La Section d’histoire de l’art de l’Université de Lausanne, en collaboration avec le Département des objets d’art du musée du Louvre, organise, pour les 27-28 mars 2014, un colloque international intitulé « Orfèvrerie gothique en Europe : production et réception ».
Cette rencontre se propose de multiples objectifs. D’une part, le désir des organisateurs est de favoriser le dialogue et l’échange dans un domaine où les occasions de discussion sont moins fréquentes que pour d’autres branches de l’histoire de l’art. Afin de permettre de confronter les méthodes, les intérêts et les matériaux, nous souhaiterions réunir à Lausanne à la fois des chercheurs travaillant dans les musées ou dans le secteur de la conservation du patrimoine et dans le milieu universitaire, provenant de différents pays. Dans le même esprit, nous aimerions que des jeunes chercheurs soient présents à côtés de spécialistes confirmés. D’autre part, la manifestation vise à donner plus de visibilités et à encourager les travaux qui depuis quelques décennies ont renouvelé les études sur l’orfèvrerie gothique. Pour cette période, une meilleure conservation des objets et des sources a facilité la mise en œuvre de démarches dépassant les problèmes, pourtant toujours cruciaux, de datation, localisation ou définition stylistique des pièces. Les nouveaux questionnements qui depuis les années 1970 ont bouleversé l’approche aux œuvres d’art médiévales n’ont d’ailleurs pas manqué d’investir la recherche sur les arts précieux, mais de multiples facteurs liés aux équilibres scientifiques et académiques de la discipline histoire de l’art rendent parfois peu perceptible cette mutation méthodologique. Dans le but de renforcer ces démarches intellectuelles et de le faire mieux connaître par l’ensemble de la communauté scientifique sont ainsi sollicitées des propositions de communication portant soit sur la fabrication des œuvres, soit sur leur usage et perception de la parte des destinataires et publics contemporains. Seraient par exemple bienvenues (mais la liste n’est pas exhaustive) des interventions portant :
– sur le statut des orfèvres, l’organisation des ateliers, les collaborations artistiques ;
– sur l’usage des modèles, la circulation des artistes, les transferts techniques ou formels entre l’orfèvrerie et d’autres secteurs de la création artistique ou entre divers foyers ;
– sur la fabrication des œuvres, notamment à partir de données inédites fournies par la restauration ou l’analyse rapprochée, qui enrichiraient la compréhension des modes de production ;
– sur l’image des orfèvres, de leurs œuvres ou de leur matériaux et techniques véhiculée par des sources écrites ou visuelles de différente nature ;
– sur l’usage d’œuvres orfévrées dans le cadre de la liturgie, de la dévotion personnelle, de la mise en scène du pouvoir ou d’un statut social ; une fois encore, toute proposition portant sur l’examen minutieux de traces matérielles de manipulation des objets qui éclaireraient leurs usages serait particulièrement appréciée ;
– sur l’accueil favorable accordé à des œuvres ou techniques novatrices dans des contextes étrangers à celui de créations, ou, au contraire, la résistance suscitées par des productions inédites dans certains milieux.
Les propositions, d’une page maximum, accompagnées d’un CV synthétique, devront être envoyées aux organisateurs jusqu’au 31 mai 2013, aux adresses suivantes : elisabeth.antoine@louvre.fr, michele.tomasi@unil.ch. De préférence, les interventions se tiendront en français, mais toutes les principales langues de la discipline (allemand, anglais, espagnol, français, italien) seront acceptées.
Une publication est envisagée à l’issue du colloque.
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez vous adresser à Michele Tomasi.
Mme Élisabeth Antoine, conservateur en chef, département des objets d’art, musée du Louvre, Paris
M. Michele Tomasi, maître d’enseignement et de recherche en histoire de l’art médiéval, section d’histoire de l’art, Université de Lausanne
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.