Appel à communication : « Le Futurisme italien, entre l’art et la politique / Il Futurismo italiano, tra arte e politica » (Lyon, 29 janvier 2016)

Gerardo Dottori, Portrait de Mussolini, 1933Né  en 1909, dissout en 1944, le Futurisme italien est un objet privilégié pour interroger les rapports qui se nouèrent entre l’art et la politique au cours de la première moitié du XXe  siècle.  Le mouvement, comme on sait, promut non seulement une esthétique mais défendit une idéologie, composa des programmes  politiques, se doubla d’un parti futuriste, soutint enfin Mussolini. À partir de 1945 et pendant plus de vingt ans, l’art futuriste fut assimilé au fascisme – d’autant plus aisément que le chef du mouvement lui-même en avait revendiqué la paternité – et rejeté par la culture officielle. Depuis, le Futurisme est sorti de l’oubli et sa double vocation, à la fois artistique et politique, a été étudiée [1]. Cependant, cette année 2015 qui rappelle le rôle politique joué par les Futuristes dans l’entrée en guerre de l’Italie invite à approfondir la connaissance du mouvement, à examiner en son sein et selon les centres géographiques où il s’est développé des positions convergentes ou divergentes, à repérer des changements, voire des ruptures d’ordre tactique et stratégique dans l’articulation des actions artistiques et politiques.

L’analyse pourra être synchronique ou diachronique : elle visera à éclairer, à une époque donnée, à partir de discours et/ou d’œuvres artistiques de tout type, la position d’un(e) artiste futuriste ou adepte du Futurisme, célèbre ou méconnu(e), de nationalité italienne ou étrangère, sur la question des rapports entre l’art et la politique. Elle s’attachera éventuellement à retracer l’évolution de cette position au cours du temps sachant que, dans les limites temporelles qui nous intéressent, l’autonomie du champ artistique vis-à-vis du champ politique fut réduite, sinon supprimée, à deux reprises, à savoir lors du premier conflit mondial et durant la dictature. Le but ultime étant d’apporter de nouveaux éléments susceptibles d’affiner la périodisation du mouvement, de vérifier sa cohésion ou au contraire son hétérogénéité structurelle autour de la question de l’art et de son utilité ainsi que la façon qu’il eut de s’appuyer sur la politique ou, au contraire de s’en dégager, pour fonctionner, se développer et compter au niveau national et international.

On s’interrogera  plus précisément sur trois aspects intimement liés, à savoir :

La fonction politique confiée à l’art futuriste. En quoi l’art futuriste fut-il un art de la propagande, la défense et l’illustration d’une cause ou d’une thèse politique ? Qu’est-ce qui, chez lui, exprime un positionnement  dans la sphère des affaires publiques et quels furent les moyens utilisés pour convaincre ou persuader ? Dans quelle mesure peut-on parler de  subversion, dans quelle mesure de conformisme ? Mais aussi, qui, parmi les Futuristes ou les adeptes du Futurisme, fut partisan convaincu de ce type d’art, qui s’y plia, qui le contourna, qui le contesta ?

Les opinions politiques des artistes futuristes
. Qu’il s’agisse des écrits ou des programmes proprement politiques, des articles parus dans des revues militantes ou des manifestes politico-artistiques, on veillera à  exposer les prises de positions des artistes sur les questions de société (l’éducation de la jeunesse, le vote des femmes par exemple) ou les différentes idéologies (anarchisme, socialisme, communisme, bolchevisme etc.), à en montrer le caractère individuel ou collectif (comme ce fut le cas pour Mario Carli et les arditi, par exemple) et à les situer sur l’échiquier politique. On pourra également tenter de cerner le ou les nationalisme(s) futuriste(s) par rapport aux autres nationalismes, depuis celui des origines  de Alfredo Oriani ou celui du Mussolini socialiste, jusqu’à celui du P.N.F. en passant par le premier parti nationaliste, l’A.N.I., ou en le comparant avec le nationalisme de personnages influents de la société artistique ou intellectuelle (D’Annunzio ou Prezzolini pour n’en citer que deux).

Le cosmopolitisme et le nationalisme futuristes. On examinera l’existence de ces deux instances dans la préhistoire – au sein de l’Anthologie-Revue et de Poesia pour ce qui est des poètes – et l’histoire du Futurisme. La reconstitution de plusieurs parcours artistiques individuels permettra de vérifier ou d’invalider la conciliation entre, d’une part, l’ouverture à l’égard de cultures exogènes et le dialogue avec des mouvements artistiques étrangers et, d’autre part, la promotion d’une renaissance latine, la défense d’une race latine puis l’affirmation de la supériorité d’un génie tout italien.

