Thierry Reynard
La chapelle des pénitents du Confalon de Lyon :
genèse d’une construction (1614-1637)
Histoire de l’art, numéro 80 (2017/1)
VARIA
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La chapelle des pénitents blancs du Confalon est un des lieux mythiques de Lyon : l’édifice disparu au XIXe siècle, le peu de représentations figurées attestant de sa présence, le fastueux ensemble de tableaux qui la décorait y contribuèrent, mais pas seulement. Gilles Chomer1 la choisit comme objet d’étude (tableaux et décor), intrigué sans doute par la description qu’en faisait Clapasson en 17412 puisqu’on y trouvait associés, cas rare à Lyon, deux tableaux de Louis Cretey et pas moins de six tableaux de Thomas Blanchet (les études sur ces deux peintres commençaient à peine). De sorte que la chapelle gagna encore en mythologie : les commandes de tableaux destinées à sa décoration qui jalonnent le XVIIe jusqu’au début du XVIIIe siècle en font encore à ce jour un intéressant exemple de ce que pouvait être le goût de commanditaires privés pour un lieu, hors de Paris. Si l’étude de Gilles Chomer a permis de restituer la chronologie de ces commandes, c’est à l’histoire de la construction de cette chapelle et de sa première décoration du temps de Louis XIII portée par une poignée de mécènes lyonnais que nous voudrions nous attacher.
La chapelle, stylistiquement figurée sur les anciens plans de Lyon (fig. 1) dans l’enceinte du couvent des Cordeliers était délimitée par le quai du Rhône, la rue Port-Charlet, la rue Blancherie avec son prolongement, la rue Bon-Rencontre. Ses deux uniques représentations demeurent la gravure d’Israël Sylvestre « Veüe de l’église des Cordeliers » montrant peu explicitement le bâtiment au chevet de l’église des Cordeliers, orientée sud (fig. 2-3) et surtout un plan plus détaillé, daté Germinal an XIII (1804) (fig. 4), dressé par la municipalité de Lyon, qui réfléchissait alors au devenir de l’emplacement. Ce dernier document fait ressortir l’étroitesse du parcellaire sur lequel elle fut édifiée. Rien ne distinguait cette sorte de grand vaisseau sans clocher ni emblème, d’environ 45 mètres de long par 20 de large, armé de contreforts, qui ne possédait aucune façade frontale, si ce n’est un portail sur rue. Un grand vestibule ou anti-chapelle permettait l’accueil des confrères, surmonté en étage de la salle du conseil. Un arc doubleau séparait la grande nef du chœur et un déambulatoire organisait l’espace des cloîtres au pourtour. Diverses salles destinées au fonctionnement étaient enfin agrégées à l’ensemble.
Au XVIIe siècle, Lyon comptait plusieurs confréries : les pénitents violets de la croix et de la Passion (1690), trois confréries « noires » : les pénitents du Saint-Crucifix (1590), de la Miséricorde (1625), de la Vierge-Marie et de Saint-Charles (1682), toutes supprimées par la loi du 18 août 1790. Les pénitents blancs de Notre-Dame-du-Confalon étaient la plus ancienne. Sa filiale des pénitents du Confalon de la Guillotière fut créée en 1652. Jean de Fidenza (saint Bonaventure) institue à Rome la première confrérie de laïcs pénitents sous le vocable de la Vierge, appelée « gonfalon » en écho à la riche bannière qu’ils portaient lors des cérémonies, à laquelle le pape Clément IV accorda des droits. Cardinal-évêque d’Albano, Jean de Fidenza, en visite à Lyon en 1274 pour assister au concile général convoqué par le pape Grégoire X, voulut fonder une confrérie et fit assigner une petite chapelle dans le couvent des Cordeliers, lieu où il mourut trois jours avant la fin du concile, ce qui provoqua le développement des Confalons qui se soutinrent jusqu’en 1562, époque vers laquelle son fonctionnement fut interrompu par la prise de contrôle de Lyon par les troupes calvinistes du baron des Adrets. En 1576, les conseillers-échevins demandent son rétablissement au pape Grégoire XIII. Avec l’approbation de l’archevêque Pierre d’Epinac, ils firent reconstruire leur ancienne chapelle dans l’enceinte du couvent (fig. 5).
[…] qu’ils prennent la grande salle ou couloir par ci-devant être le grand réfectoire duquel couvent plus les petits membres y joignant estoient jadis la cuisine et les despens plus le petit cloistre estant au-devant et au dehors laquelle salle ect membres joignant du costé de bize les petits cloistres pour y faire le cimetière, lesquels lieulx cy dessus désignés lesd recteurs vice-recteur et confrères feront clorre et bastir et accommoder à leur volonté3.
En 1578, la confrérie de Lyon fut agrégée à l’archiconfrérie des pénitents du Confalon de Rome par bulle papale de Grégoire XIII. Henri III faisant une halte de son retour de Pologne, assista aux exercices de la compagnie en habits de pénitents4. À cette occasion, il la décora du titre de Compagnie royale et fit établir à Paris une confrérie semblable, avec Maurice du Peyrat comme recteur, espérant que les fastueuses processions de rues inciteraient les conversions de protestants. Elles produisirent l’effet inverse.
Ces raisons historiques firent que le destin architectural de la chapelle du Confalon était indissolublement lié à celui des cordeliers : elle ne pouvait que se trouver dans l’enceinte du couvent ou non loin.
L’idée d’une construction
En 1614, les cordeliers gênés par l’accroissement du nombre de pénitents se plaignent d’être tenus de laisser la porte du dessous du clocher de leur chapelle Saint-Louis, passage ordinaire des confrères, ouverte les dimanches, fêtes et autres jours où ils s’assemblent. Ils souhaitent fermer cette circulation et permettre un autre chemin plus commode « […] le long du grand cloître du couvent tout droit dans la chapelle appelée des Milanais où les cordeliers ont la coutume de tenir leur chapitre5 ».
Les pénitents utiliseraient cette chapelle des Milanais, le temps d’agrandir la leur avec anti-chapelle en inversant leur autel, à la charge de faire construire et réparer l’égalité pour les cordeliers après travaux. L’alternative proposée est de tirer parti d’un jardin attenant au couvent, occupé alors par Louis Puget et Hiéromes Cotton, drapiers en soie qui utilisent un bâtiment de teinturerie loué par les cordeliers, pour y faire construire une nouvelle chapelle. Les pénitents choisissent d’abord cette seconde option et signent une convention moyennant revalorisation de la location du jardin, mais un an après, en 1615, ils reviennent à la première offre qui est d’aménager leur ancienne chapelle, tout en conservant la location du jardin pour une construction hypothétique
[…] et prévoyant lesdicts sieurs recteurs […] de satisfaire aux grands frais qu’il conviendrait faire pour ladite construction nouvelle, ils n’auraient voulu faire commencer lad œuvre qu’il n’y est quelques apparence de fond6.
Ce revirement doit se comprendre par rapport au vaste chantier de l’Aumône générale7 qui s’ouvre à Bellecour et auquel les membres de la confrérie, tous riches marchands, seront largement invités à contribuer. En 1623, les pénitents payent quelques travaux relatifs à la réalisation d’une sacristie, exécutés par le maître-maçon Pierre Daurolles et le charpentier Guyot Berta8, ce qui semble entériner l’abandon à court terme de toute idée de construction nouvelle, quand bien même celle-ci sera relancée quelque trois années plus tard.
