Appel à participation : 20e École de printemps en histoire de l’art (Los Angeles, 12-17 juin 2022)

Appel à communications – 20e École de printemps en histoire de l’art

Making Green Worlds  – Verdir le(s) monde(s)

Nous sollicitons des propositions pour Making Green Worlds – Verdir le(s) monde(s) –, la 20e École de printemps en histoire de l’art du Réseau international de formation en histoire de l’art, qui se tiendra à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) du 12 au 17 juin 2022. Cette rencontre annuelle réunira une cinquantaine de doctorantes et doctorants, de professeures et de professeurs provenant d’institutions européennes, nord-américaines et japonaises, pour une semaine de dialogue, d’ateliers et de visites.

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Thème

Le thème « Verdir le(s) monde(s) » s’inscrit dans les débats contemporains sur le changement climatique, présents à la fois dans l’espace public et dans un discours académique à la croisée de l’histoire de l’art, des sciences naturelles (en tant que forces et dans leur matérialité), de la création artistique et de sa mobilité. Dans le cadre de l’histoire de l’art, le thème fait écho à l’urgence des questions que soulèvent les dégradations environnementales, l’activisme, les études éco-critiques, les approches décoloniales, ainsi que l’intérêt grandissant pour les « green worlds » (mondes verts), concept issu des études littéraires (Berger, 1988) : des mondes écologiques créés par les artistes, les poètes et les dramaturges qui recréent une vision illusoire du monde naturel. Ces espaces incluent notamment les environnements formés par les pratiques humaines telles que l’art des jardins, l’agriculture, l’urbanisme, et la reconquête des territoires. Ces environnements modelés par l’homme sont conçus comme des mondes secondaires, des espaces contrôlés qui rivalisent avec la nature elle-même. Ils se veulent des lieux habilement construits, grâce à une intelligence comprise comme spécifique à l’humain.

Les communications sollicitées pour cette École de printemps devront porter sur des questions relatives à l’engagement créatif en lien avec la terre, la mer et le ciel pour illustrer les problématiques critiques et technologiques qui sous-tendent la création de ce(s) monde(s) « secondaires ». Elles pourront aussi aborder les processus de destruction du monde et la dévastation environnementale liée à une exploitation globalisée des ressources et des personnes.

 

Représenter le monde

Des vues alpines peintes en plein air au land art, en passant par les pavillons architecturaux, le monde naturel est un motif majeur en histoire de l’art. Ces représentations sont l’expression d’un désir humain d’interagir avec la nature et peuvent prendre la forme d’inventions architecturales, de descriptions topographiques, d’images à vocation scientifique qui altèrent ou non le monde naturel, ou qui le ré-imaginent. Ces œuvres permettent de prendre en considération la manière dont le naturel et l’artificiel s’articulent pour créer une nouvelle entité.

 

Matériaux naturels / artificiels

L’usage de matériaux issus de la nature (qu’ils soient transformés ou non) dans les œuvres d’art pourra aussi être évoqué. Des mosaïques du IVe siècle qui ornent la Villa Romana del Casale en Sicile, aux sols de marbres de l’Hagia Sophia de Constantinople, la manipulation et l’altération de la pierre permettent d’évoquer la façon dont les espaces construits peuvent être transformés en mondes naturels par le jeu des pavements et des revêtements. Dans la villa, les tesselles créent un monde alternatif peuplé d’enfants qui jouent, de scènes de chasse, et de personnifications féminines qui décrivent le monde tel qu’il fut expérimenté par ses habitants. Les veines qui traversent les panneaux de marbre du Proconnèse dans l’Hagia Sophia, ont, dès leur installation, été comparées aux effets d’ondulation de la mer.  Sur ces deux sites, des matériaux locaux ont été altérés, manipulés au-delà de leur forme initiale. Dans ce processus, la nature est incorporée dans la structure de ces constructions mais aussi dans l’expérience que l’on peut en avoir.

