En septembre dernier, nous avons visité les cuisines, caves, celliers et autres dépendances de châteaux français et européens du Moyen Âge à nos jours, dont le Périgord, pour ne citer que les Bories, Jumilhac ou Biron, offre de magnifiques exemples. Conception, localisation et aménagement des espaces, organisation et fonctionnement de tables princières, figure souvent oubliée du cuisinier de grande maison : autant de « mises en bouche » qui appellent des réponses plus roboratives. Ainsi, une « brigade toquée » d’archéologues et d’historiens s’est invitée aux tables des petits châtelains provinciaux comme des grands princes souverains, traquant, de la salle à manger aux banquets champêtres, la singularité, la qualité et la quantité des mets, le luxe du mobilier et de la vaisselle, les usages de table, les pratiques sociales, le rôle des domestiques « de bouche » et leur place dans la hiérarchie des gens du château. Entre réalités et fictions, invitez-vous à ce festin des oreilles et des yeux, incontournable rendez-vous de l’archéologie et de l’histoire en Périgord depuis plus de vingt ans.
Annonce
Argumentaire
En septembre dernier, nous avons visité les cuisines, caves, celliers et autres dépendances de châteaux français et européens du Moyen Âge à nos jours, dont le Périgord, pour ne citer que les Bories, Jumilhac ou Biron, offre de magnifiques exemples. Conception, localisation et aménagement des espaces, organisation et fonctionnement de tables princières, figure souvent oubliée du cuisinier de grande maison : autant de « mises en bouche » qui appellent des réponses plus roboratives. Ainsi, une « brigade toquée » d’archéologues et d’historiens s’est invitée aux tables des petits châtelains provinciaux comme des grands princes souverains, traquant, de la salle à manger aux banquets champêtres, la singularité, la qualité et la quantité des mets, le luxe du mobilier et de la vaisselle, les usages de table, les pratiques sociales, le rôle des domestiques « de bouche » et leur place dans la hiérarchie des gens du château. Les archéologues, fouillant les « poubelles » des forteresses médiévales, ces dépotoirs où l’on retrouve mêlés vaisselle brisée, ossements animaux, déchets en tout genre, débris végétaux et pollens, offrent la vision de tables souvent frugales sur lesquelles trônent les produits de la chasse du seigneur, de ses verger, potager et poulailler, le tout assaisonné parfois de précieuses épices venues à grands frais d’Orient. En comparaison, les somptueuses tables italiennes de la Renaissance, véritables cènes profanes immortalisées par les poètes et les peintres, entre bosquets et fontaines, statues antiques, musiciens charmeurs et galants domestiques, semblent l’annonce de joies du palais paradisiaques. L’aristocratie française des XVIIe et XVIIIe siècles met plus de formes et de contraintes à des pratiques qui, au-delà des plaisirs gustatifs, participent à la mise en scène de sa prééminence sociale. La création au début du XVIIe siècle d’une pièce réservée aux repas, la salle à manger, témoigne de cette volonté d’en faire le théâtre d’une sociabilité mondaine qui se nourrit de mets délicats autant que d’objets luxueux et de conversations distinguées, le tout à l’usage d’une compagnie choisie. Un modèle qui se répand dans toute l’Europe et que même les officiers de la marine royale, dans les châteaux arrière de leurs vaisseaux, tentent de retrouver entre batailles et tempêtes ! Mais c’est le contenu des assiettes qui réserve le plus de surprises. Au XVIIe siècle, les yeux de veau étaient considérés comme le morceau le plus friand de la bête ! Quant à Louis XV, il se régalait d’oreilles de faon, d’agneau et de mouton servies en éventail et assaisonnées de basilic. Pour ne rien dire des crêtes et couillons de coq, délices des dames galantes de Brantôme… Autres temps, autres mets, que l’Histoire nous permet de goûter à petites bouchées, à travers les exemples précis que propose ce colloque. Mais les châteaux évoquent aussi une abondance aux dérives attendues : indigestions, empoisonnements, ivresse, débauche… Une image très éloignée de la frugalité étudiée et distinctive de certains châtelains des XIXe et XXe siècles, mais que le cinéma diffuse à grand renfort de scènes gargantuesques s’abîmant dans le sang. Entre réalités et fictions, invitez-vous à ce festin des oreilles et des yeux, incontournable rendez-vous de l’archéologie et de l’histoire en Périgord depuis plus de vingt ans.
Programme
VENDREDI 26 SEPTEMBRE
9h00 Accueil des participants
9h30 Ouverture du colloque par Anne-Marie Cocula, présidente des Rencontres
Actualités de l’archéologie en Aquitaine
- 10h Hélène Mousset, Sra DRAC Aquitaine, Mathilde Regeard, archéologue, Conseil général de la Dordogne, Le château de Campagne (Dordogne), suivi archéologique des restaurations.
