Posté par Catherine Prioul, le 3 octobre 2016:
- Date et lieu de la conférence : 16 novembre 2016, Paris, Galerie Colbert, INHA
Julius Kirschner, Preparing trunk of elephant, Indian Elephant Group, 1927, AMNH Digital Special Collections (New York), id. 311814 [orig. 59.07(74.71)] .
L’objet de ces communications est de se concentrer sur le travail des équipes de taxidermistes des muséums d’histoire naturelle et de déterminer combien la taxidermie a fait une entrée décisive dans le champ de la sculpture au cours de la période contemporaine. Alors qu’avant le XX
e siècle, la taxidermie consistait usuellement à placer une peau sur une structure et à la fourrer de paille pour lui donner un aspect vraisemblable, Carl Akeley, praticien au Field Museum puis à l’American Museum of Natural History, considéra qu’une telle méthode n’était pas digne d’un musée des sciences. Au lieu d’une simple structure, Akeley proposa l’idée de travailler d’après le squelette de l’animal à représenter, et de sculpter en terre, à même les os, la disposition de la chair, réalisant ainsi une sculpture aux apparences d’écorchés. Ainsi, du squelette à la taxidermie, se construit une incontestable sculpture animalière, ce qui fit donner à cette technique innovante le nom de
Sculpturdermy par Louis Jonas, élève d’Akeley. L’intérêt grandissant d’artistes contemporains pour la taxidermie met en lumière une nouvelle typologie des rapports existant entre taxidermistes et artistes. Cette proximité des disciplines donne jour à des pratiques nouvelles de la taxidermie pour révéler son artisticité. Le déplacement de la frontière entre les disciplines brouille tout autant le rôle et le statut des taxidermistes que celui des artistes, donnant naissance à des objets et à des professions hybrides.
Rencontre du Centre André Chastel
mercredi 16 novembre 2016 à 18h30
Galerie Colbert, 2 rue Vivienne, 75002 Paris
Salle Perrot (2e étage)
Entrée libre
Voir le programme des Rencontres du Centre André Chastel 2016-2017
Cette conférence s’inscrit dans le cadre des Rencontres du Centre André Chastel. Pour la sixième année consécutive, le Centre André Chastel propose un cycle mensuel de rencontres scientifiques, dans des champs variés de l’histoire de l’art médiéval, moderne et contemporain. Conférences, tables rondes et présentations d’ouvrages permettent de faire connaître au public les travaux les plus récents de ses membres et correspondants. Les rencontres du Centre André Chastel seront coordonnées cette année par Sabine Berger (université Paris-Sorbonne) et Stéphane Castelluccio (CNRS).
Ouvertes à tous, elles ont lieu le mercredi de 18h30 à 20h.
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