 

Collecter / organiser la nature

La collection d’artefacts, de plantes, d’animaux est une pratique qui témoigne de la curiosité humaine pour tout ce qui a trait à la nature mais qui illustre aussi le besoin de la contenir, de l’organiser. À Bologne, au XVIesiècle, Ulisse Aldrovandi encourageait la création de jardins botaniques dans la ville. À sa suite, de nombreux compatriotes suivirent son exemple. Luigi Ferdinando Marsili, un cartographe, géographe et militaire, établit l’Accademia delle Scienze dell’Istituto di Bologna afin de présenter son impressionnante collection de cartes, manuscrits et spécimens naturels. La collection et l’exposition d’objets et de plantes rapportés des colonies lointaines devint ainsi une aspiration des élites britanniques, françaises ou encore espagnoles. Le XIXe siècle vit le développement des jardins botaniques et du musée qui permettaient un accès élargi du public à ces collections. Archéologues, botanistes, taxidermistes, mais aussi artistes peuvent être compris comme extracteurs et curateurs de ces ressources naturelles pour façonner des mondes nouveaux.

 

Transformer le monde

Les mondes naturels ne sont pas toujours verdoyants. On trouve à la fois des espaces habitables mais aussi des lieux hostiles dans l’imagination des artistes et architectes. Les jardins suspendus de Babylone, l’une des merveilles du monde, valaient comme testament de l’ingéniosité humaine : le désert Mésopotamien transformé en une oasis de verdure à un endroit où rien ne survit par ailleurs. Par contraste, l’artiste contemporain Takashi Murakami fait référence dans son œuvre à l’annihilation du paysage japonais par le double bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki. Les champignons qu’il intègre dans son œuvre sont une référence directe aux champignons atomiques. Dans ces deux exemples, les mondes ont, à un moment donné, subi une transformation du fait de l’homme.

 

Mondes fictifs

L’espace de la galerie accueille aussi des représentations de mondes fictifs. Lors d’une exposition au musée Guggenheim de New York en 1974, Nam Jun Paik a présenté son œuvre TV Garden, composée d’écrans cathodiques dispersés dans un parterre de plantes. Paik juxtapose éléments organiques et technologie pour produire une œuvre qui questionne la relation entre le construit et le naturel. Toujours au Guggenheim, quarante ans après l’installation de Paik, Life is Cheap (2016) d’Anicka Yi prend le contrepoint en essayant de contrôler la nature dans des espaces prédéterminés. L’artiste a notamment prélevé des bactéries à divers endroits de New York pour les faire se développer dans les galeries. Une colonie de fourmis a aussi été placée sur une surface réfléchissante. Le trajet prédéterminé des insectes force le visiteur à apprécier la productivité de la colonie. À plusieurs décennies d’écart, les deux installations au sein du Guggenheim nous incitent à réfléchir à la manière dont l’artiste essaie de contrôler la nature à l’intérieur de l’espace muséal.

 

L’eau et la découverte de mondes

Les écosystèmes marins ont incité les hommes à y porter une attention particulière afin de contenir et de gérer cette masse instable le long des côtes et des cours d’eau. Les perceptions antiques et médiévales de la mer, à la fois comme un espace inquiétant et un moyen d’acquérir de nouvelles ressources par la conquête, ont persisté aux XVIe et XVIIe siècles. Les océans ont généré des réseaux de plus en plus complexes de communication, de technologies et de richesses, favorisant la rencontre avec des peuples qui deviendront à leur tour une denrée d’échange pour exploiter des ressources naturelles. La navigation a mené à de nombreuses découvertes scientifiques, a favorisé l’expérimentation technologique et cartographique, et la gestion de nouvelles ressources. Des représentations mythologiques des forces surnaturelles liées à l’eau aux carnets de voyages de la période moderne, la mer et ses limites terrestres ont inspiré les artistes.

