Séminaire INHA, 7 séances les jeudis de 16h à 18h à partir du 6 mars 2025. La peinture dans les territoires des Couronnes d’Espagne et du Portugal (1430-1870) : sources, objets, récits, collections
Sous la direction scientifique de
Dr. Charlotte Chastel-Rousseau, musée du Louvre, département des Peintures
Prof. Cécile Vincent-Cassy, CY Cergy Paris Université / UMR Héritages
Ce nouveau séminaire présente l’actualité de la recherche sur la peinture dans les territoires des monarchies espagnoles et portugaises à l’époque moderne. Les catégories de la peinture « espagnole » ou « portugaise » seront interrogées, tout autant que celle d’« ibérique ».
Sur la longue période moderne, dans les territoires de la Monarchie espagnole, on compte, en plus de l’Espagne, des espaces américains, asiatiques et européens (Naples, Sicile, Sardaigne, Milan, Pays-Bas catholiques) organisés pour la plupart en vice-royaumes. Dans ce que l’on appelle l’art « colonial », terme qui sera discuté, on se réfèrera aux territoires américains des couronnes portugaise et espagnole, mais aussi aux Philippines. Seront notamment abordés l’art produit dans les espaces non péninsulaires au prisme de leur commune subalternité politique et la circulation des œuvres et/ou de leurs copies entre Ancien et Nouveau Monde.
La période concernée s’étend du XIVe siècle, qui coïncide avec la Renaissance en Europe, aux indépendances, qui s’achevèrent avec celles de Cuba, de Porto-Rico et des Philippines en 1898.
Les intervenants étrangers ou français présenteront leurs recherches actuelles sur des œuvres, des artistes ou des questions thématiques. Chaque séminaire sera construit autour d’une conférence suivie d’un long temps de questions et d’échanges.
6 mars 2025, INHA, salle Vasari
María López-Fanjul y Díez del Corral, Bode Museum
Conservation consciente : la place de l’art hispanique antérieur à 1900 dans le Berlin d’aujourd’hui
Intervention en anglais
Les musées sont des lieux où nous pouvons nous reconnaître, nous identifier, réfléchir sur le passé et le présent, et acquérir des connaissances sur des cultures différentes et des époques lointaines. Mais que se passe-t-il lorsque ces cultures ne sont pas ou sont sous-représentées dans les collections ? Ou lorsqu’une barrière historique et culturelle les éloigne du public ? À travers les collections espagnoles du Bode-Museum (Staatliche Museen zu Berlin), cette conférence se penchera sur la responsabilité du conservateur de musée dans le développement des publics et sur l’efficacité de la recherche en histoire de l’art pour faire connaître les collections historiques à un public plus large.
3 avril 2025, délocalisé au Musée du Louvre, département des Peintures
Patricia Díaz Cayeros, Universidad Nacional Autónoma de México
Illusion, portrait et vérité dans les représentations d’images de culte en Nouvelle-Espagne
Intervention en espagnol
Nous nous concentrerons sur les concepts d’« illusion », de « portrait » et de « vérité » dans le contexte de la Contre-Réforme et de sa défense de l’usage de l’image afin de mieux comprendre l’émergence et le développement d’une catégorie picturale particulière. Celle-ci met en jeu la question de la vraisemblance dans les représentations de sculptures ou d’images picturales de dévotion dans leurs espaces respectifs de vénération publique. Grâce à elles, des œuvres généralement cachées à la vue et inaccessibles au toucher ont été diffusées dans des circuits mondiaux, ce qui place au cœur de notre débat la relation entre originaux et copies, ainsi qu’entre sacralité et médiation.
22 mai 2025, INHA, salle Vasari
Frédéric Prot, Université Bordeaux Montaigne
Goya face aux collections royales : métabolisation dans l’œuvre. L’exemple du dionysiaque
Intervention en français
Goya ne fait pas seulement œuvre de sismographe de la violence extrême : sa réflexion s’inscrit dans les notions de crime de guerre et de crime contre l’humanité – en lien avec la défaite de trois universels : le droit des gens, la morale, la religion – dans le cheminement de pensée qui conduit quelques-uns de ses contemporains européens, philosophes et juristes, à la nécessité d’un droit international à même de prévenir les violences illicites – extermination, populicide, cruauté. Envisager l’œuvre depuis un champ disciplinaire tenu pour étranger à l’histoire de l’art permet d’aborder les questions du témoignage, de régime d’attestation, devant la communauté des contemporains et le tribunal de l’histoire.
19 juin 2025, INHA, salle Vasari
Patricia Zalamea, Universidad de los Andes, Bogotá
Peinture murale de Nouvelle-Grenade : le monde dans une pièce
Intervention en français
À partir de cas spécifiques, nous discuterons de la manière dont les pratiques artistiques locales ont été développées dans le contexte de la peinture murale produite pendant la période coloniale en Nouvelle-Grenade, l’actuel territoire de la Colombie, tout en mettant l’accent sur l’utilisation d’estampes en tant que sources. Dans la seconde partie de l’exposé, nous nous concentrerons sur des plafonds peints à Tunja, qui comprennent des images de la flore locale et de la faune étrangère, comme un rhinocéros et des éléphants face à des dieux gréco-romains, ce qui est basé sur une série d’estampes de Fontainebleau. Nous nous demanderons comment cette pièce représente un microcosme du monde dominé par l’empire espagnol.
25 septembre 2025, INHA, salle Benjamin
María Teresa Chicote Pompanin, Universidad Complutense, Madrid
“Que mandé façer al maestro » : réflexions sur la pratique picturale et la consommation artistique au XVe siècle en Espagne
Intervention en espagnol
6 novembre 2025, INHA, salle Benjamin
Joaquim Caetano Oliveira, Museu Nacional de Arte Antiga, Lisbonne
Intervention en français
A propos des peintures des « Primitifs portugais » dans les musées au Portugal
Intervention en français
11 décembre 2025, INHA, salle Benjamin
Pierre Géal, Université de Grenoble
Retour réflexif sur l’historiographie des musées en Espagne et perspectives de recherches
Intervention en français
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