Appel à publication : « Apocalypse(s) », Amaltea, n°5, 2013.

Les mythes eschatologiques, ainsi que les cosmogoniques, ont eu une grande visibilité dans les cultures judéo-chrétiennes, orientales et américaines tout au long de leur histoire. Opposées aux mythes messianiques et contemplées dans leurs perspectives réelles ou allégoriques, les représentations de fins traumatiques – telles le déluge, le jugement dernier, l’antéchrist et l’empire du chaos- sont spécialement significatives. On retrouve des manifestations esthétiques de l’apocalypse dans des domaines aussi variés que la littérature biblique, qui leur a donné naissance, ou la science-fiction. Celle-ci a su, aussi bien dans la littérature qu’au cinéma, profiter des potentialités du thème dans un double versant : en tant qu’interprétation de la réalité et en tant que prophétie d’un avenir perçu comme incertain.
Cette approche est devenue monnaie courante au XXsiècle : de The War of the Worlds (1898) de H. G. Wells, adapté d’abord à la radio par Orson Welles en 1938, puis au cinéma par Steven Spielberg en 2005, jusqu’à The Road (2006) de Cormac McCarthy, en passant par les visions apocalyptiques de l’expressionnisme allemand reprises par Kurt Pinthus dans son anthologie Menschheitsdämmerung (1919), qui inclut le poème Weltende de Jakob von Hoddis, ou l’archiconnu 1984 (1949) de George Orwell. La littérature de consommation a elle aussi reconnu le filon éditorial que représente la perspective de la fin du monde, comme le montrent Children of Men (1992) de P.D. James ou les romans de J.G. Ballard, Ursula K. Le Guin ou Margaret Atwood. Des films plus ou moins commerciaux comme 2012 (2009) de Roland Emmerich, Armaggedon (1998) de Michael Bay, Deep Impact (1998) de Mimi Leder ou The Core (2003) de Jon Amiel – qui relèvent d’une tendance au paroxysme propre au cinéma de catastrophes des années 1970 – ont également abordé ce sujet. Il n’est pas jusqu’au cinéma d’auteur qui ne s’y soit intéressé, comme c’est le cas de Melancholia (2011) de Lars von Trier.

Une des caractéristiques de la littérature apocalyptique est l’emploi de l’allégorie et du symbole, déjà présents dans le Livre de la révélation et repris par de nombreux auteurs contemporains. Ainsi, Vicente Blasco Ibáñez situe l’imaginaire biblique au coeur de son roman Los cuatro jinetes del apocalipsis (1916) afin d’incarner l’apocalypse de la guerre. La réalité politico-sociale de l’Amérique latine n’a pas échappé à l’interprétation symbolique sous l’angle apocalyptique dans les textes de Julio Cortázar (Apocalipsis en Solentiname, 1977), Mario Vargas Llosa (La Guerra del fin del mundo, 1981) ou Roberto Bolaño (en particulier 2066, publié en 2004). Nous ne pouvons pas laisser de côté le regard humoristique, surréaliste ou grotesque, jeté sur les mythes apocalyptiques dans des récits tels que La tournée de Dios (1932) de Enrique Jardiel Poncela ou Fin (1965) de Edgar Neville, ainsi que dans le demi-métrage Total (1985) de José Luis Cuerda.

Amaltea. Revue de mythocritique vous invite à envoyer vos contributions inédites explorant les mythes de la fin du monde dans le contexte contemporain (1900-2013) ou abordant la réception de textes antiques, médiévaux et modernes dans la littérature et les arts contemporains (XXet XXIsiècles). Les auteurs des contributions profitent d’une entière liberté quant au choix des textes, des genres littéraires et du traitement épistémologique. Les articles peuvent aborder les arts plastiques, les arts scéniques et le cinéma.
L’équipe de coordination du numéro accordera une importance particulière aux articles qui s’ajustent aux paramètres suivants : thème proposé, approche mythocritique, méthodologie scientifique (apparat critique et bibliographique), originalité, qualité du contenu et clarté de la rédaction. Les articles s’adapteront strictement Normes d´édition. Les articles sur la réception d’autres mythes ou thèmes mythiques dans la littérature contemporaine seront également pris en considération pour leur publication dans la section « Miscellanea ». Les « comptes-rendus » de publications ou événements en lien avec la mythologie sont aussi admis.

Les auteurs enverront leurs articles rédigés en une des langues officielles de la Revue (anglais, espagnol et français) à l’Éditeur Général de Amaltea (amaltea@filol.ucm.es) dans un document Word avant le 1er février 2013, sans signature ni lieu d’origine. Les auteurs joindront à leur article un autre document où seront précisés leur nom et prénom, le titre de l’article, leur adresse de courrier électronique et leur filiation académique (Université, Institution, etc.). Le Directeur accusera réception des travaux avant le 1er mars 2013 (voir le Processus d´édition. Toute correspondance avec la revue pourra être écrite en anglais ou en espagnol.
Le numéro 5 paraîtra en octobre 2013.

 

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