Les propositions de communication (en italien ou en français) comportant les coordonnées institutionnelles et personnelles des candidats – accompagnées d’une brève note bio-bibliographique  (cf. fiche d’inscription ci-dessous) – sont à adresser conjointement aux organisateurs, Sylvie Viglino et Fabrice De Poli, aux adresses suivantes :
sylvie.viglino@univ-st-etienne.fr , fabrice.depoli@univ-lorraine.fr
avant le 23 août 2015, délai de rigueur. Après examen par le comité scientifique, une réponse sera donnée d’ici le 30 septembre. Les interventions seront d’une durée de vingt minutes ; les langues de la journée d’études seront le français et l’italien.

Comité scientifique

Jean-Philippe Bareil (Université de Lille 3), Leonardo Casalino (Université Stendhal – Grenoble 3), Fabrice De Poli (Université de Lorraine), Tania Collani (Université de Haute Alsace), Yannick Gouchan (Aix – Marseille Université), Massimo Lucarelli (Université de Savoie), Barbara Meazzi (Université Nice – Sophia Antipolis), Marie-José Tramuta (Université de Caen), Sylvie Viglino (Université de Saint-Etienne).

 

[1] Notamment lors du centenaire de la fondation du mouvement. Citons, à titre indicatif : Günter Berghaus, Futurism and Politics : between anarchist rebellion and fascist reaction 1909-1944, Oxford, Berghahn Books, 1996 ; F.T. Marinetti (1876-1944): a life between art and politics,  New York, Farrar, Straus and Giroux, 2006 ; Emilio Gentile, “La nostra sfida alle stelle”. Futuristi in politica, Roma, Laterza, 2009 ; Christine Poggi, Inventing futurism. The art and politics of artificial optimism, Princeton, Princeton University Press, 2009 ; Angelo D’Orsi, Il futurismo tra cultura e politica. Reazione o rivoluzione ?, Roma, Salerno Editrice, 2009 ; ainsi que le n° 17 de la revue Noesis consacré au thème « Art et politique », 2007, http://noesis.revues.org/343 . Plus récent : Lalongo Ernest, Filippo Tommaso Marinetti : The Artist and His Politics, The Fairleigh Dickinson University Press, 2015.

Société des Italianistes de l’Enseignement Supérieur
S. I. E. S. : http://www.sies-asso.org/

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Call for papers
Giornata di studi della S.I.E.S.
Lione, 29 gennaio 2016

Il Futurismo italiano, tra arte e politica

Nato nel 1909, sciolto nel 1944, il Futurismo italiano è un oggetto privilegiato per interrogare i legami esistenti tra l’arte e la politica nel primo Novecento. Il movimento, come si sa, non solo promosse un’estetica, ma difese pure un’ideologia, compose programmi politici, affiancò un partito futurista, appoggiò infine Mussolini. A partire dal 1945 e per più di vent’anni, l’arte futurista fu assimilata al fascismo – tanto più facilmente che lo stesso capofila ne aveva rivendicata la paternità – e fu quindi respinta dalla cultura ufficiale. Da allora, il Futurismo è uscito dall’oblio e la sua duplice vocazione, artistica e politica, è stata molto studiata [1]. Eppure il 2015, una data anniversaria che ci ricorda il ruolo politico svolto dai Futuristi all’entrata in guerra dell’Italia, ci esorta a spingerci più lontano nella disamina delle posizioni convergenti o divergenti che si manifestarono in seno al movimento a seconda dei tempi e dei centri geografici in cui esso si sviluppò, a reperire cambiamenti, o magari rotture di tipo tattico o strategico nell’articolazione delle azioni artistiche e  politiche.

L’analisi potrà essere sincronica o diacronica : mirerà a definire, mediante l’analisi di discorsi e/o opere artistiche di vario tipo, la posizione di un membro o simpatizzante del Futurismo, femminile o maschile, famoso o misconosciuto, italiano o straniero, sulla questione dei rapporti tra arte e politica, oppure si cercherà di ridisegnare l’evoluzione di tale posizione nell’arco temporale che ci interessa, premettendo che l’autonomia del campo artistico rispetto a quello politico fu ridotta, se non soppressa per ben due volte, e cioè in tempo di guerra e sotto la dittatura. Con lo scopo ultimo di segnalare nuovi elementi atti ad affinare la periodizzazione del movimento, di verificarne la coesione o, al contrario, la disomogeneità strutturale circa la questione dell’arte e la sua utilità, nonché il modo in cui esso usò la politica o, invece, se ne staccò per funzionare, svilupparsi e contare al livello nazionale e internazionale.

