Appel à communication : « Colloque Paul Perdrizet » (Nancy, 7-9 novembre 2018)

Appel à communication : « colloque Paul Perdrizet » (Nancy, 7-9 novembre 2018)

Les travaux de l’archéologue et historien de l’art Paul Perdrizet (Montbéliard, 1870 – Nancy, 1938) restent des références importantes dans des domaines aussi variés que l’épigraphie grecque (Perdrizet et Lefebvre 1919), les terres cuites de l’Égypte gréco-romaine (Perdrizet 1921) ou encore l’iconographie de la Vierge (Perdrizet 1908) et le culte des saints à la fin du Moyen Âge (Perdrizet 1933), pour ne prendre en exemple que quelques-unes de ses études toujours citées par la recherche contemporaine. Pourtant, cette personnalité riche et complexe n’a pratiquement pas fait l’objet de travaux d’historiographie, hormis quelques contributions ponctuelles sur certaines de ses missions les plus fécondes, comme celle de Chypre en 1896 (Masson 1993). Significativement, le colloque intitulé « Paul Perdrizet », tenu à Strasbourg en 1991, concernait en réalité le centenaire des fouilles de Delphes et l’œuvre de l’archéologue y fut à peine mentionnée. La longue nécrologie que lui consacra Charles Picard, dans l’hommage rendu par l’Académie des inscriptions et belles-lettres en juin 1938, resta donc la source unique des quelques notices biographiques qui ont par la suite été consacrées au savant nancéien (Provost 2015).

La redécouverte en 2012 des archives de Paul Perdrizet que les héritiers de sa veuve, Lucile Gallé-Perdrizet, avaient généreusement confiées à l’université de Nancy en 1981, a été suivie d’un programme d’inventaire et de mise en valeur. Un premier volet s’est traduit en 2016 par la mise en ligne d’une base de données (Archives Perdrizet). Ces travaux préliminaires ont révélé la richesse du fonds Perdrizet aussi bien pour ses activités scientifiques que pédagogiques. Ils ont aussi entraîné la découverte de nouvelles archives familiales éclairant des aspects méconnus de sa personnalité, en particulier sa carrière parallèle d’homme d’affaires et de directeur des Établissements Gallé, la célèbre cristallerie d’art nancéienne, à partir de 1914.

Ces recherches s’inscrivent dans le renouveau de l’historiographie de l’archéologie et des études classiques, pour lesquelles l’approche biographique a trouvé un regain d’intérêt (Kaeser 2008). Plusieurs colloques internationaux récents ont ainsi été consacrés à des savants contemporains de Paul Perdrizet, avec lesquels il avait souvent correspondu voire collaboré, qu’il s’agisse de son élève Henri Seyrig (Briquel, Dentzer, Duyrat et Picard 2016), de Franz Cumont (Bonnet, Pirenne-Delforge et Praet 2009) ou encore des frères Reinach (Basch, Espagne et Leclant 2008). Alors que l’année 2018 marquera le 80e anniversaire de sa disparition, le contexte scientifique local comme international justifie donc pleinement la tenue d’un colloque consacré à la personnalité et à l’œuvre de Paul Perdrizet.

L’objet de cette manifestation sera triple. Il sera, d’une part, de contribuer à éclairer la biographie de Paul Perdrizet dans tous ses différents aspects, personnels et professionnels, en s’intéressant à son milieu social et professionnel, à ses réseaux, aux institutions dans lesquelles il a œuvré ou encore aux projets auxquels il a participé. Ainsi, son rôle à l’École française d’Athènes, à la faculté des lettres de Nancy puis à celle de Strasbourg, son engagement dans le milieu associatif laïc lorrain (Union de la Jeunesse lorraine, Université populaire), comme ses nombreuses activités financières et industrielles (dans l’imprimerie Berger-Levrault, les Cristalleries de Nancy et bien sûr les Établissements Gallé) sont autant de thèmes susceptibles d’être étudiés. Son parcours scientifique fait d’aller et retour entre l’archéologie et les études médiévales, cette double carrière d’universitaire et d’industriel pourront aussi être mis en parallèle avec d’autres savants contemporains pour en apprécier ou en relativiser l’originalité.

Ses relations avec quelques figures majeures telles Arthur Evans, Salomon Reinach, Franz Cumont ou Ulrich von Wilamowitz et plus largement son intégration à la communauté scientifique internationale du tournant du XXe siècle seront aussi des sujets d’étude privilégiés.

Ces contributions pourront le cas échéant s’appuyer sur les nouvelles archives mises au jour, qui seront aussi et surtout exploitées pour un deuxième axe du colloque : l’évaluation et éventuellement l’édition d’articles inédits de Paul Perdrizet, dont les versions préliminaires et les notes de recherche sont conservées à Nancy : sa mission de Saïda en 1902 pour le Corpus Inscriptionum Semiticarum, sa participation avortée aux Inscriptiones Graecae de Berlin, ses prospections en Syrie en 1924-1925, ses travaux lorrains (sur Callot) ou alsaciens (sur les tapisseries de Neuviller-lès-Saverne) sont autant d’exemples de dossiers qui pourront faire l’objet de communications.

Enfin, la postérité de l’œuvre scientifique de Paul Perdrizet constituera le troisième axe du colloque. Sans faire école à proprement parler, Paul Perdrizet a exercé une grande influence sur quelques-unes des figures majeures de l’archéologie grecque et proche-orientale qui ont suivi ses cours à Nancy (Albert Grenier, Pierre Roussel), à Strasbourg (André Grabar, Daniel Schlumberger) ou qui l’ont accompagné sur le terrain (Henri Seyrig).

Les organisateurs du colloque invitent donc les chercheurs intéressés à leur faire part de leur proposition de communication autour de cette personnalité en envoyant un projet de 2000 caractères au maximum, accompagné d’un curriculum vitae de quelques lignes, avant le 30 avril 2018, à l’adresse perdrizet@sciencesconf.org, ou en le déposant sur le site du colloque (Colloque Perdrizet : http://perdrizet.sciencesconf.org).

Le comité d’organisation :

  • Samuel Provost (Université de Lorraine, UMR 7117 LHSP-AHP)
  • Frédéric Tixier (Université de Lorraine, EA 3945 CRULH)

Le comité scientifique :

  • Daniela Gallo, professeur d’histoire de l’art moderne à l’université de Lorraine.
  • Jean El Gammal, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lorraine.
  • Sandrine Huber, professeur d’archéologie classique à l’université de Lorraine.
  • François Le Tacon, directeur de recherche émérite à l’université de Lorraine et à l’INRA.
  • Jean-Yves Marc, professeur d’archéologie classique à l’université de Strasbourg.
  • Christine Peltre, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université de Strasbourg.

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