Appel à communication : « Les Beaux-arts et les critiques : Légitimer le statu quo et l’ordre social » (29 avril 2016, Dijon)

sio3_degas_001iAppel à Communication Les Beaux-arts et les critiques : Légitimer le statu quo et l’ordre social, 29 avril 2016, Université de Bourgogne Franche-Comté

En 1899, Thorstein Veblen développe aux Etats-Unis le concept de la « consommation ostentatoire » dans son ouvrage Théorie de la classe de loisir. Il y explique comment l’art peut être étudié comme un produit social dont la consommation révèle des marqueurs sociaux, des interactions sociales au sein de la classe dirigeante, ainsi que des processus de stratification sociale. En sociologie, il s’agit d’une des premières fois où la relation entre les beaux-arts et la classe dirigeante fut mise en avant. Au vingtième siècle, de nombreux sociologues ont continué à montrer ces liens, comme par exemple Digby Baltzell et C. Wright Mills dans les années 1950 et 1960. Plus tard, Pierre Bourdieu en France développe le concept des « capitaux culturels » qui devient central pour aborder la manière dont les beaux-arts engendrent un processus de stratification sociale et aide à la reproduction du comportement social. Par la suite, aux États-Unis, les travaux de Paul DiMaggio confirment la nature transatlantique de certains de ces phénomènes. Depuis les années 1960, de nombreux travaux se penchent sur la consommation de l’art et la création de l’opposition entre les arts dits «nobles » et « populaires », par exemple la théorie du « goût omnivore » développée par Pichard Peterson et Roger Kern, qui met à jour la théorie de Bourdieu suite à des transformations sociologiques récentes. On peut également songer aux nouvelles approches de l’ « Ecole de Birmingham » avec les travaux de Stuart Hall et Raymond Williams. Sauf dans de rares cas, comme dans les travaux de Serge Guilbault, le rôle joué par les critiques d’art dans le processus de légitimation de la classe dirigeante et des « groupes de statut honorifique » a été mis de côté et une approche centrée sur la consommation a été privilégiée. Le but de cette journée d’étude sera de tenter d’analyser le rôle joué par les artistes et les critiques d’art dans le processus de légitimation de la classe dirigeante et des « groupes de statut honorifique », ainsi que la manière dont l’art et les critiques aident à renforcer l’ordre social et le statu quo.Est-ce que le processus de légitimation a accompagné d’une certaine manière les transformations de la consommation d’art ?Est-ce que la légitimation social est encore apparente/pertinente de nos jours ?Les zones géographiques étudiées se limiteront à l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord. La période étudiée s’échelonnera des années 1870 jusqu’à nos jours. Des pistes possibles d’investigation pourraient être les suivantes (mais ne s’y limitent pas) :

-La manière dont le financement et la promotion des beaux-arts par la classe dirigeante a eu un impact sur le renforcement de l’ordre social et du statu quo.

– La manière dont les critiques d’art ont aidé à légitimer certains groupes de statut honorifique et/ou le statut quo.

-Quel impact est-ce que cela a eu sur : les collections privées et publiques? Sur la diffusion et le processus de canonisation de certains mouvements artistiques ? Sur le « goût » ?

-Est-ce que l’art et les critiques d’art ont aidé à créer un réseau international de classes dirigeantes nationales ou bien de groupes de statut honorifique ? Est-ce que cela a eu un impact sur la diffusion de multiples status quo?

-Ou bien, est-ce que cette question de légitimation est devenue obsolète, et si oui, pourquoi? Comment? Les communications seront d’une durée de 20 minutes en anglais ou en français. Merci d’envoyer vos propositions (300-500 mots) accompagnées d’une courte notice biographique à marc.smith@u-bourgogne.fr pour le 5 janvier 2016.

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