Loin de faire l’unanimité, jugé caduque dès les premiers débats, le paradigme d’art mosan va pourtant traverser les années, résistant tant bien que mal aux aléas de l’histoire, aux influences délétères de la politique nationale et internationale et à l’évolution de la discipline historique dans un sens large. Les méthodologies ont cependant évolué, engendrant de nouveaux acquis et de nouvelles perspectives de recherche. Un siècle et demi après l’exposition de Malines qui a inauguré l’usage de cette notion, il semble temps de dresser un bilan, de confronter les approches et les points de vues, de définir éventuellement de nouvelles problématiques.
Annonce
Argumentaire
En 1864, dans le catalogue de l’exposition d’art religieux organisée à Malines à l’occasion du IIe Congrès des Catholiques, l’historien de l’art anglais James Weale reprenait à son compte une hypothèse qui se trouvait déjà en gestation depuis de longues années dans les écrits d’érudits locaux : l’existence d’une école régionale établie sur les rives de la Meuse. Une vingtaine d’année plus tard, l’archéologue français Charles de Linas, détournant une épithète créée en 1856 à des fins purement littéraires par l’écrivain Jules Borgnet, proposait à son tour de regrouper les œuvres qu’il avait pu admirer à l’exposition liégeoise de 1881 sous le vocable d’art mosan : un concept était né. Loin de faire l’unanimité, jugé caduque dès les premiers débats, le paradigme d’art mosan allait pourtant traverser les années, résistant tant bien que mal aux aléas de l’histoire, aux influences délétères de la politique nationale et internationale et à l’évolution de la discipline historique dans un sens large. Terre d’entre-deux située entre la Seine et le Rhin, zone d’échanges culturels, artistiques et économiques, creuset de forces créatrices qui essaiment et font école, le territoire mosan se définit avec difficulté tant il semble polymorphe. Les notions de Meuse géographique, de diocèse et de principauté de Liège, de couloir lotharingien, de territoire impérial, se côtoient et se chevauchent sans jamais parvenir à délimiter un territoire net et tangible. La notion de Kunstlandschaft a vécu, et avec elle également, une approche vasarienne de l’histoire de l’art, impliquant classements hasardeux et chronologies douteuses. Les méthodologies ont évolué, engendrant de nouveaux acquis et de nouvelles perspectives de recherche. Un siècle et demi après la révélation que fut alors l’exposition de Malines, il semble temps de dresser un bilan, de confronter les approches et les points de vues, de définir éventuellement de nouvelles problématiques.
Présentation
Ce colloque tripartite est né de la volonté de mettre en rapport des chercheurs de différents horizons et de différentes disciplines (histoire, histoire de l’art, archéologie, archéométrie, restauration-conservation, …), de leur donner l’occasion de présenter leurs recherches, de confronter leurs points de vues et méthodologies, tout en faisant le point sur les avancées de ces dernières années et les perspectives futures.
D’un point de vue pratique, les débats seront partagés en trois journées d’études, chacune d’entre elles se terminant par une visite en rapport avec la thématique abordée. L’approche pourra être historique, archéologique, archéométrique, stylistique, iconographique, technique, etc. Le temps imparti aux communications est de 20 minutes + 10 minutes de discussions.
1e journée : Bruxelles (MRAH).
- réflexions générales relatives à l’art mo
- les arts du métal (orfèvrerie-dinanderie)
- Visite des collections d’art mosan des MRAH
2e journée : Liège (ULg)
- la sculpture mobilière
- les arts graphiques (enluminure, peinture murale) et le vitrail
- Visite des collections d’art mosan du Grand Curtius
3e journée : Namur (UNamur)
- l’architecture et son décor sculpté (particularités, usage et fonction)
- Mise en contexte (catégories, échanges et transferts artistiques)
- Visite de l’abbatiale de Floreffe
Les actes du colloque seront publiés dans un n° spécial du Bulletin des Musées royaux d’Art et d’Histoire.
Comité cientifique
- Sophie Balace – Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (MRAH)
- Alain Dierkens, Nicolas Schroeder – Université Libre de Bruxelles (ULB)
- Benoît Van Den Bossche – Université de Liège (ULg)
- Mathieu Piavaux – Université de Namur (UNamur)
Modalités et consignes
Les communications pourront se faire en français, néerlandais, allemand, anglais.
Les propositions devront être envoyées pour
le 30 septembre 2014
à l’adresse suivante: Sophie Balace (MRAH) : s.balace@kmkg-mrah.be
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