Dans le cadre du congrès du GIS « Moyen Orient et Mondes musulmans » qui se tiendra à l’INALCO, Paris, du 7 au 9 juillet 2015, les responsables du séminaire « Construction de savoirs et enjeux symboliques dans les arts visuels des pays de l’Islam méditerranéen (XIXe-XXIe siècle) » de l’EHESS lancent un appel pour l’atelier d’une journée intitulé « Images, narrativités, identités. Ce que nous disent les arts plastiques des sociétés du Maghreb et du Moyen Orient (XIXe-XXIe siècles) ».
L’analyse des œuvres plastiques élaborées par des artistes modernes et contemporains dans les sociétés du Maghreb et du Moyen Orient depuis le XIXe siècle, de leurs formes, mais aussi des conditions de leur production et des modalités de leur réception, reste aujourd’hui un domaine relativement peu exploré, malgré les perspectives qu’elle ouvre pour comprendre ces sociétés. La lecture de ces œuvres permet de saisir des discours révélateurs du rapport que les acteurs sociaux entretiennent avec leur passé et leur présent.
Nous proposons dans cet atelier d’explorer cette question à travers l’idée, issue de la sémiologie visuelle, que l’image s’appréhende sur le modèle du texte, « dans la mesure où ses constituants (et leur distribution dans l’espace de la représentation), sollicite[nt] de la part du spectateur une série d’ajustements [propres à] la lecture ».
Considérer l’œuvre d’art comme un texte plastique porteur de narrativité, utilisant des procédés proprement iconiques et/ou textuels, permet d’y déchiffrer des définitions de soi par rapport à une altérité, d’y voir un véhicule d’affirmations identitaires, qu’elles se situent à une échelle collective, en termes d’identité nationale ou culturelle, ou à une échelle individuelle – et ce en particulier depuis un tournant postmoderne qui marque une volonté d’émancipation vis-à-vis des grands récits. Cet atelier à vocation interdisciplinaire, qui prend en considération la particularité de configurations narratives et discursives, veut ainsi porter attention à la manière dont l’art contribue à l’écriture de l’histoire.
– Quels sont le rôle et la place de la production symbolique dans la construction de l’histoire ? Comment contribuent-elle à construire ou à transmettre une culture déterminée ? Quel est leur rôle dans les constructions identitaires ?
– Quelles sont les mutations engendrées par le développement des techniques de diffusion et des pratiques de l’écriture sur la production et la réception des images ? Comment les œuvres et les artistes font-ils dialoguer une tradition fondée sur l’oralité avec le champ iconique ?
– Comment les artistes contribuent-ils à identifier les enjeux liés à la langue et à l’écriture, leur histoire et leurs usages, dans leurs différents niveaux de registre et de diffusion? Parallèlement, comment utilisent-ils l’écriture dans leurs œuvres ?
Ces questionnements s’inscrivent dans une perspective pluridisciplinaire (histoire, histoire de l’art, sociologie, anthropologie, esthétique, etc.). Ils se fondent autant sur la manière dont les œuvres ont un pouvoir de transmission que sur leur interprétation, c’est-à-dire sur la manière dont elles donnent à comprendre leur contexte de production.
Vous êtes invités à envoyer vos propositions (titre, résumé de 500 mots) en précisant votre rattachement institutionnel au plus tard le 5 octobre 2014, à l’adresse suivante: panelgis@gmail.com
Organisateurs :
– Annabelle Boissier, socio-anthropologue, chercheure associée au LAMES, MMSH
– Alain Messaoudi, historien, MCF, CRHIA, Université de Nantes
– Fanny Gillet, doctorante en anthropologie, IMAF, EHESS
– Perin Emel Yavuz, théoricienne de l’art, CRAL-IISMM, EHESS
Contact: panelgis@gmail.com
Images, narrativités, identités. Ce que nous disent les arts plastiques des sociétés du Maghreb et du Moyen Orient (XIXe-XXIe siècles)
Congrès du GIS « Moyen Orient et Mondes musulmans »
Paris, INALCO, 07-09 juillet 2015
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.