Les promesses de dons recommencent effectivement à affluer en 1626. Lorsque la question de la reprise du jardin se pose, les raisons pour lesquelles les pénitents pourraient encore ne pas construire dans l’enclos des cordeliers sont à nouveau débattues lors des conseils9 et les recteurs et vice-recteurs d’alors, Claude Landry et François Tremel, envisagent même de chercher un autre terrain dans Lyon, les confrères arguant
[…] qu’en toutes les villes de quelques pays […] où il y a de semblables confréries, ils sont en des lieux séparés sans avoir aucune connexité avec aulcunes maisons religieuses mesme par la province de languedoc et spéciallement dans la ville de Genes où il y a vingt confréries sans que aulcunes d’icelles soit dans l’enclos ny jouxte à aulcun couvent […] la grande archiconfrérie de nostre dame du Confalon de Rome soubz l’estendar de laquelle marche celle des pénitents blancs duq Lyon est située au près du Tibre en lieu séparé par une rue appellée la strada jullia10.
Est invoquée en outre la précarité de l’endroit si plus tard les cordeliers veulent céder le terrain, sujet lui-même au bruit de leur clocher, à la fumée de la teinturerie toujours louée, à une irrégularité structurelle et à une incommodité de voisinage avec la chapelle Bon-Rencontre11 où l’on célèbre des messes aux mêmes jours et horaires. Mais c’est l’avis sollicité de Charles de Neufville d’Halincourt, doyen des recteurs (nommé en 1588) et gouverneur de la ville12, qui sera l’élément déclencheur, comme il le fut lors de l’impulsion qu’il donna pour la construction de La Charité.
Pour ce chantier, la confrérie nomme des hommes expérimentés dans la conduite d’ouvrages : Pierre Picquet (recteur) et Didier Buisson (vice-recteur), pour une durée exceptionnelle de deux années (1630 à 1632), puis le tandem Antoine Mey et Georges Giraud en 1633. Ces choix ne sont pas étrangers au fait que Picquet fut recteur de l’Aumône générale lors de sa construction et dont on sait qu’il a pu proposer des plans conjointement avec l’architecte Étienne Martellange13 ou qu’Antoine Mey est largement initiateur de la construction de l’hôpital du pont du Rhône à partir de 1618 comme il le sera de la chapelle de l’Hôtel-Dieu entre 1637 et 163914 ou de la première loge des Changes en 1634, pour laquelle sera pris comme modèle de porte… celle des pénitents blancs15. Ces deux personnages sont donc ceux à qui l’on s’adresse lorsqu’il est question de construction civile à Lyon, dans la mesure où ils sont capables de mener des chantiers et de traiter avec les artisans16. Charles d’Halincourt payera un portail sur rue, de marbre rouge, blanc et noir, tandis qu’Antoine Mey commandera et paiera la construction du cloître de droite, et Georges Giraud, vice-recteur, celui de gauche. Joachim Vanschort17, recteur en 1634, financera la salle du conseil.
Les péripéties de construction
Dès le début des travaux, un problème se pose avec le maître-maçon Bernard Gay qui a obtenu le marché « à la chandelle éteinte »18. Gay dirige une petite équipe de cinq ouvriers et commence les fondations lorsqu’il est sommé de cesser le travail. Pierre Picquet et Didier Buisson lui interdisent même le chantier et font travailler d’autres ouvriers faisant fi des requêtes du maçon qui se pourvoie alors devant le sénéchal de Lyon pour inexécution de son contrat. L’affaire ira jusqu’en chambre parisienne des vacations. Si les moyens des parties n’apparaissent à aucun moment dans la procédure, si rien n’est visiblement reproché à Gay, il faut sans doute voir dans la détermination de Pierre Picquet son désir de s’entourer d’artisans qu’il connaît depuis son expérience sur le chantier de La Charité. Gay est très vite supplanté par Pierre Daurolles dont nous avons dit qu’il travailla en 1623 à la sacristie de l’ancienne chapelle des pénitents, mais surtout Simon Le Rupt. Ce dernier sera surtout actif avec Claude Chana, lors de la reprise du chantier de la chapelle de l’Hôtel-Dieu au décès de l’architecte Guillaume Ducellet, son beau-père, en 163919.
En 1633 intervient un nouvel incident avec Pierre Daurolles, qui intente un procès : une transaction est passée le 26 avril, moyennant abandon des poursuites par le maçon, pour la somme de 400 livres20, de sorte que Le Rupt se trouve devenir le principal maître d’œuvre de la chapelle. Les termes de son contrat initial sont revus dans une transaction consécutive à la fin du contrat de Daurolles au cours de laquelle les deux maîtres-maçons reçoivent respectivement 4 835 livres, somme importante, à mi-chantier. La chapelle coûtera plus cher que prévu21. Le Rupt sera notamment obligé de refaire la charpente suite à la grêle. À la lecture des comptes de fournitures, la décision de construire paraît avoir été hâtivement prise par Charles d’Halincourt alors que les promesses de dons étaient loin d’être suffisantes, décision sans doute consécutive à la terrible peste de 1628 qui intensifia le culte à la Vierge, au cœur de la dévotion pénitente. De fait en 1646, certains confrères ayant avancé de fortes sommes d’argent au moment de la construction en feront don définitif pour éponger les dettes22.
Le marché de construction du cloître avec Le Rupt est conclu en avril 163323. Celui de charpenterie est passé en juin de la même année24. Les artisans recrutés sont ceux qui font les grands chantiers d’alors : les charpentiers Pierre et Philippe Dubois avec Benoît Trollieux puis Claude Bertha en 1638 pour la sacristie, les tailleurs de pierre de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, Pierre et Jean Pivroux ainsi qu’Antoine Rey en 1634, Martial Charpin pour les vitres puis Jean Riccard, les menuisiers Pierre Gretton et Guillard, Nicolas Dumo pour les portes, le serrurier Jean Carran.
Les confrères seront consultés pour choisir entre un voûtement d’ogive ou une voûte « à canne »25 pour le chœur. Tout comme au noviciat jésuite Saint-Joseph, dessiné par Martellange, cette dernière solution est retenue. Outre l’intérêt économique qu’ils présentent, ces voûtements de bois recouverts de plâtre permettaient de beaux décors stuqués parfois rehaussés, comme ici, à la feuille d’or. On fait appel en 1634 à des artisans stucateurs d’Avignon, sous la direction de Melchior Bastide26, pour les enduits de plâtre qui la recouvrent en simulant des voûtements d’ogives. Ceux-ci s’engagent à
[…] faire au plastre la voute de la chapelle […] suivant et conformément à la charpenterie qui a esté faite […] une moullure d’ogive avec les formations au dessous des frontons, blanchir tous les dessous de lad voute, couvrir par le dessus les lattes d’icelle aussy avec plastre comme aussy faire la voute du presbitere & antichapelle à la forme que dessus27.
Louis Coubichon28, peintre de Lyon, est chargé dans le même temps de sa décoration pour 250 livres. Il interviendra également pour le blanchiment de l’autel, il doit
[…] peindre le dessus et autour des fenestres jusques à la voulthe et au dessouz jusques au cordon peindra aussy les vins arestes de laquelle voulthe y fera une bande avec ung fillez item peindra ledict cordon de la coulleure et ornements quy sera au cordon suyvant et à la forme du dessain quy sera baillé auquel paintre par le sieur Mey pour le tout […]29.
