Appel à communication / Call for papers : “Si loin, si proche”. Le regard du XIXe siècle sur l’architecture de la Renaissance italienne dans les relations entre la France et l’Italie (Paris, octobre 2023)
Date de la journée : Octobre 2023 – Salle Vasari (Paris, INHA). Echéance de l’appel à communication : 30 janvier 2023
Date of the Workshop: October 2023 – Salle Vasari (Paris, INHA). Submission Deadline : 30 January 2023
See English version below
La publication de Palais, maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome (1798) de Percier et Fontaine marque une étape décisive dans le développement d’un intérêt pour l’architecture de la Renaissance italienne qui, au cours du XIXe siècle, ne cesse de croître avant de culminer dans l’œuvre de l’historien Jacob Burckhardt (Die Kultur der Renaissance in Italien, 1860; Geschichte der Renaissance in Italien, 1878). Cet intérêt se traduit de façon très diverse. D’abord, la réflexion des artistes et des architectes se manifeste aussi bien dans des cahiers de dessins, que dans la réédition de grands traités (Vignola, Palladio, Scamozzi) ou la publication d’études sur l’architecture du Quattrocento et, surtout, du Cinquecento – comme l’Architecture Toscane d’Auguste Grandjean et Auguste Famin (1806-1815) -, et l’œuvre de Percier et Fontaine déjà mentionnée. Ensuite, à partir des années 1840 de nouvelles techniques, la photographie surtout, renouvellent la perception de l’architecture renaissante et l’imaginaire qui lui est attaché, ce qui amène une intensification de la place de la Renaissance dans la pédagogie artistique. L’intérêt pour la Renaissance a, enfin, eu des conséquences concrètes avec la construction d’œuvres nouvelles en style néo-Renaissance et la restauration de bâtiments des XVe et XVIe siècles, comme le palais du Louvre.
Tout aussi multiformes apparaissent les interprétations et les perspectives critiques. Si, d’un point de vue artistique, la Renaissance est considérée comme un évènement d’importance universelle – comme le montre la large diffusion des traités d’architecture du XVIe siècle –, elle est aussi perçue comme dépendant d’un esprit des lieux –François Léonard Séheult, dans son Recueil d’Architecture, dessiné et mesuré en Italie (1811-1823), propose une subdivision de l’architecture en fonction du caractère des villes italiennes (Florence “moderne Athènes”, Gênes, “la plus séduisante”, Rome “la plus célèbre”), explicitant ce qui était resté implicite dans les ouvrages de Rubens sur Gênes, Percier et Fontaine, Grandjean et Famin. L’étude de la Renaissance connait aussi des déclinaisons locales, par exemple à Lyon à partir des années 1850, quand la redécouverte de l’histoire de la ville au XVIe siècle fournit des modèles à l’architecture publique et privée, comme aux arts majeurs et décoratifs
Dans le droit fil des colloques Le XIXe siècle et l’architecture de la Renaissance (Tours, 2007), L’architecture de la Renaissance italienne au XIXe siècle. Relectures, outils, finalités (Paris 2014), La Renaissance réinventée. Historiographie, architecture et arts décoratifs à Lyon aux XIXe et XXe siècles (Paris 2017), cette journée d’étude qui aura lieu en octobre 2023, se propose de réfléchir à la réception et à la fortune de l’architecture de la Renaissance italienne au cours du XIXe siècle en se focalisant spécifiquement sur les relations entre la France et l’Italie.
Les propositions d’intervention pourront approfondir les thèmes suivants (sans exclusivité)
– L’étude de la Renaissance italienne. Quels instruments d’étude ont été employés pour l’étude de l’architecture à la Renaissance ? Quels livres représentent des points de référence ? De quelle façon la pratique architecturale exprime-t-elle à travers le dessin le processus de réception de la Renaissance ?
– L’emploi du patrimoine Renaissance italien. De quelle façon les projets architecturaux se confrontent-ils avec le patrimoine de la Renaissance ? Quels projets de restauration ou de remploi acquièrent une signification particulière en relation avec cette thématique ?
– Géographie de la Renaissance. La relation entre Renaissance et géographie acquiert une signification toute particulière, entre recherche de l’identité locale, référence à des édifices porteurs de significations explicites en relation à leur localisation, et recherche d’une acception supranationale à travers l’emploi de modèles participant du “mythe de la Renaissance”. Quelles études de cas peuvent-elles illustrer la polyvalence de cette relation ? Jusqu’à quel point est-elle délibérée ?
Les propositions d’interventions (300 mots), qui doivent porter sur des sujets originaux, sont à envoyer, accompagnées d’un titre provisoire, d’une brève bibliographie et d’un court CV, à Ilaria Andreoli (ilaria.andreoli@inha.fr) et Francesca Mattei (francesca.mattei@uniroma3.it) avant le 30 janvier 2023.
Les interventions, d’une durée de 30 minutes, pourront être prononcées en français ou en anglais; les frais de voyage et d’hébergement seront pris en charge par les organisateurs.