 

Éléments

Afin d’explorer ce rapport matériel et visuel avec les éléments, les ateliers et les propositions pourront aussi considérer les représentations des forces élémentaires (strates, ondulations, vent) et leur densité matérielle (fluidité, transparence, opacité), et les processus qui leur sont liés (cultivation, récolte, séparation, découpe)

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Nous invitons les participants à l’École de printemps dont les sujets de thèse dialoguent avec le thème « Verdir le(s) monde(s) » quelle que soit leur période d’étude, à proposer une communication. Quelques pistes de thèmes qui pourront être adressés :

  • Collecter, étudier, illustrer, exposer des mondes naturels
  • Paysages, jardins, espaces architecturaux
  • Connaissances autochtones
  • Iconographies des éléments et de l’environnement
  • Design et écologie
  • Espaces transculturels : jardins, plantations, canaux, lignes côtières, architecture maritime, utopies
  • Interactions transgéographiques et transculturelles : biens, matériaux, pratiques culturelles, maladies
  • Paysages maritimes, diagrammes cosmologiques, images cartographiques et astronomiques
  • Œuvres in situ
  • Matériaux et processus naturels, éléments
  • Dessins et gravures scientifiques
  • Extraction et gestion des ressources – mines, carrières, pêche, chasse, agriculture, défrichement…
  • Travail, outils, manuels
  • Corps esclavagisés, compréhensions racialisées de l’environnement
  • Formes visuelles et matérielles qui incarnent emploient, ou contribuent aux notions de dégradation et/ou de renouveau de la nature
  • Phénomènes naturels qui déstabilisent l’expérience humaine : montagnes, cascades, banquise, grottes, tremblements de terre, orages, arc-en-ciel…
  • Procédés et systèmes de classification des matériaux et des espaces
  • Nouveaux cadres de réflexions méthodologiques et épistémologiques

 

Détails pratiques et calendrier

L’École de printemps invite les doctorantes et doctorants, postdoctorantes et postdoctorants d’horizons variés à partager leurs recherches, leurs approches et leurs expériences dans un cadre favorisant l’échange avec des chercheurs et chercheuses à un stade plus avancé de leur carrière. La participation à l’École de printemps a une dimension internationale qui complète une formation en histoire de l’art. Toutes les candidatures, quelle que soit l’aire géographique, la période où le médium concerné seront considérées.

Chaque présentation durera 15 minutes et sera intégrée à une demi-journée thématique avec d’autres historiennes et historiens d’art du Réseau international de formation en histoire de l’art. La présence de chaque participante et participant à l’ensemble de l’École de printemps est obligatoire.

Le présent appel à communication est posté sur le site du RIFHA (http://proartibus.org) et des établissements partenaires. Les doctorantes et doctorants qui veulent participer à l’École de printemps peuvent soumettre une proposition de communication et un court CV à l’adresse suivante, avant le 6 février 2022 : contact@proartibus.org

Les postdoctorantes et postdoctorants qui voudraient proposer leur candidature comme modérateurs ou modératrices d’une session peuvent soumettre une lettre exposant le lien entre leur recherche et le thème ainsi qu’un CV.

Grâce au soutien de l’Institut national d’histoire de l’art, les candidatures sont ouvertes à l’ensemble des étudiantes et étudiants en doctorat des universités françaises.

Les propositions de communication ne devront pas dépasser les 2000 signes ou 300 mots et devront être rédigées dans l’une des langues suivantes : allemand, français, anglais, italien ou espagnol. La candidature doit inclure l’adresse email du candidat, son affiliation institutionnelle et son lieu de résidence. La proposition de communication et le CV devront être envoyés en un seul document qui sera nommé ainsi : Proposition_Nom_Prénom_Institution (exemple : Proposition_Miron_Chloe_UdM) . L’objet du mail devra contenir le nom du candidat et son pays d’affiliation (exemple : Chloé Miron Canada)

 

Important

L’équipe organisatrice, en lien avec les représentantes et représentants de chaque pays du réseau, établiront un programme final. L’annonce de la sélection sera faite en mars 2022.

