Depuis une vingtaine d’années, l’histoire de l’iconographie politique sous la Restauration a suscité un certain nombre de travaux (Marie-Claude Chaudonneret, Annie Duprat, Emmanuel de Waresquiel, Nina Maria Athanassoglou-Kallmyer et Bruno Chenique). Plusieurs études consacrées à des artistes de premier plan (Th. Géricault, H. Vernet, J.-B. Isabey, N.-T. Charlet, A. Scheffer, etc.) ont notamment permis de préciser les cadres d’élaboration, de diffusion et de réception d’oeuvres élaborées dans les cercles de l’opposition libérale (bonapartistes, républicains, charbonniers,
anticléricaux) et considérées comme potentiellement subversives par les monarchistes. Durant cette période, l’estampe et les oeuvres séditieuses font en effet partie intégrante de la stratégie d’opposition, au même titre que les luttes électorales, les pamphlets littéraires et l’exposition de mémentos républicains ou bonapartistes.
Si certaines des modalités de l’engagement politique des artistes et des écrivains «enrôlés» dans l’opposition libérale paraissent désormais mieux connues, on peut affirmer que le sujet est loin d’être épuisé. Ce colloque, organisé dans le cadre des activités de recherche de la section d’histoire de l’art et de l’Institut Benjamin Constant de l’Université de Lausanne, a donc pour objectif de poursuivre la dynamique initiée par des travaux antérieurs à travers l’étude d’un corpus original, avec une attention toute particulière au portrait (peinture, sculpture, gravure/lithographie, caricature). Il s’agira de préciser le contexte de production et de réception de ces images en France entre 1814 et 1830 à partir de sources variées, souvent méconnues et relativement peu exploitées par les chercheurs, mais encore de mettre en exergue les obstacles auxquels ont pu se heurter les auteurs et/ou commanditaires de ces images et les polémiques que leurs initiatives ont éventuellement engendrées.
Les documents:
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