Longtemps relégué aux études portant sur la crise des images byzantines au VIIIe siècle ainsi qu’aux conséquences de la Réforme protestante du XVIe siècle, l’iconoclasme est un phénomène aujourd’hui étudié dans un contexte beaucoup plus large, et ce, au sein de différents domaines de réflexion. On pense notamment aux définitions effectuées par Dario Gamboni (1983, 1997), aux rapports entre iconoclasme et idolâtrie observés par W.J.T. Mitchell (1986), au pouvoir de l’image chez David Freedberg (1985, 1989) ou encore, aux différents types d’agents iconoclastes définis par Bruno Latour (2002).
Ce colloque interdisciplinaire cherche à réunir des chercheurs en arts visuels, en histoire, en histoire de l’art, en théâtre, en littérature, en muséologie, en sciences des religions et en sociologie intéressés à penser aux multiples discours sur l’iconoclasme tant aux niveaux théoriques que pratiques. Le premier axe proposé dans ce colloque interroge les discours théoriques sur l’iconoclasme. On pense, par exemple, aux nombreuses définitions entourant le phénomène dont l’étymologie signifie « briser des images ».
L’iconoclasme a longtemps été perçu comme un acte de haine, d’incompréhension et/ou de peur envers certains types de représentations. Mais ses nombreuses mises en forme définies entre autres par Gamboni – destruction, transformation, censure, recontextualisation, rature, renversement satirique – demandent une redéfinition du terme où il serait plutôt question de dé-composition et de re-construction. Dans ce premier axe, on peut aussi penser aux discours iconoclastes présents à même la discipline de l’histoire de l’art : la mort de la peinture d’après Marcel Duchamps, La mort de l’art d’Henry Dauberville ou encore la fin de l’histoire de l’art chez Hans Belting.
Le deuxième axe de ce colloque propose d’aborder les actes iconoclastes en eux-mêmes. Dans quels buts les produit-on et comment sont-ils reçus ? Sous quelles formes les retrouve-t-on dans l’art moderne et contemporain ? Qui sont les iconoclastes ? Cette section permet d’aborder les différents acteurs entourant le phénomène – artistes, théoriciens, critiques, publics, institutions, oeuvres – ainsi que les différents enjeux sociaux gravitant autour de ces actes iconoclastes – religieux, politiques, économiques et esthétiques.
Nous invitons les étudiants (toutes disciplines confondues) souhaitant se questionner sur les rouages de l’iconoclasme et de ses discours à soumettre une proposition de communication d’un maximum de 300 mots ainsi qu’une bio-bibliographie de 100 mots en format Word au comité organisateur avant le 13 janvier 2012 à l’adresse suivante : colloqueiconoclasme@yahoo.ca.
Le comité scientifique rendra sa décision durant la semaine du 16 janvier 2012.
http://www.crilcq.org/activites/contribution/iconoclasme.asp
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.