S’il faut en croire le site de l’INIST,« L’Inist-Cnrs facilite depuis 20 ans le travail des chercheurs, ingénieurs et professionnels de l’information en matière d’accès, de signalement, de diffusion et d’archivage de l’information ».
C’est sans doute pourquoi, l’INIST avait, il y a quelques années, laissé tomber la Bibliographie d’histoire de l’art qui ne s’en est pas remise, sans se soucier beaucoup de faire disparaitre ainsi un outil remarquablement performant et mondialement utilisé pour la recherche en histoire de l’art…
Cet institut du CNRS avait certainement mieux à faire en créant Refdoc « guichet unique de fourniture de documents pour les utilisateurs à la recherche de copies de documents scientifiques et techniques » (toujours d’après le site …). Las ! Quand on lit guichet unique, on sait généralement ce que cela sous entend : un matraquage financier. C’est en effet le cas, comme s’en sont plaints à juste titre des chercheurs (voir à ce sujet l’article Le scandale de l’INIST CNRS).
Or il y a non seulement matraquage financier (surtout quand refdoc préfère faire payer plutôt que de renvoyer vers un lien pour une publication disponible en ligne), mais à la limite escroquerie intellectuelle. Car la base refdoc, a priori faite pour signaler les travaux des chercheurs et favoriser leur diffusion, est une des plus mal faites qui soit.
Prenez l’exemple de la Revue de l’Art, qui était publiée en 1998 par le CNRS … eh bien , un seul article sur la trentaine publiée est référencé dans refdoc pour cette année ! Peut-être parce que Refdoc ne souhaite pas faire de concurrence à Persée (où les articles de la Revue de l’Art sont en ligne sans les illustrations, ce qui est un autre scandale, pour beaucoup d’articles qui visent à attribuer des œuvres ou s’appuyer dans leur raisonnement sur l’image…). Mais non parce que pour l’année 1990, presque tous les articles sont référencés sur refdoc, allez savoir pourquoi … un meilleur cru peut-être ?
En revanche, tous les articles de la Revue de l’Art pour l’année 2010 sont en vente … alors qu’ils ne sont pas référencés sur la base Francis (d’après la liste des revues analysées en 2010 téléchargeable sur cette page) censé couvrir les sciences humaines et sociales, pas plus d’ailleurs que ceux parus dans Histoire de l’art, Perspective, la revue de l’INHA, ou le Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français ! Allez vous étonner, après, que l’histoire de l’art soit si mal traitée sur les listes (anciennes) de l’AERES !
Mais ce qui est encore plus drôle (ou triste), c’est que refdoc indique certains titres de la Revue de l’Art uniquement en anglais, et annonce pour 2010 que la revue est éditée par le CNRS (alors qu’elle est par OPHRYS, qui a remplacé le CNRS défaillant, depuis 2005). Voir l’exemple de la notice ci-dessous
Enfin pour achever de consterner le chercheur, le moteur de recherche et les indexations sont singulièrement mal fait : pour les noms d’auteur, souvent le prénom n’est pas indiqué (pratique pour Thuillier …) ; on ne peut pas faire de recherche en utilisant les guillemets pour sélectionner une revue ou un ouvrage précisément, ni faire de tri par auteur ou titre …
Refdoc : ni ref, ni doc et le rêve est plutôt cher … en gros un outil anti recherche … Heureusement, le CNRS est parfois mieux inspiré dans sa politique de publication en ligne …
Olivier Bonfait
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