Francesca Alberti, La peinture facétieuse : du rire sacré de Corrège aux fables burlesques de Tintoret, Arles : Actes Sud, 2015
Broché, 480 pages.
116 ill. couleurs et N&B
ISBN : 9782330047252
Prix : 34 €
Pour découvrir l’ouvrage sur le site des éditions Actes Sud cliquez ici.
L’histoire de l’art a longtemps considéré le rire dans la peinture italienne de la Renaissance comme un phénomène mineur et trivial. Ce livre démontre qu’il en va autrement. En référence aux études sur la “peinture comique”, il propose une réflexion à la fois plus ample et plus ciblée sur le rire dans l’art du XVIe siècle. Plus ample, parce qu’elle envisage toutes les formes du rire devant les images, et les pratiques sociales qui les sous-tendent. Plus ciblée, parce qu’elle offre aussi une analyse minutieuse de cinq tableaux qui illustrent de manière paradigmatique le fonctionnement du comique dans la réception des images.
Les ressorts comiques de la peinture, devenus pour la plupart étrangers à l’oeil contemporain, exigent une enquête historique et anthropologique. Cet ouvrage permet au lecteur de saisir et d’apprécier les dimensions facétieuses des oeuvres, leurs enjeux et leurs fonctions. Par une étude des différentes théories du rire depuis l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, Francesca Alberti dégage les origines anciennes d’une conception positive du rire, explique ses liens étroits avec l’érotisme ou encore souligne l’importance de la surprise dans sa “mécanique”. Les exemples choisis dévoilent les multiples facettes du comique et témoignent, en particulier, de la porosité entre sphères sacrée et profane. Les retables du Corrège révèlent l’existence et le fondement théologique d’un rire sacré, tandis que les fables mythologiques du Tintoret dévoilent le renouveau du burlesque divin dans sa dimension souvent parodique.
L’auteur utilise une approche interdisciplinaire qui fait dialoguer l’histoire de l’art et l’anthropologie, l’histoire des religions et l’histoire de la littérature ou encore les théories médicales et la philosophie. Par l’envergure et l’originalité des champs convoqués, l’étude jette un regard radicalement neuf sur l’art italien de la Renaissance.
SOMMAIRE
Héritages et nouveautés de la conception et de la pratique du rire à la Renaissance
L’héritage antique, socle de la vision ambivalente du rire
Au Moyen âge : rire en chrétien
Le rire, ses mécanismes et ses expressions dans la théorie du XVIe siècle
La comédie et le ridicule dans les traités de poétique de la Renaissance
L’art de rire : formes, maîtrise et fonctions
Quand l’étrangeté devient ridicule : rire du bizarre et de l’étrange chez Vasari et Léonard de Vinci
Rires de joie avec les Madones de Corrège
La Madone de Saint Sébastien : une vision allègre de l’Incarnation
La Madone de Saint Georges : rire et mystique nuptilale
L’artiste fait corps avec l’oeuvre : la signature remplacée par l’affetto allegro
Vénus, Mars et Vulcain : une fable comique de Tintoret
Le mythe de Vulcain surprenant Mars et Vénus avant Tintoret
Les potentialités narratives et performatives de l’oeuvre
Tintoret inventeur d’une peinture comique à Venise
Les mésaventures de Jupiter dans les tableaux burlesques de Tintoret
Giove uccellato : une farce figurative de Tintoret
La métamorphose burlesque de Jupiter
Danaé et la pluie d’or, un érotisme trivial au service d’une image burlesque
La Danaé de Tintoret, portrait burlesque d’une élite
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