert, salle Vasari (1er étage), située au 6 rue des Petits Champs, 75002 Paris. Journée d’étude en présentiel et en visioconférence via Zoom.

Entrée est gratuite, ouverte à toutes et tous. Une réservation préalable est cependant demandée via ce formulaire (la capacité de la salle étant limitée à 100 personnes) : https://forms.gle/YCxsBFouKPHz7dYZA

Résumé :

En 1902, dans un article du périodique mensuel Pearson’s Magazine, le tatoueur londonien Sutherland Macdonald est présenté comme « tattooist » (contraction des termes tattoo et artist) pour différencier son travail de celui d’un « tattooer », terme jugé trop proche de « plumber » (plombier) ou « bricklayer » (maçon). Il se revendique alors artiste et non pas artisan du tatouage.

Dès les prémices de sa professionnalisation en Occident, la pratique du tatouage met en lumière une figure équivoque, oscillant entre artisan décorateur du corps et artiste peignant de manière indélébile sur la peau. Cette ambiguïté ravive l’opposition historiographique entre technè et epistémè – en d’autres termes entre artisanat et art – et permet à l’histoire de l’art et à l’histoire des techniques de questionner les gestes du tatouage et le statut de ses praticiens et praticiennes tout en historicisant leurs savoir-faire polysémiques.

La journée d’étude internationale « Tattooist VS Tattooer : la figure du tatoueur au prisme de l’histoire de l’art » est dédiée à l’historicisation de la construction de la figure du tatoueur, entre artiste et artisan. Elle vise à encourager le dialogue entre historiens et historiennes de l’art, artistes et artisans du tatouage afin d’explorer les enjeux historiques et actuels de cette évolution.

Par le biais de communications et de tables rondes en français et en anglais, la journée sera structurée en trois sections. Elle s’ouvrira d’abord sur l’analyse de la dichotomie entre artistes et artisans, telle qu’elle est abordée en histoire de l’art, afin de fournir un cadre de réflexion sur l’évolution des figures pionnières de la pratique et d’identifier et reconsidérer leurs contributions à l’évolution technique et artistique du tatouage. Puis il s’agira d’aborder le débat actuel sur l’identité professionnelle des tatoueurs et tatoueuses, en explorant les divergences entre les statuts d’artiste et d’artisan, qui peuvent être sources de tensions en raison de perceptions et d’aspirations distinctes de la part des praticiens eux-mêmes. Enfin, la troisième partie de la journée portera sur les relations entre le milieu professionnel du tatouage et celui de l’art. Elle interrogera, d’une part, le rôle des artistes-tatoueurs et tatoueuses ayant contribué à la reconnaissance culturelle du tatouage, avant de se tourner vers d’autres médiums ou de rejeter les qualités artistiques du tatouage ; d’autre part, l’appropriation de cette pratique par des artistes extérieurs au domaine du tatouage.

Réactualisant les discours et les discordances autour du statut du tatoueur et de la tatoueuse, cette journée d’étude est pensée en espace de dialogue entre deux sphères – l’histoire de l’art en milieu universitaire et le monde professionnel du tatouage – qui s’attachent à questionner la même figure pour en faire son histoire artistique.

 

Programme :

9h15 Accueil

9h45 IntroductionSarra Mezhoud, doctorante en histoire de l’art contemporain (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Alix Nyssen, assistante doctorante en histoire de l’art contemporain (Université de Liège)

Session 1 – Les « maîtres-tatoueurs » : construction et figures historiques de la dialectique artsite-artisan

Modération : Jeanne Barnicaud, doctorante en histoire contemporaine (Université Paris 1 panthéon-Sorbonne)

10h30 Valérie Nègre, professeure des universités en histoire des techniques (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

11h00 Matt Lodder, Senior Lecturer in Art History and Theory (University of Essex)

11h30 Discussion

 

12h00 Déjeuner

 

Session 2 – Les praticiens du « 10e art » ? Identité professionnelle des tatoueurs en question

Modération : Zoé Kiner-Wolff, doctorante en histoire de l’art contemporain (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et artiste joaillière

13h30 Valérie Rolle, maîtresse de conférences en sociologie de la culture et des arts (Université de Nantes) et Karine Grenouille, secrétaire du Syndicat National des Artistes Tatoueurs

14h15 Mikael de Poissy, artiste-tatoueur pisciacais et commandeur de l’Académie des Arts Sciences et Lettres

15h00 Discussion

 

Session 3 – Le tatoueur en artiste / l’artiste en tatoueur : emprunts et citations dans l’art contemporain

Modération : Nicolas Ballet, attaché de conservation – Service Nouveaux Médias, (MNAM/Centre Pompidou) et docteur en histoire de l’art contemporain (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

15h30 Alix Nyssen, assistante doctorante en histoire de l’art contemporain (Université de Liège)

16h00 Ruth Marten, artiste et ancienne tatoueuse new-yorkaise

16h30 Olivier Poinsignon, artiste tatoueur et performeur chamaliérois et Sébastien Layral D’Alessandro, artiste peintre et performeur châtelguyonnais

17h15 Discussion

18h00 Performance de Sébastien Layral D’Alessandro et Olivier Poinsignon

 

Les sessions auront lieu en français et en anglais.

 

Organisation scientifique et programmation : Sarra Mezhoud ( Sarra.Mezhoud@univ-paris1.fr ) et Alix Nyssen ( Alix.Nyssen@uliege.be )

Visuel : Ruth Marten, Shingle (détail), 1970, peinture acrylique et émail sur bois taillé en forme de palette, 120×90 cm. © Ruth Marten.

Conception de l’affiche : Alix Nyssen

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