Musée et photographie : archéologie, histoire de l’art
École du Louvre / Musée du Louvre
Atelier jeunes chercheur.e.s 2026
Appel à candidatures
Pour la dixième année consécutive, l’École du Louvre et le musée du Louvre (direction des Études muséales et de l’Appui à la recherche) organisent en commun un atelier jeunes chercheur.e.s, conduit sur plusieurs séances de janvier à juin 2026, au Centre Dominique-Vivant Denon (musée du Louvre, entrée Porte des Arts) et à l’École du Louvre.
L’atelier 2026 approfondit les discussions développées depuis 2024 autour du thème « Musée et photographie ». Il participe d’un projet d’études et de recherches plus vaste, portant sur les documents opératoires de la fabrique du musée et leurs apports singuliers à la conception de l’histoire de l’art et de l’histoire de l’archéologie, en lien pour le musée du Louvre avec la création en 2025 d’un Centre de ressources des études muséales et de l’histoire du Louvre. L’atelier s’inscrit également dans la perspective de la célébration du bicentenaire de la photographie en 2026-2027 et dans le cadre de la préparation de l’exposition Le Louvre comme muse photographique. Regards de photographes sur le musée, 1839-2026, qui sera présentée au Louvre de début novembre 2026 à avril 2027.
Le musée du Louvre témoigne par son histoire en tant que sujet, ordonnateur et motif photographiques, et par la très riche documentation photographique qu’il conserve, de la place centrale de la photographie comme médium documentaire, objet artistique, outil de diffusion, pourvoyeur d’images. De même, l’École du Louvre par son enseignement au plus près des objets atteste de la place occupée au fil des évolutions technologiques par la photographie dans la constitution et la diffusion des savoirs en archéologie et en histoire de l’art. L’atelier jeunes chercheur.e.s des deux institutions continuera en 2026 à interroger la multiplicité des usages de la photographie au musée.
Dès ses débuts au XIXe siècle, la photographie a participé des transformations du musée. Prenant le musée pour objet, devenant objet de musée, s’imposant au cœur de nombreuses pratiques muséales, favorisant la gestion, l’étude et la popularisation des collections, leur appropriation et leurs détournements, la technique a construit autant la réalité que l’imaginaire des musées. Poursuivi au XXe siècle avec le développement des techniques d’impression, de la photographie en couleurs, et de nouveaux médias, ce processus s’accélère encore, toujours plus globalement, en plus haute résolution, voire en trois dimensions. Le musée s’invente par la photographie ; elle rend visible son histoire. Médium de la mémoire, la photographie a une dimension muséale. L’atelier suggère d’approfondir les thèmes suivants :
Le musée comme objet de la photographie. Les musées et leurs collections ont été photographiés très tôt et abondamment. Une visite muséale est généralement préparée et suivie, voire remplacée, par la vue de photographies. Comment le musée existe-t-il en tant qu’objet photographique, par extension de lui-même ? Sous quelles formes, en quels lieux, par quels acteurs, avec quels droits, pour quelles pratiques et quelles idées ? Comment la photographie détermine-t-elle en retour la visite au musée, et la réalité des musées ? Ceci concerne les pratiques historiques autant que contemporaines, professionnelles ou vernaculaires, relevant de la recherche ou de la création.
La photographie au musée. Au musée, la photographie est un outil, qui sert à étudier, gérer, faire connaître, s’approprier les collections. La photographie est aussi objet de musée, comme document ou œuvre d’art, au sein de fonds d’archives ou de dispositifs muséographiques. On considèrera les pratiques photographiques aussi bien que les collections de photographies, du daguerréotype à la photogrammétrie et aux autres techniques d’imagerie, dans la mesure où celles-ci interrogent le musée.
Dans l’objectif : photographie, arts et sciences. Au-delà des musées, la photographie informe l’élaboration, la diffusion et l’appropriation des connaissances en histoire de l’art, en archéologie et dans d’autres sciences, souvent avec une prétention d’« objectivité », utopie positiviste au cœur de la réception de l’invention photographique. À la croisée des rapports entre les musées, la recherche, l’enseignement, les publications et la société, la photographie favorise pourtant une perception spécifique des objets : longtemps monochrome, souvent hors d’échelle, avant tout visuelle et bidimensionnelle. Quelles sont les forces et les travers de la photographie, qui capte le réel et le fragmente, au service de divers récits ? Comment penser le musée et les objets avec la photographie, et sans elle ?
Les participant.e.s à l’atelier présenteront en français ou en anglais leurs travaux en histoire de l’art, histoire des sciences, archéologie, muséologie et autres sciences sociales. Il s’adresse en priorité aux doctorant.e.s (de toutes institutions), mais des candidatures liées à des projets de post-doc s’inscrivant bien dans la problématique pourront être considérées. Conférences et visites de collections complèteront le programme, en associant des membres du personnel scientifique du Louvre, dans une double perspective académique et professionnelle. Une large place sera donnée aux discussions. Les voyages en train des participant.e.s résidant hors de l’Île-de-France pourront être pris en charge dans certains cas (indiquer vos besoins dans la candidature).
Merci d’envoyer vos candidatures (lettre de motivation, CV, exposé du projet sur une page) d’ici au 15 novembre 2025 en un seul document pdf à troisiemecycle@ecoledulouvre.fr et recherche@louvre.fr, objet : Atelier jeunes chercheur.e.s Louvre.
Conception et organisation :
Philippe Cordez, HDR, adjoint à la direction des études muséales et de l’appui à la recherche et chef du service de l’appui à la recherche, musée du Louvre
Cecilia Hurley, HDR, Centre de recherche de l’École du Louvre / Senior Scientific Researcher et Reader, Université de Neuchâtel
Dominique de Font-Réaulx, conservatrice générale du patrimoine, chargée de mission auprès de la Présidente-directrice, musée du Louvre
Françoise Mardrus, directrice des études muséales et de l’appui à la recherche, musée du Louvre
Image : Pierre Jahan (1909-2003), Transport de la Victoire de Samothrace dans l’escalier Daru, photographie, 1945, musée du Louvre, Centre de ressources des études muséales et de l’histoire du Louvre, HL.PHOT.2005.114 © 1945 Musée du Louvre / Pierre Jahan
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