Un vif faisceau lumineux, une offre alléchante, une odeur peu appétissante, une personnalité charismatique, un frisson, des couleurs fluorescentes, un endroit idyllique – la stimulation désigne aussi bien la sollicitation de nos sens que l’attraction qu’un objet ou une personne peut exercer sur nous. Les deux dimensions de sa définition forgent quasiment l’essentiel de la production et de la réception de l’art et de la culture. Ainsi la peinture abstraite se fonde sur la dominance des couleurs et des formes, que notre sens visuel perçoit immédiatement, déclenchant, de ce fait, une émotion. L’industrie de la publicité utilise ce même pouvoir de séduction des stimuli visuels pour susciter des besoins spécifiques chez les consommateurs. L’omniprésence de stimulations audiovisuelles qu’offrent les nouveaux canaux médiatiques conduit à une surstimulation et une certaine lascivité de l’actuelle société de consommation mobile. En revanche, l’attrait pour la littérature et dramaturgie moderne recule subtilement,laissant les lecteurs ou les téléspectateurs, libre de combler, par eux-même, cette lacune; un phénomène semblable à un torse grec dont la matérialisation de son intégrité physique n’est due qu’à la seule imagination du spectateur. L’art graffiti, quant à lui, repose sur l’attrait de l’interdit, tandis que l’Empire d’Andy Warhol se joue de la patience des spectateurs jusqu’à l’insoutenable. De Venus, aux Odalisques, puis à la femme fatale, des androgynes aux héros de guerre aux muscles d’acier – les stéréotypes traditionnels de la Beauté idéalisée et séduisante naissent en raison de représentations historiques et sociales, les influençant à leurs tours. Les normes esthétiques de la production artistique s’étendent de la mimesis la plus précise techniquement, aux expériences les plus radicales de la créativité artistique. Dans la mise en scène performative, l’artiste devient lui-même objet de désir et le musée comme refuge de la contemplation méditative apparaît parfois comme obsolète. Qu’est-ce qui nous pousse à produire ou à nous confronter à l’art? Est-ce un instinct originel de l’homme, comme l’a affirmé Denis Dutton, professeur de philosophie néozélandais ou est-ce une stratégie volontaire pour sortir du monde fonctionnel du travail ou du carcan de la vie quotidienne? Quel est l’attrait pour un thème particulier? Pourquoi être attiré par un roman policier? Comment expliquer que le public soit quasiment envoûté par un film?
La dixième édition du Bozzetto veut esquisser les contours de ce mot-clé socio-culturel aux multiples définitions. Nous nous réjouissons de vos textes et contributions artistiques pour une belle édition anniversaire! Les contributions sont à expédiées jusqu’au 15 janvier 2016 à l’adresse suivante: redaktion@bozzetto.ch. Les critiques et les essais ne doivent pas dépasser les 5500 caractères (espaces compris), les articles scientifiques, quant à eux, ne surpasseront pas les 8000 caractères (espaces compris et sans notes). En plus de vos coordonnées, nous attendons quelques informations sur votre personne (3-4 phrases). Nous vous remercions d’envoyer vos images avec une résolution d’au moins 300dpi. Pour plus d’informations www.Bozzetto.ch.
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