- 10h25 Xavier Charpentier, archéologue, Un site de transformation et de stockage à Aubie-et-Espessas (Gironde).
- 10h50 David Souny, archéologue, Le Palais Cardinal à Saint-Emilion (Gironde).
11h15 Discussion et pause
Nourritures châtelaines
- 11h45 Marie-José Beaudouin, professeur de lettres, Béatilles, rognons de coq et autres exquises menusailles.
12h15 Discussion suivie d’un déjeuner pour les intervenants.
Du XVIIe au XIXe siècle, permanences et mutations
- 14h30 Claire Buchet, Université Paris XIII, La table aristocratique au XVIIe siècle, un enjeu de pouvoir.
- 14h55 Cécile Lestienne, Université Paris-Sorbonne, La salle à manger dans le château français (XVIIe-XVIIIe siècles) : une typologie particulière ?
- 15h20 Christophe Morin, Université de Tours, À la table du château : le chaud et le froid.
15h45 Discussion et pause.
- 16h15 Christina Egli, Musée Napoléon Thurgovie, Deux châteaux, deux femmes : des conceptions complémentaires dans la tenue du ménage et du budget.
- 16h40 Claude-Isabelle Brelot, Université Lyon2, Le chaud-froid et les singularités de la table du château.
17h00 Discussion.
SAMEDI 27 SEPTEMBRE
Tables provinciales
- 9h00 Marie Casset, Université Bretagne-Sud, Recevoir et honorer ses pairs. Les banquets nobles au château de Hambye (Manche) au début du XVe siècle.
- 9h25 Frédéric D’Agay, docteur en histoire, De la cuisine à la salle à manger dans les châteaux en Provence à l’époque moderne.
- 9h50 SihemKchaou, Université de La Manouba (Tunisie), L’organisation de la table du prince de Tingry dans ses châteaux de Beaumont et d’Avernes au XVIIIe siècle.
10h15 Discussion et pause.
Représentations d’hier et d’aujourd’hui
- 10h45 Laurent Bolard, Université Paris IV, Festoyer au jardin. de Boccace à Véronèse, les espaces extérieurs du banquet.
- 11h10 Josette Costes et Virgine Houadec, Université de Toulouse 2, Les repas au château dans les illustrations des livres pour la jeunesse.
- 11h35 Yohann Chanoir, Université de Reims, De la chair au sang ! Les excès de table dans les châteaux au cinéma.
12h00 Discussion suivie d’un déjeuner pour les intervenants.
14h30 Les goûts des palais : boire et manger au château dans le cinéma, conférence de Yohann Chanoir, Université de Reims, accompagnée de projections d’extraits de films.
17h00 Réunion du conseil scientifique et du conseil d’administration de l’association.
DIMANCHE 28 SEPTEMBRE
Tables d’ailleurs
- 9h30 Michel Vergé-Franceschi, Université de Tours, Boire et manger dans le château-arrièredes vaisseaux du Roi aux XVIIe et XVIIIe siècles.
- 9h55 João Vieira calda, Université de Lisbonne, Les salles à manger dans les châteaux européens du XVIIIe siècle et leur diffusion au Portugal.
9h50 Discussion et pause.
De la table du roi à celle du président
- 10h20 Sandrine Krikorian, docteur en histoire de l’art, Chocolat et café aux menus de la table de Louis XV au château de Choisy.
- 10h55 Bernard Lachaise, Université Bordeaux-Montaigne, Une reine à la table du président de la République : Éisabeth II à l’Elysée, 1957-2014.
11h20 Discussion
Madeleine Ferrières, Université Aix-Marseille, Conclusions des XXIIe Rencontres.
RESERVATION CONFÉRENCE PROJECTION
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E-mail :
S’inscrit à la conférence-projection du samedi 27 septembre 2014, 14h30, auditorium de la Bibliothèque municipale, salle Jean Moulin.
Bulletin à retourner à Joëlle Chevé, 11 avenue de Lattre de Tassigny, 24000 Périgueux, accompagné du règlement par chèque bancaire à l’ordre des Rencontres d’archéologie et d’histoire en Périgord (5 euros par personne).
Date limite d’inscription
15 septembre 2014
Conseil d’administration et comité scientifique
Présidente : Anne-Marie Cocula
Vice-présidents : André Bazzana, Joëlle Chevé, Michel Combet
Secrétaire : Dominique Picco
Trésoriers : Frédéric Boutoulle et Annie Dom
Membres : Roger Baury, Claude-Isabelle Brelot, Jean-Marie Constant, Robert Hérin, Bernard Lachaise, Philippe Loupès, Christine Mazzoli-Guintard, Josette Pontet.
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