Les ogives et arêtes du choeur étaient soutenues de termes ailés, tous différents et « aussi gros que nature » précisent les statuts30 de la chapelle, qui tenaient « chacun différents instruments de musique », réalisés suivant les dessins du sculpteur lyonnais Girard Sibray31 (ou Sibrecq) qui travaillera plus de trois mois avec les stucateurs.
Les deux portails dont l’un d’Étienne Martellange
Deux portails ornaient la chapelle des Confalons, tous deux élevés par le maçon Simon Le Rupt en 163432. Le premier permettait l’accès à une petite cour : après quelques marches, un riche portail blanc avec des colonnes noires accosté de deux baies cintrées ornées de colonnettes noires en rappel, ouvrait sur le vestibule. Comme marque ostensible de sa générosité, Charles d’Halincourt paye ce premier portail sur rue, tout comme d’autres signes architecturaux disséminés dans la ville et destinés à affirmer son prestige. Rehaussé de marbre noir, rouge et de pierre blanche, il faisait un effet somptueux. Une inscription laudative au gouverneur, gravée en lettres d’or, se lisait sur le fronton dont le prix-fait passé par le représentant d’Halincourt, Charles Dumay, avec Simon Le Rupt, indique :
auquel portail sera inscrit les armes de mondict seigneur avec une pierre noyre au dessoulz ou il sera escrite pareille inscription que celle qui est au dessus du portail de la Charité.
Les témoins signataires de l’acte sont les principaux acteurs de la construction de l’année 1634, Antoine Mey, Horace Cardon, en compagnie des recteur et vice-recteur Joachim Vanschort et Marc-Antoine Pictory.
Ce que nous savons de ce portail se résume aux descriptions des Statuts et à quelques documents d’archives :
Le grand portail qui en fait l’entrée sur la rue, est d’un marbre rouge et noir, accompagné de deux pilastres, bases & chapiteaux de l’ordre ionique, couronnés de frize, architrave & corniche, au dessus est un fronton, & dans son milieu est une inscription en lettres d’or sur marbre noir, à la mémoire de monsieur Charles de Neufville, seigneur d’Alincour […].
Un rapport descriptif de 166433 mentionne
un portail pierre de taille faict en arcade, lequel a de largeur 5 p d’haulteur soubz la clef 14 p faict de l’ordre ionicque, meslé de pierre noire, rouge et blanche, avec sa fermeture bois noyer garni de ses ferrures serrures, couvert d’une impériale bois sappin en chesne, le dessus de fer blanc.
Le plan de 1804 conservé au musée Gadagne indique le dédoublement des pilastres et les comptes de Le Rupt34 font état de la mention suivante : « pour le petit portail avoir fait plus qu’il n’est représenté par le dessin des deux arrières corps et avoir fait les soubassements de pierre noire et ensemble les impostes […]35. » Ces éléments ont permis une tentative de restitution proposée avec l’aide du site Lyon 1700 (fig. 6).
Le dessin du portail sur cour est quant à lui plus connu. Il fut en effet choisi pour figurer sur l’une des deux médailles frappées à l’occasion de la pose de la première pierre le 9 décembre 1631 (fig. 7-7bis), honorant dans le même temps le gouverneur de Lyon avec la seconde médaille le représentant en buste cuirassé, col plat bordé de dentelles, ceint du cordon de l’ordre du Saint-Esprit. Au revers est figurée une assomption de la Vierge (fig. 8-8bis). Les Statuts précisent en outre :
[…] après le portail est une avant cour où il y a un perron à quatre marches très spacieux, sur lequel est un autre portail qui forme l’entrée du vestibule de la chapelle ; il est de pierre blanche, accompagné de deux portiques, entre lesquels sont quatre belles colomnes de marbre noir, avec leurs bazes & chapiteaux de l’ordre dorique36 ; frize et corniche cintrée : au dessous est une vierge en bas relief au bas de laquelle sont deux confrères à genoux en habit de pénitence ; & au dessus des deux portiques, sont en relief les armes de monsieur Pincety qui le fit faire à ses frais37.
Jean-Jacques Pincetty, ancien recteur, est mentionné comme donateur de ce portail. Curieusement, dans le livre des promesses de dons pour la construction38, le folio enregistrant les sommes versées par ce personnage ne fait état que de 200 livres, ce qui est environ la somme payée par un donateur pour « un tableau de fenestrage » de la chapelle. Or ce portail est réalisé pour un coût de 2 000 livres39 ; Le Rupt ne demandera du reste que 1 000 livres à la confrérie, mais nous sommes encore loin de la somme promise par Pincetty. à en croire un petit feuillet inséré dans le cahier des dépenses de l’année 162940, il semblerait que ce soit plutôt le marchand-libraire Horace Cardon de La Roche qui en ait payé le prix41, de même que l’arc doubleau du chœur42.
Dès lors, les armes de Pincetty apposées sur ce portail indiquent tout autre chose. Il est fait référence ici à l’année de son rectorat : 1615, marqueur temporel indiquant l’année où devait se réaliser l’ouvrage, année de la construction abandonnée de la chapelle. Durant cette période, on a très probablement commandé un dessin à un sculpteur ou un architecte, voire des plans sur lesquels discuter43. Ce dessin dut être archivé et lorsque la chapelle se construisit enfin, on le choisit comme emblème de la confrérie au détriment de celui du portail sur rue du gouverneur pour figurer sur la médaille commémorative de la pose de la première pierre. De surcroît, en 1638, l’année où se termine le voûtement reliant la sortie de l’église côté cloître jusqu’à la chapelle des pénitents (fig. 9), le payement de ces travaux se partage entre les cordeliers et la confrérie et l’on indique par une petite mention dans l’acte notarié :
et au dessus de lad porte seront aussy mises & apposées par lesd confrères pénitents blancs sans aucuns contredit les armes du sieur de Brindas & du sieur Barthélémy Clerc cy devant recteur et vice recteur et au dessous de celles de laq confrérie44.
Là encore, tout comme au portail sur cour, les armes scellent la date de commande de l’ouvrage. Ce second portail présente la particularité de représenter deux pénitents agenouillés en amortissement du fronton interrompu. On retrouve ce détail sur le portail de la chapelle des pénitents blancs de Frontignan (fig. 10), construite en 164245, singularité qui peut s’expliquer par l’image devenue frontispice de la confrérie, utilisée notamment dans des ex-libris, mais également par la circulation de la médaille lyonnaise de 1631.
Le dessin de ce second portail (fig. 11) nous paraît pleinement attribuable à Étienne Martellange. Le contexte l’explique d’autant plus si notre hypothèse concernant sa datation est prise en considération : en 1615, l’architecte donne le plan de La Charité, il a déjà donné celui du collège jésuite de la Trinité en 1607 puis celui de leur église en 1617. Il donnera également la même année un second projet pour le noviciat lyonnais Saint-Joseph de la rue Sainte-Hélène. Il paraît inconcevable que les membres éminents de la confrérie ne l’eussent pas choisi à la fois pour un plan d’ensemble de la chapelle, destiné à récolter des fonds comme ce fut le cas pour La Charité et pour un dessin frontispice de portail.
