Appel à communication : « L’héraldique dans la ville au Moyen Age : une exception italienne ? » (Rome, 5-7 Mai 2015)

Vicopisano-Palazzo-Pretorio-Palazzo-dei-Vicari-armoiries médiévalesLe visiteur qui traverse l’Italie est aujourd’hui encore surpris par la profusion d’armoiries qui couvrent toujours les murs des palais et des monuments publics. Relativement préservé par les grandes campagnes de destruction d’armoiries qui ont marqué l’histoire de l’art héraldique européen, ce patrimoine est une des caractéristiques de la ville italienne. L’histoire de cette mise en signe de la ville, qui retient depuis longtemps l’attention des historiens et historiens de l’art, sans avoir pourtant suscité des travaux à la hauteur du corpus, a fait récemment l’objet de recherches spécifiques qui ont en partie renouvelé les approches et les connaissances, surtout pour l’Italie.

Ces journées ont pour ambition de dresser l’état présent de la recherche et de tenter de faire avancer le sujet, en liant encore plus étroitement l’histoire de la communication héraldique à l’histoire des villes. Ce faisant, elles souhaitent en même temps replacer l’exemple italien dans son contexte européen.

Les armoiries sont un mode d’expression et de communication étonnamment souple et performant. Dans les villes, elles peuvent tout à la fois représenter des individus, des groupes, la communauté urbaine dans son ensemble ou encore le seigneur qui la domine. Ces signes y expriment aussi bien l’unité des habitants – autour des armoiries de la commune et de ses différentes expressions politiques, populi, corps militaire, partis – que leurs divisions sociales ou politiques – en identifiant les différent partis, les groupes sociaux concurrents ou les stratégies de représentation individuelle.

Les processus de mise en signe de la ville, sa chronologie, ses acteurs, ses pratiques et ses enjeux soulèvent de nombreuses questions.

A partir de quand les signes héraldiques occupent-ils l’espace urbain ? Dans quels lieux – publics, privés, sacrés – se retrouvent les armoiries, lesquelles et sous quelles formes ? Est-il possible d’établir une “topographie héraldique” de la ville médiévale ?

Existe-t-il des restrictions pour l’exposition des armoiries dans l’espace urbain, des règlements de leur usage ? Connait-on l’existence des débats sur leurs mises en scène ? Comment les armoiries étaient-elles conçues par les citadins ? Quelles fonctions, quel pouvoir et quelle signification leurs était attribué ?

Enfin, certaines régions d’Europe sont-elles plus que d’autres concernées par cette mise en signe de la ville ? Le patrimoine contemporain, qui donne la part belle aux villes d’Italie, est-il le produit d’un effet de source ou le reflet d’un développement particulier de ce système de signe dans un univers politique précis ?

Il s’agira, pour tenter de répondre à ces multiples questions, d’avoir recours non seulement aux témoignages monumentaux préservés ou connus de l’héraldique médiévale mais aussi de s’appuyer sur les différents discours produits sur ces signes dans les sources écrites telles que les registres de villes/Stadtbücher, les lois somptuaires, les sources comptables, les registires juridiques, les chroniques des villes, etc. Si le regard des spécialistes de l’héraldique est indispensable, cette enquête doit également s’enrichir des connaissances et des questionnements des historiens de la ville médiévale.

En traitant le cas italien dans son contexte européen et en confrontant les analyses et les dossiers des différentes approches des héraldistes, historiens de l’art, spécialistes de l’histoire de la culture visuelle et de l’histoire de la ville, nous souhaiterions ouvrir des nouvelles perspectives au sujet des armories dans la ville et proposer de nouvelles pistes pour la recherche à venir.

Les communications pourront être présentées en anglais, français ou italien.

Réponses souhaitées avant le 25 janvier 2014 avec un court résumé du propos (200 mots) en anglais ou français à l’adresse suivante: journees.heraldiques@gmail.com.

Journées co-organisées par le programme « Héraldique, emblématique et signes d’identité au Moyen Age » (Laurent Hablot, CESCM, Université de Poitiers, École française de Rome) et le projet de recherche « La performance des armoiries – Die Performanz der Wappen. Zur Entwicklung von Funktion und Bedeutung heraldischer Kommunikation in der spätmittelalterlichen Kultur », Dilthey-Fellowship de la Fondation Volkswagen (Torsten Hiltmann, Historisches Seminar, Université de Münster).

Soutiens : CESCM-Université de Poitiers ; Projet de recherche « La Performance des armoiries » (FondationVolkswagen), Université de Münster; École française de Rome ; Institut Allemand d’histoire de Rome (DHI Rom) ; Académie de France à Rome.

Les journées d’études auront lieu les 5, 6 et 7 mai 2015 à l’Ecole française de Rome et à la Villa Medicis.

 

Leave a Reply