Pour cette troisième journée d’études en design, nous souhaitons interroger le lien existant (ou non) entre le politique et le design. S’il est vrai que la pratique du design peut amener à des changements de paradigmes, il faut supposer qu’elle opère à l’encontre des préceptes établis, contre ce que Jacques Rancière appelle « le régime de la police ». De ce fait, que l’on pense aux formes traditionnelles du politique conçues par Paul Ardenne comme une trinité – la tutelle, la collusion et l’opposition – ou à quelque autre forme nouvelle de politisation de la culture que le même auteur devine depuis l’émergence de l’art contextuel, la création artistique semble être un moteur de mutation politique. Qu’en est-il alors des arts appliqués ? Pouvons-nous nous appuyer sur l’historicité du champ de l’art pour envisager la dimension politique du design ? Ou bien à l’inverse celui-ci agit-il indépendamment des phénomènes artistiques et développe-t-il sa propre relation avec le politique ?
Pour cette 3ème Journée d’études en design, nous souhaitons interroger le lien existant (ou non) entre le politique et le design. S’il est vrai que la pratique du design peut amener à des changements de paradigmes, il faut supposer qu’elle opère à l’encontre des préceptes établis, contre ce que Jacques Rancière appelle « le régime de la police ». De ce fait, que l’on pense aux formes traditionnelles du politique conçues par Paul Ardenne comme une trinité – la tutelle, la collusion et l’opposition –ou à quelque autre forme nouvelle de politisation de la culture que le même auteur devine depuis l’émergence de l’art contextuel, la création artistique semble être un moteur de mutation politique. Qu’en est-il alors des arts appliqués ? Pouvons-nous nous appuyer sur l’historicité du champ de l’art pour envisager la dimension politique du design ? Ou bien à l’inverse celui-ci agit-il indépendamment des phénomènes artistiques et développe-t-il sa propre relation avec le politique ? Car le design, fait de société, semble par essence apte à agir de l’intérieur sur le territoire du réel. Par le projet, le designer peut construire, reconstruire ou alimenter le contexte, et il participe alors, consciemment ou non, à la définition politique de ce territoire. Depuis les années 1960, le champ du design est par ailleurs celui de fortes contestations et d’élaborations d’utopies contradictoires.
Ainsi, de multiples manières, le design implique l’individu au cœur de la relation qu’il entretient avec la collectivité. Le citoyen, pris à parti, encouragé à la participation, devient acteur de son environnement.
Quant à la participation, elle paraît aujourd’hui nécessaire, au moment où, loin de tout romantisme politique et de toute esthétisation du politique, il s’agit aussi de mettre en question les forces décisionnaires de la société. Plutôt qu’à une politique de l’édification, c’est à l’éthique, à la dimension éthique de la question de la norme, que le design, dans son désir d’autonomie, semble aujourd’hui confronté.
Arrive-t-il qu’un projet soit refusé ou abandonné à cause des enjeux politiques délicats qu’il soulève ? Le design est-il ou non confronté à des échecs explicitement politiques ? Le designer se doit-il d’être politiquement correct, ou au contraire parfois insolent ? Le risque est-il réel que le design, lié a priori et de façon consubstantielle à l’innovation, se trouve parfois empêché d’innover par l’effet des relations de « tutelle » ou de « collusion » qu’il entretient avec le politique ?
Autant de questions permettant de solliciter les esprits à propos des enjeux politiques du design. Nous espérons ainsi que cette journée, grâce à vos communications, permettra une mise en valeur des deux termes – design, politique –, que ceux-ci soient opposés ou rapprochés, amenés à se redouter ou à s’entraider. Il s’agit d’abord de comprendre comment ces deux notions peuvent se répondre ; et aussi de quelles manières les projets de design peuvent aider les politiques. Nous tournerons autour de ces deux aspects et chercherons des hypothèses afin de définir leur(s) possible(s) lien(s). La conscience de leurs influences réciproques est une nécessité, même et surtout là où le designer revendique de contrecarrer certaines formes de la domination.
Le designer et le politicien : entre singularité et pluralité, subjectivité esthétique et énoncé politique, à qui appartient le commencement, et pour quel aboutissement ? Faut-il plébisciter un design en marge opposé à un design conventionnel ? Et quelles sont les distances entre les discours théoriques, qu’ils soient ou non politiques, et les pratiques, appliquées ou innovantes ?
À travers ces questions, il s’agit de faire de la création et de ses enjeux au sein de notre société les moteurs de cette 3ème journée.
Modalités de soumission
La journée internationale d’études doctorales du laboratoire ACCRA de l’Université de Strasbourg s’adresse à tous les chercheurs (amateurs, étudiants en Master 2, doctorants, docteurs, MCF, professeurs et professionnels du secteur) souhaitant partager avec nous leurs regards et positions sur le design d’aujourd’hui.
Langues : français (anglais éventuellement).
Un résumé de votre communication de 400 à 500 mots avec votre nom, prénom, statut, établissement d’appartenance et le titre de votre communication.
Les résumés sont à envoyer avant le 31 octobre 2014.
Merci d’adresser vos candidatures aux deux adresses suivantes :
Comité scientifique et d’organisateur
- Maxime Favard
Doctorant en design
Membre du Laboratoire ACCRA (Approche Contemporaine de la Création et de la Réflexion Artistiques)
Université de Strasbourg
- Gwenaëlle Bertrand
Doctorante en design
Membre du Laboratoire ACCRA (Approche Contemporaine de la Création et de la Réflexion Artistiques)
Université de Strasbourg
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