Mais par-delà ces considérations de fait, tout dans ce dessin évoque la manière de l’architecte jésuite. Le dédoublement du portail des pilastres jusqu’à l’entablement : Martellange l’a pratiqué pour celui du collège du Puy46. L’ordre de Corinthe, maintes fois employé, se retrouve au portail de la chapelle du lycée de Roanne (1617) ou à celui du noviciat Saint-Joseph47. Surtout, l’architecte accuse la verticalité de composition de ses entrées par de larges entablements, dont une frise étirée supportant de solides corniches. Le portail des Confalons présente comme autre récurrence stylistique un fronton interrompu par une niche à volutes généralement pourvue d’une statue (ici une vierge) comme dans d’autres fameux exemples (chapelle du collège des Godrans, Dijon, 1615, chapelle du lycée de Roanne, porte du collège du Puy, chapelle du noviciat Saint-Joseph). Enfin, le trait des deux pénitents affrontés trouve son contrepoint maniériste dans les ornements (pots-à-feu ?) placés sur les frontons brisés des deux retables du transept de la chapelle du noviciat Saint-Joseph48.
L’architecte : François Villette
C’est à travers l’incident survenu avec le premier maître-maçon, Bernard Gay, que l’on apprend le nom de l’architecte de 1630 puisqu’il est écrit que les plans d’un certain « François Villette » lui sont retirés. Ce personnage quasiment inconnu des chantiers lyonnais, peut-être parent de la famille d’orfèvres lyonnais du début du XVIIe siècle, est bien dénommé « architecte » dans un rapport de visite du 16 décembre 163449 effectué avec le maître-maçon Benoît Daurolles pour vérifier l’état de la petite église Saint-Laurent, annexe de Saint-Paul de Lyon. Son testament passé en septembre 163750 renseigne un peu plus sur son statut social : il est dit « marchand, ingénieur et architecte ». C’est en fait un maître horloger, mais comme beaucoup de personnages de l’époque ayant probablement fréquenté l’enseignement jésuite de la ville, versé dans les sciences et capable de concevoir tout autant une machine que des plans d’architecture. De ses deux mariages51 contractés, il laisse de nombreux enfants, dont François Villette, l’artificier lyonnais plus connu, inventeur d’un miroir concave présenté à Louis XIV. Les parrains des enfants nés de son second mariage sont de riches marchands ou intellectuels que Villette côtoie dans le quartier de la place du Change : Abraham Prévost, marchand plumassier, les frères Vanschort, Martin et Joachim (recteur des Confalons en 1634), Silvio Robert Galiley, marchand de soie florentin, le marchand drapier Jean Bay, qui possède la belle « maison des bustes » encore visible place du Change ou le mathématicien et architecte lyonnais Girard Desargues, parrain d’une de ses dernières filles. C’est avec ce dernier qu’il s’associe pour un projet de fontaine au pont Neuf, soumis aux édiles consulaires de la ville de Paris, en 162652.
François Villette et Girard Desargues tous deux bourgeois de Lyon proposent à messieurs les prévosts des Marchands et eschevins de la ville de Paris pour la décoration, commodité publicque et embellissement de ladicte ville, ce qui suit, assavoir :
En tous les endroits ou la rivière de Seine peult faire moudre un moulin à bled tout au long de l’année, de faire eslever de son eaue jusques à la hauteur d’environ quarante pieds, coulant continuellement deux fois autant qu’il en montera par la pompe de la Samaritaine du Pont Neuf ; et ce par le moyen d’une machine, laquelle estant bien establie pourra estre entretenüe pour moins de trois cents livres par an […].
Desargues et Villette prévoyaient d’installer plusieurs fontaines de ce type destinées à l’assainissement de la ville, projets qui n’aboutiront pas.
Le plan des Confalons est contextuellement proche de ceux des petites églises des ordres de la Contre-réforme installés près de Bellecour comme celles des Visitandines ou de La Déserte, mais aussi des beaux exemples que sont celles de Martellange, du noviciat jésuite Saint-Joseph ou de la chapelle du Collège de La Trinité. Même si la liturgie des pénitents est dissemblable, le grand nombre de chantiers parallèles pour des ordres réguliers au début du XVIIe siècle favorise la diffusion d’une typologie constructive que l’on retrouve ici déclinée, avec chœur hexagonal, uniquement séparé de la nef par des arcs doubleaux, et transept esquissé. N’était l’exiguïté du terrain, la chapelle se donnerait les allures d’une église avec anti-chapelle et déambulatoire dont on devine les solutions qu’il offre au concepteur : donner l’illusion théâtrale d’un grand lieu, mettant en exergue le sanctuaire en le détachant de l’abside et permettant également d’occulter les entrées des annexes (sacristie, archives, logement du concierge, salle des cierges, salle de répétition des musiciens53) qu’il fallait intégrer au corps de bâtiment faute d’espace, car il faut s’imaginer la confrérie, entité indépendante, fonctionnant comme un ordre régulier. Le déambulatoire permettait également de satisfaire aux nécessités de circulation des trois processions intérieures et secrètes qui se tenaient dans la chapelle, le troisième dimanche de chaque mois, le 2 février jour de la purification de la Vierge et le dimanche des Rameaux. À l’époque de la construction, un enduit ocre rose recouvrait les murs de la nef et des carreaux « verduns », les sols. Enfin, l’édifice était éclairé par des fenêtres hautes, sans vitraux54 et simplement plombées comme il était d’usage alors dans les églises.
La première décoration de la chapelle
Traditionnellement, chaque recteur faisait un don lors de sa nomination, mais on trouvait également des éléments de décoration donnés par des confrères qui pouvaient d’ailleurs être restitués à la famille au décès du donateur.
L’archevêque de Lyon Alphonse de Richelieu offre en 1630 pour la construction l’un des dais qui avaient servi au sacre de Louis XIII, tandis que les deux autres rejoignent la primatiale Saint-Jean. Les inventaires décrivent ces beaux éléments déplacés et réinstallés dans la nouvelle chapelle. Il en sera ainsi de deux écritoires, probablement en pierre, que Le Rupt posera dans l’anti-chapelle55. Outre la longue liste d’argenterie, de linges d’autel ou de tissus brodés destinés aux offices ou processions, un inventaire de 158356 fait état d’un Saint-Claude de marbre offert par le donateur « monsieur Maillard » ou d’une tête de christ « en bronze » donnée par le gouverneur Mandelot, qu’une ancienne tradition attribuait à un artiste romain, replacée dans le vestibule au-dessus de la porte le séparant du cloître57, avant d’orner une des niches de part et d’autre des arcs doubleaux du chœur en pendant d’une tête de Vierge en bois58.
Un inventaire de 162859 décrit la tapisserie en quatorze pièces de l’histoire de la Vierge, brodée d’or, soie et laine, « fascon d’Auvergne », destinée à décorer la chapelle lors des fêtes, notamment celle de l’Assomption, commande de l’année 1614 et offerte par le recteur Claude Saulier en 1615, sans doute dans la perspective de la nouvelle construction60. Il est également question de deux tableaux « à destruire » dans cet inventaire : une Assomption et une « venue du saint Esprit »61. On y trouve également « un grand tableau d’autel », sans plus de précision, qui sera remplacé en 1630 par celui qu’offre « Mr Gallet »62 avec le retable en bois, destinés à la nouvelle chapelle. Ces derniers éléments survivent jusqu’à l’année 1728 où ils sont pour partie vendus et remplacés par un autel en polychromie de marbres commandé à Michel Perrache63.
