Le colloque a pour projet de faire la lumière sur les apports de Tony Garnier à la définition de la modernité architecturale avant les grandes réalisations des avant-gardes des années 1920. L’objectif est triple. Il s’agit d’abord de reconnaître les linéaments et les aboutissements d’Une Cité industrielle. Étude pour la construction des villes, son livre publié en 1917 au terme d’une longue préparation qui débute en 1899. D’autre part, le colloque entend analyser précisément les sources de la culture constructive de Tony Garnier ainsi que les spécificités techniques de ses réalisations. Enfin seront abordées la fortune critique et la diffusion de la Cité industrielle.
Il a souvent été remarqué que les édifices construits par Tony Garnier à Lyon présentent de fortes similitudes avec les planches d’Une Cité industrielle. Publiées en 1917, bien longtemps après le premier plan d’ensemble conçu à Rome, les vues qui le constituent nourrissent l’œuvre autant que celle-ci les inspire. Au-delà des sources stylistiques et idéologiques de l’ouvrage, partiellement connues, le colloque entend étudier la matérialité de ce livre. Les planches qui le constituent sont souvent reprises et redessinées pour faire l’objet d’impressions multiples comportant de modestes différences. Cet aspect, encore très largement méconnu, indique bien que Tony Garnier n’est pas seulement un excellent dessinateur formé à l’École des beaux-arts. Il peut être considéré comme un constructeur d’images et de livres autant que comme un bâtisseur. Les matériaux et techniques de construction de Tony Garnier ne correspondent pas à la définition simpliste qui est donnée dans l’historiographie. Utilisant le ciment armé le plus souvent de façon limitée, il hérite de la technique traditionnelle et régionale du pisé, modernisée par l’usage de gros béton, de ciment armé et de pisé de mâchefer. Faisant preuve d’un usage économique de ces matériaux peu onéreux, il les met en œuvre par des moyens artisanaux nécessitant une importante main-d’œuvre.
Complexe, méconnue et souvent mal interprétée, l’architecture de Tony Garnier, pour être comprise, exige de revenir aux sources et aux productions de l’architecte : ses dessins, ses livres et ses édifices.
En partenariat avec le Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes – UMR 5190
Comité d’organisation
- Laurent Baridon (LARHRA UMR 519 – université Lumière-Lyon 2)
- Nathalie Mathian (LARHRA UMR 519 – université Lumière-Lyon 2)
- Gilbert Richaud (LARHRA UMR 519 – université Lumière-Lyon 2)
- Pauline Chevalier (INHA)
Comité scientifique
- Pauline Chevalier (INHA)
- Anne-Sophie Clémençon (UMR 5600 Environnement Ville société, université de Lyon – CNRS)
- Jean-Louis Cohen (Institut des beaux-arts de New York)
- Bernard Espion (université libre de Bruxelles)
- Louis Faivre d’Arcier (Archives municipales de Lyon)
- François Loyer (CNRS)
- Jean-Philippe Garric (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
- Guy Lambert (École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville)
- Réjean Legault (université du Québec à Montréal)
- Jean-Baptiste Minnaert (université Sorbonne-Université)
- Valérie Nègre (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
- Jean-Luc de Ochandiano (université Jean-Moulin-Lyon 3)
- Sylvie Ramond (musée des Beaux-Arts de Lyon)
- Pierre Vaisse (université de Genève)
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Informations pratiques
13 et 14 novembre 2019 – 9H30-18H30
Archives municipales, 1 Places des Archives,
Lyon
15 novembre 2019 – 9H30 – 18H30
Musée des Beaux-Arts, 20 Place des Terreaux,
Lyon
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