Victor Claass, L’impressionnisme à ses frontières. Le cas Meier-Graefe et la lutte pour l’art moderne en Allemagne, préface de Laurence Bertrand Dorléac, Paris, Centre allemand d’histoire de l’art/Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2023, 475 p.
Prix du musée d’Orsay 2018
Lancement de la parution le jeudi 7 décembre 2023 à 19 heures à la Librairie Michèle Ignazi (17 rue de Jouy, Paris 4e), où l’auteur échangera avec Isolde Pludermacher, conservatrice générale des peintures au musée d’Orsay.
Par ses écrits pionniers sur l’histoire du développement de l’art moderne, le critique d’art allemand Julius Meier-Graefe (1867-1935) joua un rôle décisif pour la canonisation de l’impressionnisme dans l’Europe de 1900. En défendant avec subversion et énergie la peinture de Manet, Renoir ou Cézanne outre-Rhin, il se mit à dos les élites conservatrices de l’Empire, qui observaient avec méfiance la propagation des valeurs de la modernité. Tout au long de sa trajectoire franco-allemande, ponctuée de virulentes polémiques et cisaillée par le surgissement de la Première Guerre mondiale, Meier-Graefe lutta contre l’emprise d’un nationalisme obtus sur les récits artistiques. Son projet de régénération de la culture allemande fut ainsi indissociable de ses efforts pour la fédération d’une Europe pacifiée des images.
Si le progressisme francophile tout comme le vitalisme de son approche de la peinture ont parfois été soulignés, l’étude de son implication dans les débats politico-culturels de son temps révèle une personnalité plus nuancée. Ce livre analyse ainsi les surprenants à-coups et paradoxes ayant émaillé la carrière transnationale de Meier-Graefe, où alternèrent phases d’enthousiasme débridé et d’intense désillusion. Le personnage s’y dévoile comme un penseur du déclin et le chantre d’une modernité idéalisée, dont l’impressionnisme représentait à la fois la quintessence et le chant du cygne.
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