En 1628 est également recensée une ancienne donation d’un personnage important pour la confrérie : Etienne Cochardet (1597-1661), recteur en 1637, échevin en 1653-1654, proche relation des premiers peintres de Lyon, Horace Le Blanc et Germain Panthot64. Cochardet pourrait être un collectionneur, cité dans la liste dressée par Gaspard de Monconys de Liergues65.
Les trois tableaux donnés par Mr Corchadet avec leurs cadres bois et arabesques sur noir, l’un représentant une Magdeleine, l’autre un St François & l’aultre une nostre Dame avec un pénitent à genoux.
Jean de Bombourg66 reconnaît en 1675 deux tableaux d’Horace Le Blanc dans le chœur. Il s’agirait de la « Madeleine » et du « Saint-François » : « […] vous remarquerez aussi deux petits tableaux qui sont au bas de la vierge, ils ont esté faits par le Blanc. » Le Rupt réalise des consoles en bois pour deux tableaux du chœur : « […] Plus pour avoir fait blanchir et faire deux consoles pour porter les portraits du christ et de la notre dame qui sont posés joignant le pilier de l’arc doubleau67. »
La « Notre-Dame » est l’un des tableaux Cochardet, les portraits du Christ, sur lesquels nous reviendrons, sont certainement ceux offert par le maître-apothicaire Louis de La Grive, vice-recteur d’Étienne Cochardet en 1637.
Item un grand tableau de sa mort posé à la grande tribune par le sieur La Grive
Item un aultre grand tableau posé au devant du chœur au costé de celuy à l’opposé de l›aultre quy contracte sa figure de St Sacrum donné par le sieur La Grive68.
Plus tard, recteur de l’Aumône générale, Étienne Cochardet offrira sur ses deniers personnels, pour la chapelle de la Charité en 164569, un tableau du jeune Le Brun, La Purification de la vierge70.
En 1631, un nouveau tableau non décrit donné par le « maitre fustainier » Clément Pinet est inventorié avec les trois tableaux Cochardet, énumérés à nouveau en 1635. Un dénommé Claude Rivière offre « […] huit petits tableaux d’albastres garnys de cadres dorés propre à parer l’autel […]71 ».
Deux bas-reliefs avaient été rapprochés de cette série disparue par Chomer : une Visitation72 de l’église Saint-Pierre73 attribuée à Michel Perrache (donc très postérieure à 1635) et un bas-relief inséré en devant d’autel de la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Nizier74 (fig. 12). Gilles Chomer s’était saisi de cette mention d’inventaire pour accréditer ainsi une ancienne hypothèse formulée par Léon Boitel75 selon laquelle ces bas-reliefs formant série pouvaient provenir des Confalons, avec comme autre élément de similitude leurs dimensions quasi identiques (0,575 m x 1,40 m), alors que Poidebard et Charvet avaient réfuté cette possibilité.
Selon nous, cette hypothèse n’est pas suffisamment justifiée. Tous les inventaires itératifs parlent bien de « petits tableaux d’albâtre » or les dimensions du bas-relief de Saint-Nizier indiquent plutôt celles d’un devant d’autel ; par ailleurs, ni les Statuts ni Clapasson ne mentionnent ces albâtres qui auraient été inévitablement commentés de même que les tableaux, comme étant un groupe remarquable parmi la statuaire des églises ou couvents lyonnais, ne serait-ce que par leurs grandes dimensions supposées, obstacles encore à une cohabitation avec les tableaux qui ornent déjà le chœur dans les années qui suivent la construction et à fortiori au XVIIIe siècle avec les nombreux autres qui viendront l’enrichir76. Il est plus vraisemblable que ce groupe désignât simplement un travail de type « plaques des Malines ».
À ces premiers éléments de décoration, il faut ajouter la seconde donation d’Étienne Cochardet, certainement l’année de son rectorat en 1637, qui marque également la fin de la construction, ces tableaux ne figurant pas dans l’inventaire de 1635. C’est à cette déduction que nous devons aboutir tout comme Chomer lorsqu’il évoque ces « pères du désert », figures sublimées de la pénitence, décrits par l’inventaire de 1676, qui décoraient la nef avant le XVIIIe siècle : « huicts tableaux à luille representans diverses figures de Sts lesquels ont leurs cadres noirs avec un filet d’or et sont autour de ladite chapelle77 ».
Au XVIIIe siècle, ces tableaux seront déplacés et ré-encadrés pour convenir au changement de décoration. On les retrouve évoqués dans les cloîtres78 puis dans le vestibule. Ils sont décrits dans les Statuts, comme « grands tableaux en cadres dorés de trois pieds de haut sur quatre de large qui représentent des anciens pères du Désert au nombre de sept ». Clapasson en mentionne six79 seulement et parle pour la première fois du peintre : « six tableaux représentant différents saints en figure à demi corps, de la main de Vignon ». Un seul de ces tableaux subsiste encore, qui se trouve à l’église Saint-Bruno-des-Chartreux de Lyon : le Saint-Antoine de Claude Vignon (fig. 13) portant les armes de Cochardet. Il semblerait cependant qu’un Saint-Jérôme vendu en 2013 par Sotheby’s New-York (fig. 14), tableau répertorié et considéré comme perdu par Paola Bacht Bassani80, pourrait appartenir à la série. Il ne serait par ailleurs pas particulièrement anodin de considérer l’activité commerciale de Claude Vignon dans l’aboutissement de cette commande par Cochardet. En 1630, précisément l’année de la construction de la chapelle, Vignon, dans son activité de marchand associé avec Étienne Quarteron, expédie de Rome une cargaison de tableaux et de marbre antique pour Gaston d’Orléans, via Marseille. L’entreprise des deux hommes est alors financée par les banquiers lyonnais Lumague. Puis les deux associés traitent à Lyon avec La Vrillère et vendront encore pour 3 200 livres de marchandises au duc de Liancourt (« pour plusieurs tableaux acheptés de Monseigneur à Lion de Mr Carteron »)81.
Enfin, les deux tableaux flamands « rubéniens sinon de Rubens », comme le disait alors Chomer, « Christ en croix » et « Descente de croix », n’apparaissent que dans l’inventaire de 1676, de sorte qu’il est impossible de vérifier s’ils figuraient dans la première décoration de la chapelle ; plusieurs indices incitent cependant à penser qu’il s’agit bien des deux tableaux du Christ donnés par Louis de La Grive, évoqués supra et que l’un d’eux est assurément de Rubens. D’abord, une légende constamment relatée selon laquelle pour l’une des toiles représentant le Christ en croix, Rubens aurait utilisé un homme du peuple attaché à une croix qu’il aurait poignardé pour obtenir l’expression d’un crucifié, légende qui nous intéresse ici pour au moins un détail :
Ce qui contribuait à accréditer cette fable dans le peuple, c’est que le visage du Christ exprimait, non l’amour et la tranquillité d’un Dieu sauveur expirant librement pour le genre humain, mais la rage et le désespoir d’un homme qui meurt révolté de son supplice et furieux contre ses assassins82.
