Appel à communication : « Interroger le langage de l’histoire de l’art » (séminaire doctoral Paris 1 / Paris 4)

Du choix du sujet à la soutenance en passant par l’élaboration d’une méthode de recherche et l’établissement d’un plan, la thèse exige non seulement de définir son objet, mais également de se      « positionner » vis-à-vis des grands concepts et des termes qui forment le langage de notre discipline. Le séminaire doctoral commun Paris 1 / Paris 4, « Des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concepts, aveugles » (Kant), Interroger le langage de l’histoire de l’art, est orienté en 2011-2012 autour de ce nécessaire questionnement du langage de l’histoire de l’art. Les doctorants sont invités, quel que soit l’avancement de leur thèse, à faire partager leur propre expérience autour de questions sémantiques et épistémologiques. Les séances seront l’occasion d’interroger des mots-clés de l’histoire de l’art : « l’artiste », « l’oeuvre », « le public », « les réseaux»
et  « l’histoire ».

Les interventions de doctorants de toutes disciplines et de tous horizons permettront de réfléchir à la fois à l’historicisation de ces termes – que signifient-ils à une époque donnée ? – mais également au sens qu’ils revêtent dans le cadre de la recherche en histoire de l’art. Il s’agit dès lors de mesurer la pertinence de l’usage de ces mots, qui ne sont ni neutres, ni transparents. Enfin, une dernière séance s’intéressera aux frontières entre l’histoire de l’art et d’autres disciplines, telles la sociologie, l’esthétique, ou l’anthropologie.
Cette discussion ne sera pas purement théorique, mais s’appuiera sur des exemples précis. En effet, chaque doctorant est invité à exposer, lors de sa présentation, les difficultés épistémologiques et sémantiques rencontrées au cours de l’élaboration de sa thèse.

Programme des séances :

1ère séance : Introduction et présentation du séminaire (16 novembre 2011) en présence de personnalités étrangères invitées.

2ème séance – 3ème séance : « l’artiste » (15 décembre 2011 & 26 janvier 2012)
ARTISTE [n. subst.] : Celui, celle qui cultive un art, qui pratique un des Beaux-Arts.
L’extension constante du champ sémantique autour de l’artiste montre que cette notion est en perpétuelle construction. Ces séances proposent donc de s’interroger, au-delà des évolutions 1 Emmanuel Kant, introduction à la deuxième partie « La logique transcendantale », Critique de la raison pure, Paris, GF-Flammarion, 2006, p. 144.

4ème séance : « l’oeuvre » (23 février 2012)
OEUVRE D’ART [n. f.] : Ensemble organisé de signes et de matériaux propres à un art, mis en forme par l’esprit créateur. Qu’est-ce qu’une oeuvre ? Peut-on imaginer une oeuvre sans art, ou un art sans artiste ? Quel statut donner à des objets complexes, tels que le film ou les ensembles décoratifs par exemple ? S’il est impossible de donner une réponse définitive à ces questions, de nombreux critères ont été formulés au cours du temps et méritent d’être interrogés. L’oeuvre d’art revêt selon les époques des formes multiples et il sera là encore question de frontières et de déplacements.

5ème séance : « le public » (29 mars 2012)
PUBLIC [n. m.] : Ensemble des personnes que touche une oeuvre (littéraire, artistique, musicale), un spectacle, un média. A qui s’adresse l’objet d’art ? Du commanditaire au collectionneur en passant par la masse anonyme du « grand public », la question de la réception de l’art est au coeur de notre discipline. Cette séance permettra également de réfléchir plus largement à la diffusion de l’oeuvre, à travers l’étude de critiques, d’expositions ou de revues, par exemple.

6ème séance : « réseaux » & « sociabilités » (26 avril 2012)
RÉSEAU [n. m.] : Structure définie par des relations entre individus. SOCIABILITÉ [n. f.] : Principe des relations entre personnes. De nombreux historiens de l’art s’intéressent aujourd’hui de près à l’analyse des « réseaux ». Mais comment définir ce terme à forte connotation sociologique ? Il s’agira notamment de réfléchir à la pertinence de ce concept en histoire de l’art, en le confrontant par exemple à la notion de « sociabilités artistiques ».

7ème séance : la construction de « l’histoire » (17 mai 2012)
HISTOIRE [n. f.] : Recherche, connaissance, reconstruction du passé de l’humanité sous son aspect général ou sous des aspects particuliers, selon le lieu, l’époque, le point de vue choisi. Cette séance propose de s’interroger sur la construction de l’histoire. Quand l’oeuvre devient-elle patrimoine ? Comment s’opère le fragile passage de la contemporanéité à l’historicité ? Cette question peut être examinée sous plusieurs angles, que l’on s’intéresse à l’histoire du patrimoine, à l’historiographie, ou même au temps présent. Comment en effet évoquer, en tant qu’historien de l’art, un artiste contemporain ?

8ème séance : Faire de l’histoire de l’art aujourd’hui (28 juin 2012)
Cette dernière séance permettra à la fois de dresser le bilan des interventions, mais également de réfléchir à de nouvelles approches possibles (Cultural studies, Gender studies, Visual studies, etc.). La question de l’interdisciplinarité sera également au coeur de la discussion.

Informations pratiques :

Les séances auront lieu le dernier jeudi du mois, de 18h à 20h, dans la salle Jullian, au premier étage de l’Institut National d’Histoire de l’art (INHA), 2 rue Vivienne, 75002 Paris.
Exceptionnellement, la première séance, le 16 novembre 2011, aura lieu en salle Perrot, au premier étage de l’INHA, de 18h à 20h.

Les propositions de communication (une page maximum précisant la séance choisie) sont attendues avant le 10 novembre 2011 à l’adresse suivante : seminairedoctoralcommun@gmail.com

Séminaire doctoral commun Paris 1 / Paris 4, 2011-2012 : « Des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concepts,    aveugles » (Kant), Interroger le langage de l’histoire de l’art.
Contact : seminairedoctoralcommun@gmail.com

 

 

 

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