Dans les deux semaines qui suivent l’acceptation des propositions, les participantes et les participants devront envoyer la traduction de leur projet de communication dans une des autres langues du réseau. Un mois avant la tenue de l’École de printemps, ils devront en outre envoyer le texte complet de leur communication. Les fichiers Powerpoint devront être téléchargés sur un espace en ligne avant le 5 juin 2022.

Pour plus d’informations sur le Réseau international en histoire de l’art et l’École de printemps consultez le site www.proartibus.org

 

Programme

Des visites de musées et de bibliothèques seront organisées pour l’ensemble des participantes et des participants : Hammer Museum, Fowler Museum, Getty Center, Clark Library.

L’École de printemps à UCLA est rendue possible grâce au soutien pour l’art Européen d’Hannah et Edward Carter, du département d’Histoire de l’art, et du Clark Library & Center de UCLA.

Le programme Making Green Worlds est un projet financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).

 

 

Bibliographie indicative (anglophone)

Araeen, Rasheed. “Ecoaesthetics: A Manifesto for the Twenty-First Century.” Third Text 23, no. 5 (September 2009): 679–684.

Berger, Harry Jr. Second World and Green World: Studies in Renaissance Fiction-Making. Berkeley: University of California Press, 1988.

Demos, T.J. Decolonizing Nature: Contemporary Art and the Politics of Ecology. Berlin: Sternberg Press, 2016.

Haraway, Donna. Staying with the Trouble: Making Kin in the Chthulucene. Durham North Carolina: Duke University Press, 2016.

Heuer, Christopher P. and Rebecca. Zorach, eds. Ecologies, Agents, Terrains, Clark Studies in the Visual Arts 15. New Haven: Yale University Press, 2018.

Ingold, Tim. “The Temporality of the Landscape.” World Archaeology 25, no. 2: 152-74.

Iovino, Serenella, Enrico Cesaretti, and Elena Past. « Introduction. » In Italy and the Environmental Humanities: Landscapes, Natures, Ecologies, edited by Serenella Iovino, Enrico Cesaretti and Elena Past. Under the Sign of Nature, 1-14. Charlottesville, VA: University of Virginia Press, 2018.

Latour, Bruno. “Agency at the Time of the Anthropocene.” New Literary History 45 (2014): 1-18.

Latour, Bruno. Down to Earth: Politics in the New Climatic Regime. English edition. ed. Cambridge, UK: Polity Press, 2018.

Latour, Bruno. Facing Gaia: Six Lectures on the Political Theology of Nature. Cambridge, UK: Polity Press, 2013.

 

Flore

Appuhn, Karl. A Forest on the Sea: Environmental Expertise in Renaissance Venice. Baltimore: Johns Hopkins University Press, 2009.

Coccia, Emanuele. The Life of Plants: A Metaphysics of Mixture. Cambridge, UK; Medford, MA: Polity Press, 2018.

Conan, Michel and W. John Kress. Botanical Progress, Horticultural Innovation and Cultural Changes. Washington D.C.: Dumbarton Oaks Research Library, 2007.

Gray, Ros and Shela Sheikh. “The Wretched Earth: Botanical Conflicts and Artistic Interventions.” Third Text 32, no. 2–3 (2018): 163–175.

Nemitz, Barbara. Trans Plant: Living Vegetation in Contemporary Art. Ostfildern: New York, N.Y.: Hatje Cantz, 2000.

Schiebinger, Londa L. and Claudia Swan. Colonial Botany: Science, Commerce, and Politics in the Early Modern World. Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 2005.

Lucia, Tomasi Tongiorgi. “The Study of the Natural Sciences and Botanical and Zoological Illustration in Tuscany Under the Medicis from the Sixteenth to the Eighteenth Centuries.” Archives of Natural History 28, no. 2 (June 2001): 179-193.

 

Transformer le paysage

Cheetham, Mark A. Landscape into Eco Art: Articulations of Nature Since the ’60s. College Station, PA: Penn State University Press, 2018.