La mention d’inventaire de 1635 des tableaux La Grive indique pour l’un d’eux un Christ qui « contracte sa figure », trait suffisamment descriptif du tableau pour l’auteur de la mention. Par ailleurs, ces toiles présentaient des dimensions (10 pieds sur 5)83 compatibles avec celles décrites « comme de Rubens » par les Statuts de 1730. Si cette dernière source donne des dimensions différentes84, Gilles Chomer pense qu’entre 1727 et 1730 les tableaux ont été adaptés à un nouvel emplacement dans le sanctuaire : ils perdaient ainsi leur fonction de tableaux d’autel, ce qui induirait une présence plus ancienne. Une réplique du musée de Lyon entrée en l’an V, donnée à l’élève de Rubens, Van Thulden, par Arthaud85 concernerait l’une des deux toiles montrant Marie-Madeleine à genoux enlaçant les pieds du Christ en croix, composition très proche de celle de Rubens du musée des Augustins de Toulouse, Le Christ entre les deux larrons provenant de l’église des Capucins d’Anvers et datable vers 1635. Guillon de Montléon86 rapporte en outre, dans son récit, l’épisode de la destruction à coups de sabre d’une descente de croix de Rubens d’après témoignages, pendant la Révolution.
Au début du XVIIIe siècle, la tribune de la porte séparant l’anti-chapelle de la nef est commandée à Jean Delamonce – en 1703 –, on remplace l’autel et le retable de bois par un autel de marbre vert, violet et or, commandé à Perrache, avec sol en marqueterie. De nouvelles boiseries de cet artiste sont installées et de nouvelles commandes de tableaux, solidement renseignées depuis l’article fondateur de Gilles Chomer, viennent compléter les anciennes, dont plusieurs toiles de Blanchet (Le portrait de Camille de Neuville87 en 1670, décrit dans le vestibule en 1730, Le Christ au jardin des oliviers, La Cène, La Flagellation, La Résurrection, livrés en 1671 pour la grande tribune) puis les deux tableaux en paire de Cretey en 1683 (Le Christ et les pèlerins d’Emmaüs88, et le Pilate, disparu, en pendant avec les deux Rubens dans le chœur) et enfin L’Adoration des bergers89, nouvelle commande à Blanchet offerte par Jean-François Basset, vice-recteur en 1686. Ce dernier tableau inaugure un nouveau cycle autour des épisodes de la vie de la Vierge destiné à la nef, commandé à différents peintres et difficilement datable (deux tableaux de Claude Le Bault : La Conception et Le Couronnement de la Vierge90, deux tableaux de De la Fosse : La Visitation91 et L’Adoration des mages92, un tableau de Bernard, peintre et architecte, La Nativité de la sainte Vierge, une Annonciation d’Ubelesqui, La Circoncision de Daniel Sarrabat, La Fuite en Égypte93 de Michel Corneille l’aîné, l’Assomption94 de La Trémollière).
La période révolutionnaire mettra un terme à l’accumulation de tant de richesses décoratives. Transformée en dépôt des morts, les tableaux déposés, certains d’entre eux minoritairement détruits ou disparus, la chapelle laissera place à une halle aux blés dont la fontaine centrale reprendra des éléments démembrés du « portail-Martellange », édifice lui-même éphémère avec les restructurations spéculatives du quartier Grolée au XIXe siècle.
Thierry REYNARD est doctorant à l’université Lyon II (« Constructions et mécènat artistique de la famille de Villeroy au XVIIe siècle à Lyon », sous la direction de Sophie Raux).
Cet article a obtenu le second prix de l’Apahau 2017, récompensant un article inédit proposé par un doctorant ou post-doctorant.
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notes
1. L’Art baroque à Lyon (actes de colloque : Lyon, 1972), Lyon, CNRS, 1975.
2. A. Clapasson, Description de la ville de Lyon, Lyon, Delaroche, 1741, rééd. 1982.
3. Archives municipales de Lyon (désormais AmL) 470WP046, 24 décembre 1577, notaire Barrault.
4. P. Dissard, Notice sur la confrérie des pénitents de N. D.du Confalon, Lyon, A. Storck, 1881.
5. Archives départementales du Rhône (désormais AD Rhône), 3E 3974, notaire André Dechuyes, fol. 481 et suiv.
6. AD Rhône, 3E 3999, Dechuyes, 24 décembre 1615, fol. 477 et suiv.
7. L’hôpital de la Charité.
8. AD Rhône, 3E 3983, notaire Dechuye, fol. 180 et suiv., prix-fait Pénitents/Daurolles, 28 mai 1623.
9. AD Rhône, 50H18, remontrances faites aux recteur et vice-recteur, 1 juin 1634.
10. AD Rhône, 4H14, archives des cordeliers.
11. Cette petite chapelle édifiée sur le terrain des cordeliers en 1588 à la demande de bourgeois lyonnais occupe un angle de la parcelle à construire.
12. Sa carrière s’est faite en deux temps. Marié à la fille du gouverneur Mandelot, lorsque celui-ci décède, il pense récupérer la fonction mais Henri IV nomme Nemours. Charles de Neufville ne s’entendant pas avec lui prend le gouvernement de Pontoise ; puis nommé ambassadeur à Rome par le roi, il ne revient à Lyon qu’en 1607, nommé à la lieutenance de la ville.
13. N. Mathian, « Des palais pour les pauvres », dans Archives et architectures en mémoire de F. R. Cottin, Société d’histoire de Lyon, 2015, p. 115.
14. Ead., note 13, La Chapelle de l’Hôtel-Dieu, carnet d’une restauration, Lyon, éd. lyonnaise d’art et d’histoire, 2014, p. 11-33.
15. AmL, DD90, fol. 358 et fol. 484, marché Ducellet/Daurolles. Renseignement et cote communiqués par Nathalie Mathian, maître de conférences à l’université Lyon 2.
16. Mey passe lui-même certains actes pour la construction de la chapelle, ainsi le marché de taille de pierre de Seyssel, le 19 mai 1633 (AD Rhône, 3E 6686, Nardouin, fol. 91 et suiv) ou encore le marché de décoration avec le peintre Coubichon, alors qu’il n’est plus recteur (AD Rhône, 3E 6687, Nardouin, fol. 100 et suiv.).
17. Joachim et Martin Vanschort, frères, d’origine flamande, sont d’anciens drapiers en soie devenus banquiers. Connus également pour être les correspondants de Poussin qui leur adresse les tableaux destinés à ses clients parisiens entre 1642 et 1646 (J. Tricou, « À propos d’un jeton anonyme, les Van Shore, banquiers à Lyon », Revue numismatique, 6e série, tome xi, 1969, p. 227-228).
18. Gay obtient ce marché selon un bail verbal du 24 juin 1630, après les offres dans l’ordre d’Étienne Michallet, Pierre Comba, Philippe Caille, François Regnaud, Jacques Millet (AD Rhône, 50H37, décision du 28 mai 1631).
19. L’intervention de Le Rupt à la chapelle de l’Hôtel-Dieu peut éventuellement se comprendre par les relations établies avec Mey sur le chantier de la chapelle du Confalon.
20. AD Rhône, 50H37, 1639.
21. Un mémoire établi en 1631 à l’intention des Cordeliers fait état d’une dépense de 80 000 livres pour la construction (50H18).
22. AD Rhône, 50H3, inventaire générale des pièces d’archives à l’année 1646 : 21 janvier, Marc-Antoine Pictory donne 1 000 livres, suivi par Claude Voyret, ancien recteur, 2 000 livres « presté dans les urgentes nécessités » enfin Joachim Vanschort donne 1 100 livres sur les 2 000 que lui doit la compagnie le 2 février de la même année.
