« On sait quelles réalités plurielles recouvrent l’expression « cabinets de curiosités » comme d’autres dénominations en allemand ou en italien, par exemple, à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe : une collection princière et un cabinet d’apothicaire ou d’érudit ne recouvrent pas les mêmes réalités ni ne correspondent aux mêmes enjeux.

L’on sait aussi quels types de discours (variés, et parfois contradictoires, souvent légués par une époque bien antérieure et correspondant à d’autres modes de perception du monde) accompagnent ces pratiques modernes, intimement liées à l’évolution des savoirs, des sociétés et des idéologies.
Par conséquent il est souvent difficile de parvenir à une idée précise de ce que fut concrètement chacun des cabinets dont on a trace – et l’on peut même faire l’hypothèse que cette ambiguïté, plus ou moins volontaire, concourait à l’attrait pour les cabinets… pour ne pas dire : suscitait la curiosité !  Après avoir présenté ces différentes réalités, on exposera donc les difficultés inhérentes à cet objet d’étude, liées à leur nature comme à leurs représentations – par l’image, par le « récit de visite » ou par le « catalogue ».