Ferdinand, Juliette, ed. From Art to Science: Experiencing Nature in the European Garden, 1500-1700. Treviso, IT: ZeL Edizioni, 2016.

Giesecke, Annette and Naomi Jacobs, eds. Earth Perfect?: Nature, Utopia and the Garden. London: Black Dog Publishing, 2012.

Hunt, John Dixon, ed. The Dutch Garden in the Seventeenth Century. Washington, D.C.: Dumbarton Oaks Research Library and Collection, 1990.

Hyde, Elizabeth. “Time and Distance in the Bourbon Landscape: The Strategic Illogicality of the Gardens of Versailles.” Studies in the History of Gardens and Designed Landscapes 41, no. 1 (2021): 3-21.

Jong, E. de. Nature and Art: Dutch Garden and Landscape Architecture, 1650-1740, Penn Studies in Landscape Architecture. Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 2000.

Kaiser, Philipp and Miwon Kwon. Ends of the Earth: Land Art to 1974. Los Angeles and New York: Museum of Contemporary Art, Los Angeles and Prestel, 2012.

Littlewood, Antony, Henry Maguire and Joachim Wolschke-Bulmahn, eds. Byzantine Garden Culture. Washington, D.C.: Dumbarton Oaks Research Library and Collection, 2002.

Ouis, Pernilla. “‘Greening the Emirates’: The Modern Construction of Nature in the United Arab Emirates.” Cultural Geographies 9, no. 3 (2002): 334–347.

Parker, Joseph. Zen Buddhist Landscape Arts of Early Muromachi Japan (1336-1573). Albany: State University of New York Press, 1999.

Pearson, Carig and Judith Nasby. The Cultivated Landscape: An Exploration of Art and Agriculture. Montreal: McGill-Queen’s University Press, 2008.

Denis Ribouillault, ed.  Jardiner/ Gardening, Intermédialités. Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques 35, Spring 2020. https://www.erudit.org/fr/revues/im/2020-n35-im05945/

Thomas, Greg M. Art and Ecology in Nineteenth-Century France: The Landscapes of Théodore Rousseau. Princeton: Princeton University Press, 2000.

Thompson, Krista. An Eye for the Tropics: Photography, Tourism, and Framing the Caribbean Picturesque. Durham: Duke University Press, 2006.

 

Matériaux

Bennett, Jane. Vibrant Matter: A Political Ecology of Things. Durham: Duke University Press, 2010.

Boetzkes, Amanda. Plastic Capitalism: Contemporary Art and the Drive to Waste. Cambridge, MA: MIT Press, 2019.

Cohen, Jeffrey Jerome, ed. Animal, Vegetable, Mineral: Ethics and Objects. Washington, DC: Oliphaunt Books, 2012.

Hölling, Hanna. Paik’s Virtual Archive: Time, Change, and Materiality in Media Art. Oakland, California: University of California Press, 2017

Ingold, Tim. “Materials Against Materiality.” Archaeological Dialogues 14, no. 1 (2007): 1-16.

Lehmann, Ann-Sophie. “The Matter as the Medium: Some Tools for an Art-theoretical Interpretation of Materials.” In The Matter of Art: Materials, Practices, Cultural Logistics, c. 1250–1750, edited by Christy Anderson, Anne Dunlop, and Pamela H. Smith, 21-41. Manchester: Manchester University Press, 2015.

Ng, Morgon. “Toward a Cultural Ecology of Architectural Glass in Early Modern Northern Europe.” Art History 40, no. 3 (2016): 496-525.

Zorach, Rebecca. “‘Welcome to My Volcano,’: New Materialism, Art History, and Their Others.” In Ecologies, Agents, Terrains, edited by Christopher P. Heuer and Rebecca Zorach, 147-166. Williamstown and New Haven: Clark Art Institute and Yale University Press, 2018.

 

Pierre

Augart, Isabella, Maurice Saß, and Iris Wenderholm, eds. Steinformen. Materialität, Qualität, Imitation. Berlin, Boston: De Gruyter, 2018.