23. AD Rhône, 3E 6686, 1 avril 1633, fol. 50 et suiv.
24. AD Rhône, 3E 6686, fol. 119/120, 15 juillet 1633, quittance sieurs Mey/Giraud.
25. AD Rhône, 50H37, quittances et décisions de la confrérie sous le n° 49.
26. Melchior Bastide « gipier, architecteur et tailleur de pierre » travaille en collaboration avec l’architecte François Royer de la Valfenière de 1611 à 1639 sur plusieurs chantiers avignonnais dont celui de l’église des jésuites sur des plans donnés par Martellange. Voir J. Girard, Évocation du vieil Avignon, Paris, éd. de Minuit, 2000.
27. AD Rhône, 3E 3993, notaire Dechuyes, minute de prix-fait les pénitents blancs/Melchior Bastide, mtre sculpteur à Avignon du 16 mai 1634, fol. 199. Quittance générale de ce travail : 3E 6687, Nardouin, fol. 154 et suiv.
28. Certainement un peintre décorateur, Louis Coubichon (né paroisse Saint-Nizier), fils de l’imprimeur Pierre, épouse le 6 janvier 1623 Barbe Chermetton, fille du maître-maçon, Louis Chermetton (AD Rhône, 3E 4067). Il réalise avec Martin Fenouillet les peintures en grisaille intérieures et la cour extérieure (« garnyes d’hystoyres ect personnages ») de la maison de Dominique Fournier, écuyer, place de la Platière (AD Rhône, 3E 7803, 28 janvier 1631, fol. 35-37).
29. AD Rhône, 3E 6687, fol. 100, marché de peinture Sieur Mey, les pénitents blancs/Coubichon, 15 août 1634.
30. Statuts des Confalons, 1730 [désormais Statuts, 1730] : texte publié pour le centenaire de la construction de la chapelle, source privilégiée dans laquelle se trouvent, outre les règlements et devoirs institués pour les pénitents, une description architecturale et décorative de la chapelle ainsi qu’une liste nominative et temporelle des recteurs et vice-recteurs du lieu.
31. M. Audin et E. Vial, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art du lyonnais, Paris, Bibliothèque d’art et d’archéologie, 1918. Actif à Lyon en 1635 et 1643, il épouse Jeanne Julliot qui lui donne deux filles, Françoise (1637) et Marguerite (1640) baptisées à Saint-Nizier. Lui sont attribuées de nombreuses sculptures par de Bombourg : un saint François, rue Longue, saint Étienne au coin de la maison Lalive, un Louis XIII, rue de la Palmes, vers la Platières, une Vierge à l’enfant foulant aux pieds un serpent, maison Rochette à l’entrée du pont de Saône. Il réalise en 1637, pour l’église de la Visitation (34H38, 28 juillet), « un retable en deux crédences aux costés faictes en forme d’autel et le dessus en niches pour loger deux figures au grand autel […] et en outre fera ledict preneur huict figures en ronde bosse […] pour icelle estre mises dans les nisches desd credences et les autres seront de la haulteur que l’œuvre le requerra ».
32. Y. Lignereux, Lyon et le roi, Paris, éd. Champ Vallon, 2003, p. 407, cite l’archive découverte chez le notaire Grangier, 3E 5368, fol. 683 : prix-fait du portail Le Rupt/Charles d’Alincour.
33. AD Rhône, 3E 7123, 31 mars 1664, notaire Plassier. À cette date, les cordeliers demandent une revalorisation du prix de location du terrain sur lequel est bâtie la chapelle. Ils demandent alors l’arbitrage de l’archevêque de Lyon, Camille de Neuville, fils de Charles d’Halincourt et gouverneur à son tour, qui fait réaliser un rapport descriptif et estimatif de la chapelle. L’acte est passé chez l’un des notaires personnels de l’archevêque.
34. AD Rhône, 50H30, 1632.
35. AD Rhône, 50H37, dépenses de la compagnie, rapport descriptif de Le Rupt.
36. Il s’agit d’un ordre corinthien et non dorique.
37. Statuts, 1730.
38. AD Rhône, 50H35.
39. AD Rhône, 50H37, année 1632, compte de Le Rupt « pour le grand portail de devant tant pour les fondations que de la muraille autour et pour avoir augmenté le dessein de beaucoup comme de l’avoir poly par le commandement de Mr Mey l’hors que je n’estois tenu de le tailler que grossièrement comme il se voit par le prixfaict ».
40. AD Rhône, 50H37, 1629.
41. AD Rhône, 50H37 : on trouve la mention suivante accolée à son nom : « le grand arc doubleau de la chapelle […] le portail frontispice de la chapelle ».
42. AD Rhône, 50H37 et corroboré par le marché Cardon/Le Rupt de la réalisation de ses armes sur cet ouvrage (3E 5075, fol. 890, notaire Claude Freyssinet) : « ses armes sur pierre blanche de Seyssel de l’haulteur de cinq pieds et de la largeur de quatre pieds suyvant son consentement au modelle & desseing […] et icelles apposer sur l’arc doubleau ». L’enregistrement des promesses de Cardon à la construction ne fait que confirmer son implication par le versement de 600 livres en deux fois (1633 et 1634).
43. À cet égard, il faut remarquer que le plan de construction de 1614 est quasiment reconduit en 1630 : « […] ils pourraient aisément bâtir une chapelle, anti-chapelle, chambres, sacristie et autres membres qui leur serait de besoin et qu’ils pourraient faire leur entrée principale par une grande porte sur la rue proche la grande principale entrée du couvent, avec une antichapelle de laquelle ils pourraient facilement entrer en icelluy lors qu’ils feraient leurs processions ou autres fonctions […] » (AD Rhône, 3E 3999, 25 septembre 1614, fol. 427 et suiv.).
44. AD Rhône, 3E 3997, notaire André Dechuyes, fol. 77 et suiv., 20 juin 1638, De Brindas et Clerc sont recteur et vice-recteur l’année 1636, date de décision des travaux de cet ouvrage.
45. C’est cette année qui figure sur la clé de voûte du portail de cette chapelle.
46. Malgré le fait que Charvet ne donne pas ce portail à Martellange et pense à une réalisation plus tardive (L. Charvet, Étienne Martellange, Lyon, Glairon-Mondet, 1874, p. 41).
47. BnF, Département des estampes, projet pour l’église du noviciat, juin 1617, façade, HD-4 (8), fol. 151.
48. Ibid., note 47.
49. AD Rhône, notaire Dechuyes, 3E 3993, fol. 554.
50. AD Rhône, testament de F.Villette, Dechuyes, 3E 4002, 3 février 1638, fol. 464 et suiv.
51. Marie Séméraldy est sa première femme, décédée en 1622, Marie Serviny, la seconde.
52. A. Birembaut, « Quelques documents sur Desargues », Revue d’histoire des sciences et de leurs applications, tome xiv, n° 3-4, 1961, p. 193-204. Le document se trouve aux Archives nationales, H2 1802, dans le registre des délibérations du bureau de la ville de Paris publiées par les soins du service des travaux historiques de la ville, t. xix (1624-1628), p. 275-276, 1958.
53. On trouvait face à face aux Confalons, une tribune des orgues et des musiciens. Augustin Dandricourt de Sainte-Colombe, gambiste, professeur à l’hôpital de La Charité, y fut un temps maître de musique.
54. Les vitres sont peintes des armes des donateurs (Saulier, Vernat, Landry, Clerc, Tremel, Deschamps, Chaize, Mathieu May, Fayard, Pictorry, Etienne Lalive, Dugal : 50H37, 1629) par l’artisan Martial Charpin.
