Le programme de recherche « La critique d’art en question » participe de l’axe consacré au « travail artistique en situation » du Labex H2H Art et médiations humaines, initié à l’Université Paris 8 en janvier 2012. Réunissant universitaires et professionnels du monde de l’art, ce programme a pour objet l’étude — idéologique, pragmatique, sociale, linguistique, etc. — des discours critiques sur l’art contemporain.
La première journée d’étude organisée dans le cadre de « La critique d’art en question » s‘attache à construire une définition de l’écriture critique contemporaine en intégrant polysémie empirique (multiplicité d’usages), théorique (multiplicité de « sens ») et historicité de cette pratique. Une seconde journée d’étude, en février 2013, se concentrera sur la pluralité des pratiques, des fonctions et des conceptions actuelles de la critique. Un colloque sera enfin organisé en novembre 2013. Ces trois étapes donneront lieu à des publications.
1. Journée d’étude « La critique d’art à l’épreuve de ses définitions »
Il s’agit lors de cette première journée de chercher à cerner ce que l’on entend par écrits ou discours critiques sur l’art. S’agit-il de commentaires métatextuels ? De discours de médiations ? De propositions évaluatives ? Quels sont les objets des écrits critiques ? Dans quelle mesure sont-ils extérieurs aux oeuvres ? Ne peut-on pas considérer qu‘ils participent directement de la construction des oeuvres elles-mêmes ? Dans quelle mesure la définition traditionnelle des écrits critiques est-elle encore valable aujourd’hui ?
Apparue au 18e siècle avec l’autonomie de l’art, la critique est « moderne » dans la mesure où elle est au service de l’oeuvre « en tant que telle » c’est-à-dire en tant qu’objet autonome. Cette conception classique est-elle devenue obsolète ? Quel type de critique correspond à l’art tel qu’il se conçoit et se pratique aujourd’hui ? La critique moderne qui met à jour et évalue les caractéristiques formelles ou sémantiques des objets, leurs effets sur le spectateur, est généralement étayée par ce que « sont » les oeuvres. Le refus par nombre d’oeuvres contemporaines de se déployer comme des objets finis, comme des entités autonomes, rend cette critique « ontologique » de l’oeuvre « en tant que telle » insuffisante, voire impossible. La critique actuelle serait alors une critique élargie aux questions de contextes de production et d’exposition des oeuvres, aux questions de leur usage (critique instrumentale), de leur place et de leur rôle dans l’espace public, qui ne peut donc plus s’en tenir à des commentaires sémantiques ou à des évaluations esthétiques. Dans le cadre de cette réflexion sur la définition de l’écrit critique, plusieurs perspectives peuvent être développées :
– Approche épistémologique : Quelle est la spécificité actuelle de ce que nous appelons « écrits critiques » par rapport à d‘autres écrits théoriques sur l’art et par rapport à l’histoire de l’art ? Alors que la naissance de la critique coïncide avec la constitution de champs épistémologiques distincts et autonomes : esthétique, histoire de l’art, critique d’art, qu’en est-il aujourd’hui de ces frontières ?
– Approche relationnelle : définition de la critique non à partir de ce qu’elle est, mais à partir des relations qu’elle entretient avec son contexte ou en fonction de ses modes d’implémentation. La critique définie à partir d‘une « intention » présidant à son élaboration (le mot intention devant ici être entendu comme projet et non comme intention de résultat) ; à partir de l’usage des textes par des lecteurs ; à partir de l’inscription de l’écrit dans un réseau de publication ; à partir de sa relation à des événements actuels ; à partir de « l’autorité » du rédacteur, etc.
– Définition des différents types d’écrits critiques: critique interprétative et évaluative, mais aussi critique instituante, critique élective, critique performative, critique inférentielle, etc…
Cet appel à contribution a pour finalité une journée d’étude et une publication au sein d’un numéro hors série de la revue Marges. Les propositions devront parvenir sous forme d’une problématique résumée (5000 signes espaces compris) avant le 15 juin 2012 par courriel à l’adresse suivante : jerome.glicenstein@club-internet.fr
Pour ceux qui auront été retenus, le texte définitif sera à faire parvenir avant le 7 octobre 2012 (40 000 signes espaces compris). La journée d’étude aura lieu mi-octobre 2012 à Paris, à l’INHA.
Responsable : Jérôme Glicenstein
Adresse : Université Paris 82 rue de la Liberté 93526 Saint-Denis cedex 02
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