Baader, Hannah. « Livorno, Lapis Lazuli, Geology and the Treasures of the Sea in 1604. » Espacio, Tiempo y forma. Serie VII, Historia del arte 5 (2017): 141-67.

Baker-Bates, Piers, and Elena M. Calvillo. Almost Eternal: Painting on Stone and Material Innovation in Early Modern Europe. Leiden; Boston: Brill, 2018.

Coglitore, Roberta. Pietre figurate: forme del fantastico e mondo minerale. Pisa: ETS, 2004.

Cohen, Jeffrey Jerome. Stone: An Ecology of the Inhuman. Minneapolis: University of Minnesota Press, 2015.

Dean, Carolyn. “Rocks and Reverence: Inka and Spanish Perceptions of Stonework in the Early Modern Andes.”In the Matter of Art: Materials, Practices, Cultural Logistics, c. 1250–1750, edited by Christy Anderson, Anne Dunlop, and Pamela H. Smith, 180-201. Manchester: Manchester University Press, 2015.

Dean, Carolyn. A Culture of Stone: Inka Perspectives on Rock. Durham, NC: Duke University Press, 2010.

Leitch, Alison. “Materiality of Marble: Explorations in the Artistic Life of Stone. ” Thesis Eleven 103, no. 1 (2010): 65-77.

Wilson, Bronwen. “Lithic Images, Jacopo Ligozzi, and the Descrizione del Sacro Monte della Vernia (1612).” In Motion: Transformation, CIHA 2019, Bononia University Press, 2021, 345-52.

 

Mer

Bass, Marisa Anne. “Shell Life, or the Unstill Life of Shells.” In Conchophilia: Shells, Art, and Curiosity in Early Modern Europe, edited by Marisa Anne Bass, Anne Goldgar, Hanneke Grootenboer and Claudia Swan, 21-48. Princeton: Princeton University Press, 2021.

Bentley, Jerry H., Renate Bridenthal, and Kären Wigen, eds. Seascapes: Maritime Histories, Littoral Cultures, and Transoceanic Exchanges. Honolulu: University of Hawaii Press, 2007.

Campana, Joseph. Undercurrents of Power: Aquatic Culture in the African Diaspora. The Early Modern Americas. Philadelphia, Pennsylvania: University of Pennsylvania Press, 2018.

Chambers, Iain. Mediterranean Crossings: The Politics of an Interrupted Modernity. Durham: Duke University Press, 2008.

Dawson, Kevin. « History Below the Waterline: Enslaved Salvage Divers Harvesting Seaports’ Hinter-Seas in the Early Modern Atlantic. » International Review of Social History 64, no. S27 (2019): 43-70.

Dawson, Kevin. Undercurrents of Power: Aquatic Culture in the African Diaspora. Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 2018.

Gillis, John R. The Human Shore: Seacoasts in History. Chicago: The University of Chicago Press, 2012.

Hyman, Aaron. “Lost and Found at Sea, or a Shipwreck’s Art History.” West 86th: A Journal of Decorative Arts, Design History, and Material Culture 28, no. 1 (2021): 43-74.

Horden, Peregrine and Nicolas Purcell. The Corrupting Sea: A Study of Mediterranean History. London: Blackwell Publishers, 2000.

Lydon, Ghislaine. “Oceans and Bridges, Barriers and Divides in Africa’s Historiographical Landscape.” Journal of African History 56, no. 1 (2015): 3-22.

Montalbano, Calogero. “Dar al Ma: the Architecture of Water in the Islamic Countries.” In The City in the Islamic World, edited by Salma Khadra Jayyusi, Renata Holod, Antillio Petruccioli, and André Raymond, 679-729. Leiden: Brill 2008.

Mentz, Steve. “Toward a Blue Cultural Studies: The Sea, Maritime Culture, and Early Modern English Literature.” Literature Compass 6, no. 5 (August 2009): 997-1013.

Mustakeem, Sowande’ M. Slavery at Sea: Terror, Sex, and Sickness in the Middle Passage. The New Black Studies Series. Urbana: University of Illinois Press, 2017.