Ci si interrogherà più precisamente su tre aspetti strettamente legati, e cioè:

La funzione politica affidata all’arte futurista. In che misura l’arte futurista fu arte propagandistica, difesa e illustrazione di una causa o di una tesi politica? Che cosa in esso rivela un posizionamento nella sfera degli affari pubblici e quali mezzi vennero usati per convincere e persuadere? In che misura si può parlare di sovversione, e in che misura di conformismo? Chi, fra i Futuristi fu convinto fautore di questo tipo d’arte, chi vi si piegò, chi lo raggirò, chi lo contestò?

Le opinioni politiche degli artisti futuristi. Che si tratti degli scritti o dei programmi di stampo meramente politico, degli articoli pubblicati su riviste militanti o manifesti politico-artistici, si baderà ad esporre le prese di posizione degli artisti sulle questioni di società (l’educazione della gioventù o il diritto di voto delle donne, ad esempio) o le varie ideologie (anarchismo, socialismo, comunismo, bolscevismo ecc.), a dimostrarne il carattere individuale o di gruppo (come fu il caso di Mario Carli e degli arditi, ad esempio) e a situarli sulla scacchiera politica. Si potrà ugualmente cercare di definire il nazionalismo futurista rispetto agli altri nazionalismi, da quello originario di Alfredo Oriani o quello del Mussolini socialista fino a quello del P.N.F., passando da quello del primo partito nazionalista, l’A.N.I., oppure confrontandolo con il nazionalismo di personaggi influenti della società artistica o intellettuale (quali per esempio D’Annunzio o Prezzolini).

Il cosmopolitismo e il nazionalismo futuristi. Si esaminerà l’esistenza di queste due istanze nellapreistoria – in ambito dell’Anthologie-Revue o di Poesia per quanto riguarda i poeti – e la storia del futurismo. La ricostituzione di vari percorsi artistici individuali permetterà di verificare o di invalidare la conciliazione tra, da un lato, l’apertura nei confronti di culture esogene e il dialogo con movimenti artistici stranieri, e, dall’altro, la promozione di una rinascita latina, la difesa di una razza latina poi l’affermazione della superiorità di un genio prettamente italiano.

Le proposte, in italiano o in francese, corredate da una breve nota biobibliografica, comportante i dati istituzionali e i recapiti personali dei candidati (scheda di iscrizione allegata), dovranno pervenire entro e non oltre il 23 agosto 2015 ai seguenti indirizzi e-mail :

sylvie.viglino@univ-st-etienne.fr , fabrice.depoli@univ-lorraine.fr

L’elenco delle proposte accolte verrà comunicato dal comitato scientifico entro il 30 settembreLe relazioni non dovranno superare i 20 minuti; le lingue del convegno saranno l’italiano e il francese.

Comitato scientifico

Jean-Philippe Bareil (Université de Lille 3), Leonardo Casalino (Université Stendhal – Grenoble 3), Fabrice De Poli (Université de Lorraine), Tania Collani (Université de Haute Alsace),Yannick Gouchan (Aix – Marseille Université), Massimo Lucarelli (Université de Savoie), Barbara Meazzi (Université Nice – Sophia Antipolis), Marie-José Tramuta (Université de Caen), Sylvie Viglino (Université de Saint-Etienne).

[1] Specie in occasione del centenario della fondazione del movimento. Vedasi fra l’altro: Günter Berghaus, Futurism and Politics : between anarchist rebellion and fascist reaction 1909-1944, Oxford, Berghahn Books, 1996 ; F.T. Marinetti (1876-1944): a life between art and politics,  New York, Farrar, Straus and Giroux, 2006 ; Emilio Gentile, “La nostra sfida alle stelle”. Futuristi in politica, Roma, Laterza, 2009 ; Christine Poggi, Inventing futurism. The art and politics of artificial optimism, Princeton, Princeton University Press, 2009 ; Angelo D’Orsi, Il futurismo tra cultura e politica. Reazione o rivoluzione ?, Roma, Salerno Editrice, 2009 ; nonché il n° 17 della rivista Noesis dedicata al tema « Art et politique », 2007, http://noesis.revues.org/343. Più recente : Lalongo Ernest, Filippo Tommaso Marinetti : The Artist and His Politics, The Fairleigh Dickinson University Press, 2015.

 

Journée d’étude de la S.I.E.S
Lyon, 29 janvier 2016

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□   Français

□   Italien

 

 

RÉSUMÉ DE L’INTERVENTION (100- 200 mots) :

 

 

 

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