55. AD Rhône, 50H37 : « pour avoir déposé les vieux écriteaux des cordeliers et les reposer dans l’anti chapelle ».
56. AD Rhône, 50H31, inventaire de 1583 rappelé en 1585, 1587 et 1588. Le buste est décrit fol. 3 et rappelé dans l’inventaire de 1630, fol. 1.
57. « Un beau et grand buste de Jésus-Christ en bronze fait à Rome […] », Statuts, 1730.
58. AD Rhône, 50H30, inventaire de 1676, et rappelée dans le descriptif du 31 mars 1664, Plassier 3E 7123, mentionnée dans l’inventaire de 1729 (50H30, fol. 64) « un buste de métal d’étain représentant notre seigneur et un autre de bois représentant la vierge, tous deux dans le vestibule de la chambre du conseil ».
59. AD Rhône, 50H31, inventaire de 1627 vérifié en 1628.
60. Ces tapisseries sont encore mentionnées dans l’inventaire de 1676 (AD Rhône, 50H30), elles ne sont alors plus que douze et ont été complétées depuis par six autres « façon de Flandres » représentant aussi l’histoire de la Vierge.
61. AD Rhône, 50H31, inventaire de 1628.
62. AD Rhône, 50H37, 1629 : on indique « Mr Gallet, le retable et tableau du cortex ».
63. AD Rhône, 50H30, inventaire de 1728, fol. 56 : « […] il estoit donc question de démolir l’ancien autel, le retable et de le vendre au plus offrant, se seraient présentés les recteurs et vice-recteurs des pénitents de notre dame du confalon de Montbrizon qui en auraient offert jusqu’à quatre cent cinquante livres, et à l’instant serait survenu led frère Reymond Figuière, l’un des confrères lequel a témoigné vouloir acheter led autel et retable pour le faire poser dans l’église de Collonges » (Collonges-au-Mont-d’Or, près de Lyon).
64. AmL, 1GG 447, registres des baptêmes église Saint-Paul, 15 octobre 1626 : Cochardet est parrain d’Étienne Panthot, fils du peintre, dont la marraine est Marguerite Didier, femme d’Horace Le Blanc, peintre ordinaire de la ville de Lyon depuis 1623, Panthot le deviendra à sa suite en 1637.
65. Auteur du manuscrit anonyme de la Bibliothèque nationale n° 14854, identifié par Jean Guillemain. Voir l’article de G. Bruyère, « Mécénat et collectionnisme à Lyon », dans F. Elsig (dir.), Catalogue raisonné des peintures françaises du XVe au XVIIIe siècle du musée des Beaux-Arts de Lyon, Paris, Somogy, Lyon, Musée des Beaux-Arts, 2014, p. 42-43.
66. Recherche curieuse de la vie de Raphaël Sanzio d’Urbin, Lyon, André Olyer, 1675, p. 101.
67. AD Rhône, 50H32, année 1632, comptes de Le Rupt.
68. AD Rhône, 50H31, inv de 1635.
69. G. Chomer, Bulletin of the Detroit Institute of Arts, vol. 55, n° 4, 1977, p. 182-189.
70. Musée de Détroit, USA. Cochardet aurait cédé en même temps que « La Purification », pour cette institution, deux tableaux de Le Brun exécutés à Rome en 1645, un saint Sébastien et une descente de croix.
71. AD Rhône, 50H31, inventaire de 1635, répertoriés par l’inventaire de 1676 (fol. 3, n° 42, « dix (?) petits tableaux de marbre avec leur cadre doré », de 1681 (fol. 18, n° 42), de 1705, fol. 38, « dix petits tableaux représentant les mistères de la vierge en marbre blanc, bas relief », idem 1716, fol. 43, n° 39.
72. Reproduite dans J.-B. Martin, Histoire des églises et chapelles de Lyon, Lyon, H. Lardanchet, 1908-1909, t. ii, p. 157, attribuée au sculpteur lyonnais Nicolas Bidau par Léon Charvet, mais donnée pour une sculpture de Michel Perrache par le musée des Beaux-Arts de Lyon.
73. Église détruite au XIXe siècle. Le bas-relief est au musée de Lyon.
74. Classé Monument historique le 1er février 1908 avec une attribution à Michel Perrache également, cf. L. Bégule, Antiquités et richesses d’art du département du Rhône, Lyon, Société anonyme de l’impr. A. Rey, 1925, p. 18, cité par Chomer.
75. Lyon ancien et moderne, Lyon, L. Boitel, 1838, t. i, p. 85 (concernant le bas-relief de la Visitation) et tome ii, p. 300 (pour celui des Apôtres autour du tombeau), cité par Chomer.
76. Par ailleurs, il n’est pas si évident que le bas-relief de Saint-Nizier, traditionnellement présenté comme provenant des Confalons, puisse être celui de l’autel de la chapelle. Nous verrions plutôt celui de l’entrée du musée du Trésor de Saint-Jean, conforme à la description des Statuts évoquant une représentation de l’enterrement de la vierge de Michel Perrache.
77. 50H30, inventaire de 1676, fol. 2. Ces tableaux y sont cités pour la première fois sachant qu’il n’y a aucune archive d’inventaire entre 1635 et 1676.
78. 50H30, inventaire de 1705, fol. 38, n° 41, « huit tableaux à bordure noire donnés par feu Mr Cochardet, ils sont dans les cloistres », idem en 1716, fol. 43, n° 31.
79. 50H30, inventaire de 1720, fol. 49, n° 31 : « huit tableaux à bordures noires qui sont dans les cloistres donnés par feu Mr Cochardet à présent en cadre doré posé dans le vestibule et dans l’oratoire ». Clapasson n’a pas visité l’oratoire où seraient les deux derniers.
80. Claude Vignon : 1593-1670, Paris, Arthéna, 2000, p. 275 : une copie de ce saint Jérôme (Musée historique de Nancy) est figurée sous le n° 155C de sa monographie.
81. A. Schnapper, Curieux du grand siècle, collections et collectionneurs dans la France du XVIIe siècle, Paris, Flammarion, 1994, p. 97-98 et p. 162.
82. W. Poidebard, J. Baudrier et L. Galle, Armorial des bibliophiles de Lyonnais, Forez, Beaujolais et Dombes, Lyon, R. Georges, 1907, p. 146.
83. Environ 2,25 x 1,60 m.
84. 9’ x 6’’et 6’ x 3’’.
85 Arthaud, Tableaux les plus marquants qu’on voyait dans les églises de Lyon avant la Révolution, Lyon, bibliothèque de l’Académie, ms 18, fol. 68-72.
86. A. Guillon de Montléon, Lyon tel qu’il étoit et tel qu’il est ou tableau historique de sa splendeur passée suivie d’une histoire pittoresque de ses malheurs et de ses ruines, Paris, Desenne, 1797 (réimpr. 1807).
87. Musée Gadagne, Lyon.
88. Musée des Beaux-arts de Lyon.
89. Église Saint-Paul.
90. Seul demeure Le Couronnement à Saint-Paul.
91. Église Sainte-Blandine.
92. Actuellement dans la sacristie de l’église Saint-Nizier, identifié par Gilles Chomer en 1977 et restauré en 1983 par l’atelier ARCOA.
93. Église Saint-Nizier.
94. Ibid., note 93.
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