Past, Elena. « Mediterranean Ecocriticism: The Sea in the Middle. » In Handbook of Ecocriticism and Cultural Ecology, edited by Hubert Zapf. Handbooks of English and American Studies, 368-84. Berlin, Boston: De Gruyter, 2016.

Schaffer, Simon. “Newton on the Beach: The Information Order of Principia Mathematica.” History of Science 47 (2009): 243-76.

Smallwood, Stephanie E. Saltwater Slavery: A Middle Passage from Africa to American Diaspora. Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 2007.

 

Muséographie et environnements

Edwards, Elizabeth, Chris Gosden, and Ruth B Phillips, eds. Sensible Objects: Colonialism, Museums, and Material Culture.  Abingdon, Oxon: Routledge, 2020.

Hessler, Stefanie. “Tidalectic Curating.” Journal of Curatorial Studies 9, no. 2 (10/2020): 248-70.

Jeffery, Celina. “From the Shore to the Coast: Curating the Front Line of Climate Change.” Journal of Curatorial Studies 9, no. 2 (10/ 2020): 230-47.

Rijks, Marlise. “Unusual Excrescences of Nature: Collected Coral and the Study of Petrified Luxury in Early Modern Antwerp.” Dutch Crossing 43, no. 2 (2019): 127-56.

Syperek, Pandora, and Sarah Wade. “Curating the Sea.” Journal of Curatorial Studies 9, no. 2 (10/2020): 157-61

Syperek, Pandora. “Hope in the Archive: Indexing the Natural History Museum’s Ecologies of Display.” Journal of Curatorial Studies 9, no. 2 (10/2020): 206-29.

Voon, Claire. “A Display of Sweat, Ants, and Bacteria at the Guggenheim.” Hyperallergic, June 27, 2017.

Wade, Sarah. « Ecological Exhibitions at the Musée Océanographique De Monaco. » Journal of Curatorial Studies 9, no. 2 (10/2020): 162-81.

 

Écologies transculturelles

Arredondo, Jaime Marroquín and Ralph Bauer, eds. Translating Nature: Cross-Cultural Histories of Early Modern Science. Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 2019.

Bleichmar, Daniela. Visual Voyages: Images of Latin American Nature from Columbus to Darwin. New Haven: Yale University Press, 2017.

Canepa, Teresa. Silk, Porcelain and Lacquer. China and Japan and the trade with Western Europe and the New World, 1500-1644. London: Paul Holberton Publishing, 2016.

Curtin, Philip D. The Rise and Fall of the Plantation Complex: Essays in Atlantic History. Cambridge: Cambridge University Press, 1998.

Fane, Diane. “Feathers, Jade, Turquoise, and Gold.” In Images Take Flight: Feather Art in Mexico and Europe (1400-1700), edited by Alessandra Russo, Gerhard Wolf, and Diana Fane, 100-117. Munich: Hirmer: 2015.

Hamann, Byron Ellsworth. “The Mirrors of Las Meninas: Cochineal, Silver, and Clay.” The Art Bulletin 92, no 1/2 (2010): 6-35.

Jacobi, Lauren. “Reconsidering the World-System: The Agency and Material Geography of Gold.” In The Globalization of Renaissance Art, edited by Daniel Savoy, 131-157. Leiden; Boston: Brill, 2017.

Juneja, Monica. « ’A Very Civil Idea …’ Art History, Transculturation, and World-Making – with and Beyond the Nation. » Zeitschrift für Kunstgeschichte 81 (2018): 461-85.

Leibsohn, Dana and Meha Priyadarshini, “Transpacific: Beyond Silk and Silver.” Colonial Latin American Review 25, no. 1 (2016): 1-15.

Markey, Lia. The New World in Renaissance Italy: A Vicarious Conquest of Art and Nature at the Medici Court. Vol. 1, Chicago: University of Chicago, 2008.