Comité d’organisation/Organising Committee
Ilaria Andreoli (INHA), Francesca Mattei (Università Roma Tre)
Comité scientifique/ Scientific Committee
Pierre Caye (CNRS)
Jean-Philippe Garric (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
Fréderique Lemerle-Pauwels (CESR-CNRS)
Yves Pauwels (CESR)
Alina Payne (Villa i Tatti, The Harvard Center for Italian Renaissance Studies)
Alice Thomine-Berrada (ENSBA, Paris)
Voir la sélection bibliographique ci-dessous, après la version en anglais.
English version:
The publication of Palais, maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome (1798) by Percier and Fontaine opened a decisive stage in the growing interest for Italian Renaissance architecture that lasted all through the 19th c. before culminating in the work of historian Jacob Burckhardt (Die Kultur der Renaissance in Italien, 1860; Geschichte der Renaissance in Italien, 1878). This interest expressed itself in a variety of ways. First, artists and architects produced sketchbooks, published ancient treatises (Vignola, Palladio, Scamozzi), and studies about Quattrocento as well as, mostly, Cinquecento architecture – such as Auguste Grandjean and Auguste Famin’s Architecture Toscane (1806-1815) -, in the line of Percier and Fontaine’s already mentioned Palais, maisons et autres édifices. Then, from the 1840s onwards, new technologies, especially photography, altered perception of Renaissance architecture and its aura, which in turn led to a surge in the teaching of Renaissance art within fine arts academies. Interest in the Renaissance finally had practical consequences with the construction of buildings in neo-Renaissance style and the restoration of buildings of the 15th and 16th centuries, such as the Louvre palace.
Equally multifaceted were interpretations and critical perspectives. If, from an artistic point of view, the Renaissance was considered as an event of universal importance – as shown by the wide distribution of architectural treatises of the 16th century -, it was also perceived as dependent on a spirit of places: François Léonard Séheult, in his Recueil d’Architecture, dessiné et mesuré en Italie (1811-1823), proposes a subdivision of architecture according to the character of Italian cities (Florence “modern Athens”, Genoa, “the most attractive ”, Rome “the most famous”), explicating what had remained implicit in the works of Rubens on Genoa, Percier and Fontaine, Grandjean and Famin. The study of the Renaissance also had local variations, for example in Lyon in the 1860s, when the rediscovery of the history of the city in the 16th century provided models for public and private architecture, as well as for major and decorative arts.
In line with the Architecture and theory conferences Le XIXe siècle et l’architecture de la Renaissance (Tours, 2007), L’architecture de la Renaissance italienne au XIXe siècle. Relectures, outils, finalités (Paris 2014), La Renaissance réinventée. Historiographie, architecture et arts décoratifs à Lyon aux XIXe et XXe siècles (Paris 2017), this study day which will take place on October 2023, aims to reflect on the reception and fortune of Italian Renaissance architecture during the 19th century, focusing specifically on relations between France and Italy.
Intervention proposals may deal with the following topics (non-exclusive)
– The study of the Italian Renaissance. What instruments were used for the study of architecture during the Renaissance? Which books were reference points? How did architectural practice express through drawing the process of receiving the Renaissance?
– The use of Italian Renaissance heritage. How did architectural projects confront the heritage of the Renaissance? What restoration or reuse projects acquired a particular meaning in relation to this theme?
– Geography of the Renaissance. The relationship between Renaissance and geography acquired a very particular meaning, between the search for local identity, reference to buildings bearing explicit meanings in relation to their location, and the search for a supranational meaning through the use of models participating in the “Renaissance myth”. What case studies can illustrate the versatility of this relationship? How deliberate was it?
Proposals for papers (300 words), which must relate to original topics, should be sent, together with a provisional title, a brief bibliography and a short CV, to Ilaria Andreoli (ilaria.andreoli@inha.fr) and Francesca Mattei (francesca.mattei@uniroma3.it) before the 30 of January 2023.
The presentations, lasting 30 minutes, can be delivered in French or in English; travel and accommodation costs will be covered by the organizers.
Sélection bibliographique / Selected Bibliography
L. Bolzoni, A. Payne (eds.), The Italian Renaissance in the 19th Century: Revision, Revival, and Return, Milan, 2018
S. Frommel, A. Brucculeri (eds.), Renaissance italienne et architecture au XIXe siècle. Interprétations et restitutions, Rome, 2015
S. Frommel, E. Leuschner (eds.), Architektur- und Ornamentgraphik der Frühen Neuzeit, Migrationsprozesse in Europa, Rome, 2014
J.P. Garric, Recueils d’Italie : les modèles italiens dans les livres d’architecture français, Sprimont, 2004
J.P. Garric, F. Lemerle, Y. Pauwels, Architecture et théorie. L’héritage de la Renaissance, Paris, 2012
F. Lemerle, Y. Pauwels et Alice Thomine (eds.), Le XIXe siècle et l’architecture de la Renaissance [colloque international, Tours and Blois, 30 mai – 1er juin 2007], Paris, 2010.
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