Parution : « Au nom de l’art : Enquête sur le statut ambigu des appellations artistiques de 1945 à nos jours »

Katia Schneller et Vanessa Théodoropoulou (dir.), Au nom de l’art, Enquête sur le statut ambigu des appellations, artistiques de 1945 à nos jours, Paris : Publications de la Sorbonne, 2013

AuNom_COUV« École », « mouvement », « avant-garde » ou autres « ismes » : l’historien d’art contemporain se réfère constamment à des catégories qui, loin d’être neutres, sont porteuses de discours. L’historicisation des « courants», tels que l’expressionnisme abstrait, l’art minimal, le Body-Art, le néo-expressionnisme ou encore le néo-dada, peut laisser entendre une forme de reconduction du projet des avant-gardes historiques. Mais leur statut ambigu – un courant recouvre-t-il un style, une période, un projet esthétique, un label ou une technique de marketing ? – est symptomatique de la mutation profonde, depuis les années 1960, du fonctionnement du système artistique (marché, institution, critique), tout comme de la nature des intentions créatrices.
Ce phénomène d’historicisation des pratiques sous forme de courants se poursuit sur les deux dernières décennies du xxe siècle (avec Esthétique relationnelle, les Young British Artists, le bio-art…), tandis que de très nombreux groupes, collectifs, coopératives ou entreprises continuent d’apparaître sur la scène artistique.
À l’inverse des étiquettes mentionnées précédemment, leurs noms signalent un projet ou une intention
commune – de l’Internationale situationniste et du groupe ZERO à Présence Panchounette, des Yes Men à Société Réaliste –, sans nécessairement suggérer l’élaboration d’une nouvelle esthétique. Si ces configurations, en tant qu’identités collectives arbitraires et autodéterminées, semblent également s’inscrire dans le legs politique des avant-gardes, elles le redéfinissent radicalement. Dépassant le simple constat de ce double héritage, paradoxal, du phénomène avant-gardiste, les études rassemblées dans cet ouvrage proposent de réfléchir aux stratégies de dénomination adoptées par les différents acteurs du monde de l’art, aux divers types de coalition définis ou revendiqués par les artistes, enfin aux pratiques artistiques que celles-ci recouvrent.

Les auteurs :

Alain Bonnet, Cecilia Braschi, Janig Bégoc, Gallien Déjean, Catherine Dossin, Charlotte Gould, Sandrine Hyacinthe, Aram Mekhitarian, James Meyer, Nicolas Nercam, Katia Schneller, Gregory Sholette, Vanessa Théodoropoulou, Tristan Trémeau, Hélène Trespeuch, Maïté Vissault.

Publications de la Sorbonne

276 pages, 2013, 16 x 24cm,

Broché, 27 illustrations couleurs

Parution : novembre 2013

Prix : 35 €

ISBN 978-2-85944-739-7
ISSN 0985-9446

Pour commander l’ouvrage sur le site des éditions de la Sorbonne, cliquez ici
 

Sommaire

Biographie des auteurs

Introduction générale

Quand les mouvements deviennent étiquettesKatia Schneller

Sandrine Hyacinthe

Le complexe de la Nouvelle École de Paris. Mythes et réalités de la création d’après-guerre

Catherine Dossin

Pop Art, Nouveau Réalisme, etc. Comment Paris perdit le pouvoir de nommer les nouvelles tendances

James Meyer

A Rash of Names

Janig Bégoc

De l’art corporel à la performance. Chronique sémantique d’une substitution annoncée (1977-1979)

Hélène Trespeuch

Appropriationnisme versus simulationnisme : vraie et fausse avant-gardes ?

Charlotte Gould

What’s in a name ? Les Young British Artists : du branding à l’ontologie

Nicolas Nercam

Appellations artistiques occidentales et vocabulaire pour une histoire de l’art extra-occidental moderne et contemporain. Le cas spécifique de l’Inde

Entretien avec Nicolas Bourriaud – Katia Schneller et Vanessa Théodoropoulou

Nominalisme collectifVanessa Théodoropoulou

Alain Bonnet

De l’association à la fragmentation. L’image de la communauté des artistes dans la peinture du XIXe siècle

Gallien Déjean

ZERO et Nouvelles Tendances. L’enjeu transrégional

Cecilia Braschi

Resignifier l’espace de l’art en Amérique Latine. L’expérience du CADA

Maïté Vissault

Au nom de la plastique sociale…

Aram Mekhitarian

Anonymat et collectifs sans objets

Tristan Trémeau

Connexions implicites. Les mots magiques des années 1990

Gregory Sholette

From radical solidarity to “whatever” collectivism. Some thoughts on political art and the rise of post-Fordist enterprise culture

Entretien avec Vincent Bioulès – Vanessa Théodoropoulou

Entretien avec Borut Vogelnik de IRWIN – Vanessa Théodoropoulou

Table des illustrations

Index

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