Maurer, Alejandro de Antuñano and Nuria Lázaro Milla. The Marvelous Enconchado Paintings from New Spain. Translated by Laura Beratti and Floriana Beneditto. Studies. Montevideo (Uruguay): Jaime Eguiguren, 2017.

Padròn, Ricardo. « A Sea of Denial: The Early Modern Spanish Invention of the Pacific Rim. » Hispanic Review 1 (2009): 1-27.

Turner, Nancy J. Ancient Pathways, Ancestral Knowledge: Ethnobotany and Ecological Wisdom of Indigenous Peoples of Northwestern North America. Mcgill-Queen’s Native and Northern Series, 74. Montreal: McGill-Queen’s University Press, 2014.

Vanhaelen, Angela and Bronwen Wilson, eds. Journal of Early Modern History: Special Issue: Making Worlds: Art, Materiality, and Early Modern Globalization, 23, no. 2-3 (2019).

Vanhaelen, Angela and Bronwen Wilson, eds. Making Worlds: Global Invention in the Early Modern Period. Toronto: University of Toronto Press, 2022

 

Environnements lointains / non-sites

Di Palma, Vittoria. Wasteland: A History. New Haven: Yale University Press, 2014.

Degroot, Dagomar. The Frigid Golden Age: Climate Change, the Little Ice Age, and the Dutch Republic, 1560-1720. Cambridge, UK: Cambridge University Press, 2014.

Davis, Diana K. “Desert ‘wastes’ of the Maghreb: Desertification Narratives in French Colonial Environmental History of North Africa.” Cultural Geographies 11, no. 4 (2004): 359-87.

Deleuze, Gilles. Desert Islands and Other Texts (1953-1974). Cambridge, MA: MIT Press, 2004.

Heffernan, Michael J. “The Desert in French Orientalist Painting during the Nineteenth Century,” Landscape Research 16, no. 2 (1991): 37–42.

Heuer, Christopher. Into the White: The Renaissance Arctic and the End of the Image. Boston MA: Zone Books, 2019.

Igloliorte, Heather. « Arctic Culture / Global Indigeneity. » In Negotiations in a Vacant Lot: Studying the Visual in Canada. Eds. Lynda Jessup, Erin Morton and Kirsty Robertson. Kingston: McGill – Queen’s University Press, 2014. 150-170.

Squint, Kristin L., Eric Gary Anderson, Taylor Hagood and Anthony Wilson, eds. Swamp Souths: Literary and Cultural Ecologies. Baton Rouge: Louisiana State University Press, 2020.

Trumbull IV, George R. “Water and Reimaging the Sahara in the Era of Decolonization.” In Environmental Imaginaries of the Middle East and North Africa, edited by Diana K. Davis and Edmunk Burke III, 87-112. Athens: Ohio University Press, 2011.

Tsing, Anna Lowenhaupt. The Mushroom at the End of the World: On the Possibility of Life in Capitalist Ruins. Old Saybrook, CT : Tantor Media, 2017.

 

Les sens et le sacré

Della Dora, Veronica. Landscape, Nature, and the Sacred in Byzantium. Cambridge: Cambridge University Press, 2016.

Hsu, Hsuan L. The Smell of Risk: Environmental Disparities and Olfactory Aesthetics. New York: New York University Press, 2020.

Pentcheva, Bissera. “Hagia Sophia and Multisensory Aesthetics.” Gesta 50, no. 2 (2011): 93-111.

Ray, Sugata. Climate Change and the Art of Devotion: Geoaesthetics in the Land of Krishna, 1550–1850. Seattle: University of Washington Press, 2019.

 

Études historiques

Campana, Joseph. Renaissance Posthumanism. New York, NY: Fordham University Press, 2016.

Cranston, Jodi. Green Worlds of Renaissance Venice. University Park, PA: Penn State University Press, 2019.

Mignolo, Walter. The Darker Side of the Renaissance: Literacy, Territoriality, and Colonization. 2nd ed. Ann Arbor : University of Michigan Press, 2003.

 

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