6èmes Journées doctorales internationales de « Transitions » : « Vous avez dit « authentiques » » ? (Université de Liège)

6èmes Journées doctorales internationales de « Transitions » : « Vous avez dit « authentiques » » ? (Université de Liège)

(Université de Liège, Belgique) L’Unité de Recherches (UR) Transitions de l’Université de Liège (http://www.transitions.uliege.be/) se donne pour vocation de questionner les dynamiques qui ont marqué le Moyen Âge et la première modernité. De nombreux projets portés par les membres de l’UR encouragent la confrontation des pratiques de recherche selon une perspective interdisciplinaire, de même que le développement d’un réseau de collaborations à échelle nationale et internationale. 

Les journées doctorales interuniversitaires de l’UR, qui se tiennent tous les deux ans, sont ouvertes à des doctorants d’universités belges et étrangères, issus d’horizons de recherche variés tels que la philologie, la littérature, la linguistique, l’histoire, l’histoire de l’art ou la musicologie. Conçues comme un moment d’échanges autour d’une thématique commune, elles offrent aux jeunes chercheurs la possibilité de partager leurs projets, mais aussi de confronter leurs méthodologies respectives avec leurs pairs ou avec des collègues plus expérimentés. 

 Polysémique par essence, la notion d’authenticité est complexe à définir. L’authenticité d’un objet, d’un texte, d’une oeuvre d’art, d’une pensée, voire même d’un acte, sera analysée différemment selon qu’on l’envisage à travers un prisme archéologique, historique, littéraire, artistique ou philosophique. Dans son orbite gravitent en outre une série de notions satellites qui lui sont parfois liées étymologiquement (autorité, auteur, « autorialité », authentification, etc.) ou par proximité sémantique (originalité, légitimité, crédibilité, sincérité, vérité, etc.). 

Ces journées doctorales se donnent ainsi pour objectif d’interroger l’authenticité dans ses acceptions et ses approches méthodologiques plurielles, propres à différents domaines de recherche. Les présentations seront orientées selon deux axes distincts, mais complémentaires. 

Premier axe : L’objet à l’épreuve du temps 

Toute source, qu’elle soit textuelle, iconographique, musicale, ou autre, est conservée sur un support physique, irrémédiablement soumis aux aléas du temps. Au fil de sa transmission, cette source a pu subir des altérations, qu’elles soient volontaires (restaurations, émendations textuelles, palimpsestes, contrefaçons, etc.) ou non (patine, erreurs de copiste, accidents, etc.). En résulte la nécessité pour le chercheur de recourir à une critique d’authenticité pour tenter d’approcher, souvent par la reconstruction, parfois par la déconstruction, l’oeuvre originelle. Quoiqu’indispensable à la (re)connaissance d’une oeuvre, ce travail herméneutique imprime toujours à cette dernière l’intervention du spécialiste. Où tracer la frontière entre authenticité et inauthenticité ? De quelles méthodes disposent le philologue, l’historien de l’art ou le musicologue pour recomposer ce qui n’est plus ? Dans une copie, quelle est la part d’originel ? Une intervention non autographe, que l’on pourrait qualifier d’inauthentique, n’est-elle pas aussi la trace authentique du contexte de transmission de l’oeuvre, dont il s’agit de comprendre les enjeux ? À quel degré d’authenticité peut prétendre une édition ou une restauration moderne ? La question des faux, des attributions à un auteur ou encore, toute réflexion liée, de près ou de loin, à la problématique de la traçabilité d’une oeuvre seront autant d’autres pistes qui pourront être envisagées dans ce premier axe. 

● Second axe : L’authenticité, gage de vérité ? 

L’authenticité ne relève pas seulement de la réalité matérielle d’une trace et de sa restitution. Elle intervient également lorsqu’il s’agit d’analyser les discours dont sont porteuses les productions du passé. Pour définir le concept d’authenticité, plusieurs dictionnaires mobilisent la notion de « vérité ». Or, l’interconnexion, le recouvrement partiel, voire l’interchangeabilité des notions d’authenticité et de vérité méritent d’être interrogés. Une oeuvre jugée authentique est-elle forcément vraie ? A contrario, une oeuvre vraie est-elle toujours authentique ? La compréhension d’un discours ancien ne peut jamais s’opérer autrement qu’à l’aune de la triple historicité qui le rattache au contexte de production qui l’a vu naître, à celui de sa réception, et à celui de son examen par le spécialiste moderne. Dans quelle mesure l’interprétation contemporaine d’une oeuvre du passé peut-elle prétendre révéler l’authentique démarche créative de son concepteur ? Quelle valeur d’authenticité attribuer aux discours anciens que nous étudions : un écrit historiographique est-il plus authentique ou plus vrai qu’un récit littéraire inspiré d’une réalité historique ? Quelle considération donner à une traduction, à une parodie ou à une imitation ? Qu’en est-il des faux-semblants ou des discours visant à délégitimer la parole d’autrui en la qualifiant de fausse ou d’inauthentique ? De la vérité au mensonge, de l’orthodoxie à l’hérésie, où placer le curseur ? 

Modalités pratiques 

Les communications sont acceptées en français ou en anglais. Elles peuvent être individuelles (20 minutes, suivies d’échanges avec le public à l’issue de la session) ou s’inscrire au sein d’ateliers spécifiques de type « table ronde » autour d’une thématique, d’un axe ou d’une problématique déterminés (2 ou 3 communications de 15 minutes, suivies d’échanges avec le public). 

Memento

Événement : Vous avez dit « authentiques » ? 

Orateur invité : Philippe Sénéchal (Université de Picardie Jules Verne) 

Où ? Université de Liège (Belgique) – mode présentiel 

Quand ? 5-6 mai 2022 

Clôture de l’appel : 20 janvier 2022 

Disciplines ciblées : philologie, littérature, linguistique, histoire, histoire de l’art, musicologie 

Langues acceptées : français, anglais 

Limites chronologiques de l’appel : Moyen Âge et première modernité 

Contact : transitions.jd2022@gmail.com Illustration 

 

Appel-JD Transitions-5-6 mai 2022 Liège

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