Appel à communication : « Les ministres et les arts. Les ministres et les arts sous Louis XV »

L’exposition organisée sous le patronage du Conseil général du Loir-et-Cher Le naturel exalté.  Marigny, ministre des arts au château de Menars (du 30 juin au 22 septembre 2012) est l’occasion pour la communauté scientifique de s’intéresser à la part que les ministres de Louis XV ont prise dans l’évolution des arts, qu’il s’agisse de politique publique ou à l’échelle individuelle, du goût et du mécénat.

C’est sous le règne de Louis XIV qu’on atteint le point culminant d’une instrumentalisation des arts au service du pouvoir, dont Versailles et ses collections d’œuvres d’art sont sans doute l’illustration la plus spectaculaire. Louis XV, malgré la transformation de la Surintendance des bâtiments du roi en Direction générale (moins prestigieuse), conserve l’attachement de son aïeul aux académies dont il accepte d’être le « Protecteur ». Afin d’égaler la gloire de Louis le Grand, Louis XV se sert à son tour des arts, poursuit « la folie de la bâtisse », continue de commander peintures, sculptures, et objets d’art pour marquer son règne.

Cette continuité politique est néanmoins marquée par une rupture esthétique au tournant du XVIIe siècle et vers 1750, la France, sous l’impulsion de la Direction des Bâtiments du roi, passe du règne de la rocaille à l’empire du goût à la grecque. Si le marquis de Marigny reste le personnage clé de cette mutation, s’arrêter à cette seule figure serait par trop restrictif car cette remarquable évolution s’inscrit dans un mouvement continu des arts tout au long du règne. Il convient ainsi de s’intéresser également à l’œuvre conduite par les prédécesseurs et les successeurs de Marigny sous le règne de Louis XV : le duc d’Antin, Philibert Orry, Charles-François Le Normant de Tournehem, l’abbé Terray, sans oublier également, dans une certaine mesure, les autres ministres.

Fait remarquable l’abbé Terray et Philibert Orry furent également surintendants des finances. Ainsi, à deux reprises au cours du règne, deux des axes majeurs de la politique de Louis XV sont-ils rassemblés sur la tête d’un même ministre. Dans quel but, avec quels résultats ? Au-delà de cette situation conjoncturelle, on se demandera si la politique des arts influe ou non sur la commande des ministres, si ces derniers sont porteurs d’un message régnicole ou s’ils se comportent « comme de simples particuliers » lorsqu’ils commandent pour eux-mêmes bâtiments et œuvres d’art. À cet égard, les artistes choisis révèlent des partis pris, un goût, des réseaux qu’il conviendra également d’étudier. Enfin, ce colloque se propose d’étudier également la réception de la commande ministérielle.

Axes de recherche du colloque

  • Architecture et pouvoir ministériel
  • Quand les arts s’unissent à la finance
  • Les frontières entre actions publiques et commandes privées
  • « Grand goût », goût du luxe et collections chez les ministres
  • Ministres et politique des arts au crible du public

Comité Scientifique

Christian Michel (professeur, université de Lausanne)
Véronique Moreau (conservateur au musée des Beaux-arts de Tours)
Monique Mosser (ingénieur d’étude CNRS-université Paris 4-Sorbonne)
Daniel Rabreau (professeur émérite, université Paris 1)
Anne-Cécile Tizon-Germe (conservateur des Archives départementales du Loir-et-Cher)
Michel Verger-Franceschi (professeur, université de Tours)

Modalités pratiques

Les propositions de communication, sous forme d’un résumé n’excédant pas 2 000 signes, sont à envoyer avant le 30 février 2012 au comité scientifique à l’adresse suivante :

Christophe.Morin@univ-tours.fr

 

Colloque organisé par l’Équipe d’accueil InTRu Interactions, transferts, ruptures artistiques et culturels avec le soutien de l’association GHAMU, du Conseil général du Loir-et-Cher et du Conseil scientifique de l’université François-Rabelais de Tours.

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