Conférence « L’inquiétante étrangeté du street art italien », Vittorio Parisi, DFK Paris

Dans le cadre du sujet annuel « Street art3, le Centre allemand d’histoire de l’art, DFK Paris accueillera Vittorio Parisi pour sa conférence « L’inquiétante étrangeté du street art italien »

Date : mardi 11 janvier

Horaires :  18h-19h30

Lieux: Centre allemand d’histoire de l’art, DFK Paris, 45 rue des petits champs, 75001 Paris / salle JMG

visioconférence : https://dfk-paris-org.zoom.us/j/83658978226?pwd=Tnd2Zm4rREpxQTExY1dLVk9jaEN0Zz0

 

Résumé:

L’histoire du street art italien semble être ancrée dans un paysage urbain caractérisé par la présence d’architectures interstitielles et « spectrales » : terrains vagues, squelettes de bâtiments inachevés et édifices squattés où, à partir de la fin des années 1990, une nouvelle génération d’artistes-outsiders a développé des formes originales de muralisme et de peinture urbaine non autorisés, basés sur un imaginaire perturbant. À partir du cas italien, nous nous proposons d’interroger le street art au prisme du concept de weird (étrange, bizarre, troublant, perturbant…) tel qu’il a été formulé par le théoricien britannique Mark Fisher : « un type particulier de perturbation [qui suscite] une sensation de fausseté », ou encore une catégorie esthétique et critique qui « nous permet de voir l’intérieur du point de vue de l’extérieur […] » et donc d’interpréter le réel par le biais du fantastique et du surnaturel. Deux aspects seront particulièrement pris en considération. D’abord, l’interaction esthétique entre les œuvres d’art urbain et les contextes architecturaux et environnementaux dans lesquels celles-ci s’inscrivent, notamment les lieux abandonnés et inachevés : quel rôle ces paysages « spectraux » ont-ils joué dans le développement du street art en Italie, de son identité et de ses représentations ? Ensuite, nous interrogerons la récurrence d’éléments fantastiques et de science-fiction, ainsi que naturalistes et animaliers, chez les street artistes italiens de la première génération, notamment 108, Andreco, Blu, Dem, Ericailcane et Microbo : un imaginaire imprégné de représentations horrifiques, dystopiques et anthropocéniques, principalement animé par une sensibilité antimondialiste, écocritique et antispéciste. Un tel imaginaire peut-il être le signe d’une « tradition weird » spécifique au street art italien ? Dans quelle mesure pourrions-nous élargir cette enquête à l’échelle européenne et mondiale.

 

Biographie

Vittorio Parisi est responsable des études et de la recherche de la Villa Arson à Nice. Docteur en esthétique de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne, il est l’auteur de la thèse Le graffiti writing et le street art entre non-lieux et lieux communs : un changement de paradigme, sous la direction de Christophe Génin. Entre 2015 et 2019 il a été chargé de cours en philosophie de l’art à l’École des arts de la Sorbonne et il a effectué plusieurs séjours de recherche et d’enseignement aux États-Unis (Columbia University, Smith College) et en Chine (Fudan University, Tongji University). Il est l’auteur de plusieurs publications sur des revues scientifiques et de vulgarisation, ainsi que des catalogues d’expositions. Son intérêt pour l’art urbain est enrichi par la direction artistique de plusieurs projets in situ en Italie et en France.

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