Appel à communication : Littératures et arts du vide (Cerisy-la-Salle, été 2017)

Colloque international : Littératures et arts du vide. Cerisy-la-Salle, été 2017. Co-organisateurs : Pierre Taminiaux (Georgetown University), Jérôme Duwa (IMEC).

BEUYS-INSTALLATION-02_450_04Ce colloque se propose d’explorer les diverses représentations du vide dans la création littéraire (fiction, poésie, théâtre, essai) et artistique (peinture, sculpture, dessin, photographie, installation) du XXe et du XXIe siècle. Le vide reflète avant tout un parti-pris esthétique de dépouillement et d’épure des formes. Mais Il débouche aussi dans de nombreux cas sur l’expression d’une crise, sinon d’une fin de l’art dans la culture occidentale, comme l’a prouvé le mouvement Fluxus dans les années soixante et soixante-dix.
Au-delà de ces principes formels et de ces tensions philosophiques, le vide renvoie également à des sensibilités extra-occidentales venues en particulier d’Asie. Il implique dès lors un processus conscient de rapprochement des cultures qui met en valeur la qualité méditative et spirituelle de l’art, en particulier dans son rapport au bouddhisme zen.
Il soulignera par ailleurs une certaine histoire ou évolution chronologique de cette thématique à partir de l’étude des avant-gardes de la première moitié du XXe siècle. Celles-ci, en effet, de Duchamp à Dada en passant par le surréalisme, ont été parmi les premières à insister sur la question esthétique du manque et de l’absence dans leur travail original et radical des formes.
Le vide sera en outre saisi autant dans son identité existentielle et métaphysique, c’est-à-dire dans sa figuration du néant, que dans sa substance éminemment matérielle et concrète. Enfin, nous n’oublierons pas d’évoquer le sens politique des démarches artistiques attentives au vide, dans la mesure où elles s’opposent souvent aujourd’hui à la loi du spectacle global. Cette loi impose l’image factice d’un monde entièrement livré au trop-plein des signes dans les média et les nouvelles technologies. Le vide, selon cette optique, s’affirme comme mode de résistance privilégié à un ordre symbolique soumis au pouvoir de l’accumulation illimitée.

Les propositions doivent être envoyées avant le 1er mai 2016 à Pierre Taminiaux : taminiap@georgetown.edu

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