Le codex de luxe Paris BnF gr. 216 est un Praxapostolos contenant les Actes des Apôtres, les Epîtres, et une longue catena par Jean Chrysostome. Il a été copié de la main du scribe Stephanos, un constantinopolitain connu du cercle d’Arethas, évêque de Césarée et grand penseur du IXe et du début du Xe siècle à Byzance (vers 860-après 932). Le manuscrit est daté approximativement de la première décennie du Xesiècle. Son intérêt consiste en l’extraordinaire variété des scolies (commentaires) pour lesquelles Stephanos est assisté par deux collègues. Dans une mise en page préétablie par les scribes et variant de folio en folio, les scolies figurent dans une multiplicité de modèles plutôt que d’être disposées dans une séquence linéaire. Ceci est une forme arcane de la communication visuelle et verbale réservée à un destinataire initié, probablement Arethas lui-même.
La particularité inhérente et l’expressivité de ces formes graphiques ajoutent une autre dimension du sens des scolies. Leur forme graphique et la mise en page spatiale permettent au lecteur de saisir la relation complexe de l’ensemble instantanément et de venir à une compréhension de leur sens à travers un visuel ainsi qu’un mode verbal de la perception qui renforce une conscience sensorielle plus directe. En outre, comme illustrations aniconiques alternatives, ils jouent aussi leur rôle dans l’extension de la gamme de l’expression verbale et en augmentant le nombre d’utilisations de la langue dans laquelle on peut également trouver satisfaction esthétique. En étudiant le contenu des scolies, leur juxtaposition par rapport au texte principal et leur répartition dans le codex, nous tenterons de démonter le modèle conceptuel et pratique imprégnant leur utilisation.
2 rue Vivienne
75002 Paris
Salle Grodecki (rez-de-chaussée)
Première conférence du cycle 2015-2016 des Rencontres du Centre André Chastel
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