À l’occasion de ses 20 ans, l’Institut national d’histoire de l’art réunit chercheuses et chercheurs, créatrices et créateurs afin d’interroger la place de la discipline dans le monde d’aujourd’hui, à travers une programmation dédiée durant toute l’année académique. Elle aura pour fil rouge une question : « À quoi sert l’histoire de l’art aujourd’hui ? ».
Le 14 décembre 2021 à 18h30, Frédérique Aït-Touati, historienne de la littérature et des sciences, s’entretiendra avec l’historien de l’art Victor Claass (INHA)
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« L’histoire de l’art télescopée »
Protéiformes, les travaux et activités de Frédérique Aït-Touati suivent une intention commune : explorer les rôles et les mécanismes de la représentation. Dans les Contes de la lune (Gallimard, 2011), c’est l’articulation entre la fiction et la production des connaissances savantes au XVIIe siècle qui retient son attention, explorant une zone de tension où les images occupent une place à la fois ambiguë et capitale. Inversant les points de vue, ce sont les mises en représentation de la Terre elle-même qu’elle questionne à travers l’ouvrage Terra forma (Éditions B42, 2019), un projet collectif cherchant à établir un nouvel « imaginaire géographique » émancipé de la cartographie traditionnelle. Des représentations du cosmos, dont elle collecte et analyse les exemples, jusqu’à l’intérêt porté aux outils optiques de l’ère moderne ou aux cabinets de curiosité, les terrains d’expérimentation de Frédérique Aït-Touati incitent au croisement des approches, entre histoire des arts, des sciences et de la littérature.
À l’occasion de cette conversation qui gravitera autour de la discipline de l’histoire de l’art, de ses méthodes et de ses enjeux, Frédérique Aït-Touati évoquera une sélection d’images, d’objets et d’ouvrages ayant joué un rôle particulier dans sa trajectoire de chercheuse et de metteuse en scène. Munie de son outillage critique, elle se confrontera ainsi à la question « À quoi sert l’histoire de l’art aujourd’hui ? », autour de laquelle se déploie la programmation des 20 ans de l’Institut national d’histoire de l’art.
À propos de Frédérique Aït-Touati
Spécialiste de littérature comparée et d’histoire des sciences, ancienne élève de l’École normale supérieure (ENS-LSH), agrégée de lettres modernes, docteure en littérature comparée (Paris IV, 2008) et diplômée de l’université de Cambridge, elle a enseigné à l’université d’Oxford de 2007 à 2014 avant de devenir chercheuse au CNRS. Ses travaux portent sur les liens entre la littérature et la science à l’âge classique. Son premier ouvrage explore les usages scientifiques de la littérature et les rapports entre fiction et savoir (Fictions of the Cosmos. Science and Literature in the Seventeenth Century, The University of Chicago Press, 2011, MLA Prize). Cette étude a également fait l’objet d’un essai en français sur le rôle de la fiction et du récit en astronomie (Contes de la Lune. Essai sur la fiction et la science modernes, Gallimard, 2011, Prix Gegner de l’Académie des sciences morales et politiques). Elle est co-auteur avec le philosophe Emanuele Coccia de Le Cri de Gaïa. Penser la terre avec Bruno Latour (Les Empêcheurs de penser en rond, 2021), a collaboré à la rédaction de Terra forma. Manuel de cartographies potentielles (avec Alexandra Arènes et Axelle Grégoire, B42, 2019), publié un ouvrage sur la représentation à l’âge classique (avec Stephen Gaukroger, Le Monde en images. Voir, représenter, savoir, de Descartes à Leibniz, Classiques Garnier, 2015) et codirigé un ouvrage sur la science et le récit (avec Anne Duprat, Histoires et savoirs, Peter Lang, 2012). Également metteuse en scène, elle se consacre depuis plusieurs spectacles aux imaginaires scientifiques et écologiques en scène. Avec VIRAL (#3 trilogie terrestre), spectacle conçu avec le philosophe Bruno Latour et inspiré par la pensée de la biologiste américaine Lynn Margulis, elle interroge la possibilité d’aménager une nouvelle façon de penser et d’habiter le monde, en prenant acte de la présence et de l’importance de ce qui nous terrorise depuis le début de la pandémie : les microbes et les virus, ces « invisibles créateurs du visible ». VIRAL est le troisième volet d’un triptyque qui a débuté en 2016. Les trois conférences performances sont le résultat d’un processus de création et de recherche développé au Théâtre Nanterre-Amandiers, où Bruno Latour et Frédérique Aït-Touati font du plateau un lieu d’« essais scéniques » et d’expérimentations philosophiques.
Informations pratiques
Mardi 14 décembre 2021
18h30
INHA, galerie Colbert, auditorium Jacqueline Lichtenstein
2 rue Vivienne, 75002 Paris
Entrée libre dans la limite des places disponibles sur présentation d’un pass sanitaire valide.
Evénement capté non retransmis en direct.
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