Orsay Rencontres : Colloque · Maillol et après
Le musée d’Orsay consacre à Aristide Maillol (1861-1944) une rétrospective qui le montre dans toute la diversité de son travail, peinture, art décoratif et sculpture. La dernière exposition importante à Paris remonte au centenaire de sa naissance, suivie en 1975 d’une exposition au Solomon R. Guggenheim Museum de New York, qui incite l’historien de l’art américain Jonathan Crary à déclarer: « Maintenant, avec l’expérience de l’art des années 1960 qui nous ont éloignés de l’œuvre construite et développée dans l’espace des années 1940-1950, le caractère compact et la précision conceptuelle de Maillol semble plus proche de notre temps ». En réalité, dès 1942, Mies van der Rohe associait dans l’un de ses photomontages pour un projet de musée d’art moderne Guernica de Picasso et L’Action enchaînée de Maillol. Preuve du rayonnement durable de l’œuvre, les tenants du biomorphisme comme ceux de l’art constructif, minimalisme inclus, revendiquent une filiation avec Maillol.
Les historiens d’art continuent toutefois à le qualifier de classique ou même de traditionnaliste en l’incluant dans ce que l’on a pu appeler le «retour au style », par opposition à la recherche expressionniste de Rodin. Mais ils se privent alors d’examiner ce qui relève aussi de la modernité. « Elle est belle, elle ne signifie rien, c’est une œuvre silencieuse », déclarait André Gide en 1905 à propos de la sculpture Méditerranée. En se penchant sur la genèse des sculptures, sur la continuité à l’œuvre dans sa production artistique, en analysant la quarantaine de carnets de dessins révélés pour la première fois au public et en étudiant les liens d’amitié avec ses amis artistes, on découvre un autre Maillol. Un Maillol que le xxe siècle accueille d’autant plus aisément qu’il travaille activement jusqu’à sa mort, en 1944. Sa recherche formelle de simplification et d’équilibre mue par une volonté de rompre avec la tradition narrative et descriptive de la représentation le conduit à la frontière d’une abstraction géométrique qui est également l’apanage de nombreux sculpteurs modernes.
Le colloque permettra ainsi d’opérer la relecture contemporaine qu’appelle l’œuvre de Maillol.
Comité scientifique :
– Ariane Coulondre, conservatrice au service des collections modernes, musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris ;
– Thierry Dufrêne, professeur d’histoire de l’art contemporain, directeur du Master d’Histoire de l’Art, Université Paris-Nanterre ;
– Ophélie Ferlier-Bouat, directrice du musée Bourdelle, Paris ;
– Antoinette Le Normand–Romain, directrice générale honoraire de l’Institut National d’histoire de l’art, conservateur général honoraire du patrimoine.
L’APPEL A CONTRIBUTION
Des communications sur les aspects suivants de l’œuvre de Maillol sont attendues :
— Les sources (plastiques, littéraires,musicales) ;
— Les modalités d’exposition ;
— Les cercles amicaux et intellectuels ;
— L’influence sur les sculpteurs du xxe siècle et sa place dans l’histoire de la sculpture ;
— Le regard des photographes et des cinéastes ;
— La fortune critique ;
— Les échos contemporains
Date limite d’envoi des candidatures : 15 février 2022
Eléments à envoyer: titre de la communication, résumé de la communication (en 500 mots maximum) et court CV.
Destinataires : scarlett.reliquet@musee-orsay.fr ; margaux.gaillard@musee-orsay.fr
Plus d’information sur le site du musée d’Orsay (cliquez ici)
Organisation du colloque :
Mardi 17 mai 2022
10h–18h
Auditorium du musée d’Orsay
À l’occasion de l’exposition Aristide Maillol (1861-1944). La quête de l’harmonie
Musée d’Orsay, Paris, 11 avril – 21 août 2022
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